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- Style : The United States Of America
- Membre : Lou Reed , Eno/cale, John Cale , Nico

The VELVET UNDERGROUND - The Velvet Underground & Nico (1967)
Par PINHEAD le 27 Décembre 2010          Consultée 11645 fois

"A bien des égards la tache du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand chose, et pourtant nous jouissons d’une position de supériorité par rapport a ceux qui se soumettent avec leur travail à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative, plaisante à écrire et à lire. Mais la mère vérité qu'il faut bien regarder en face c’est que, dans le grand ordre des choses, le met le plus médiocre a sans doute plus de valeur que notre critique qui le dénonce comme tel. Il est pourtant des circonstances où le critique prend un vrai risque. C’est lorsqu’il découvre et défend l’innovation. Le monde est souvent malveillant à l’encontre des nouveaux talents et de la création. Le nouveau a besoin d’amis."

Dire que le premier album du Velvet Underground est un des albums les plus importants de la musique rock reste un euphémisme. Plus de quarante ans après sa sortie, The Velvet Underground & Nico est reconnu comme tel. Son échec commercial et critique à sa sortie est parfaitement reflété par la citation ci-dessus, tirée du film d'animation Ratatouille. En 1967, le premier album du Velvet est la musique la plus innovante qu'on puisse trouver sur un 33 tours. Le symbole de l'avant-garde orchestré par l'avant gardiste en personne: Andy Warhol.

Le peintre prend le groupe sous son aile et devient leur manager, offrant alors l'opportunité au groupe d'enregistrer un album... Et quel groupe! Le chanteur guitariste Lou Reed est un junkie ramassé au coin de Brooklyn, la batteuse Maureen Tucker joue debout et sans cymbales pour briser le conformisme des groupes psychédéliques américains, John Cale est un violoniste Gallois aux influences douteuses... Le Velvet Underground se fait porte parole de l'underground New-Yorkais.

Tout les titres qui composent l'album portent la marque de Lou Reed, qui signe ses premières performances en tant que songwritter. On retrouve donc les influences rock'n'roll du chanteur dans la grande majorité des morceaux ("Run Run Run", "There She Goes Again") mais toujours avec cette douceur pop qui caractérise le groupe. Douceur apportée parfois par l'ingrédient imposé par Andy Warhol au groupe: la chanteuse allemande Nico qui chante sur trois morceaux. Sa voix monocorde, dénudée de sentiments se prête parfaitement aux trois chansons les plus mélancoliques de l'album: "Femme Fatale", "All Tomorow's Parties" et "I'll Be Your Miror". Ces trois morceaux apportent un brin de douceur à l'album qui part parfois dans une conception musicale opposée. La chanson Heroin, au titre évocateur, alterne moments planants et expérimentations bruitistes, bien avant le Metal Machine Music de 1975. Sur les guitares rock'n'roll se superposent les magnifiques poèmes de Lou Reed présentant la décadence New-Yorkaise sur un ton provoquant: "Venus in Furs" parle de sado-masochisme et "I'm Waiting For My Man" d'un junkie qui attend son dealer au coin de la rue (évènement sûrement autobiographique connaissant le personnage). Les violons stridents des John Cale se fondent parfaitement dans l'ambiance glauque de l'album comme sur "The Black Angel's Death Song" ou le final apocalyptique "European Son". Lou Reed chante parfois à la limite du faux, les instrumentaux sont parfois interminables, mais quelle importance?
Et comment parler de cet album sans mentionner la pochette signée par Andy Warhol himself, sur laquelle les rumeurs les plus folles ont été supposées (la colle avec laquelle le sticker banane a été collé serait composée de LSD).

On peut ne pas apprécier cet album. On peut dire qu'il a mal vieilli et qu'une remasterisation ne serait pas superflue. On peut dire que l'album est aujourd'hui un peu surestimé. Mais JAMAIS on ne peut nier son impact sur la musique contemporaine de 1967 à aujourd'hui encore. Là où le groupe a réussi son coup, c'est qu'il a su proposer une oeuvre innovante sans s'éloigner de ses racines rock'n'roll et tomber dans l'expérimentation abusive. Je conclue ma chronique sur une autre citation, cette fois de Sterling Morrison (guitare rythmique du groupe):

"Les gens qui font l'amour sur notre musique n'ont pas besoin de partenaire"

Coup(s) de coeur: "Heroin", "Venus in Furs

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- John Cale (basse, piano, guitare, clavier)
- Lou Reed (chant, guitare, claviers)
- Maureen Tucker (basse, percussions, batterie)
- Sterling Morrison (basse, guitare)
- Nico (chant)


1. Sunday Morning
2. I'm Waiting For The Man
3. Femme Fatale
4. Venus In Furs
5. Run Run Run
6. All Tomorrow's Parties
7. Heroin
8. There She Goes Again
9. I'll Be Your Mirror
10. The Black Angel's Death Song
11. European Song



             



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