COLD LANDS est un projet individuel mené par Alexandre MARTORANO qui vient d’accoucher de son second album, au dernier trimestre 2020.
Presqu’une première réalisation, si l’on considère que son premier album, Inside, est sorti en 2013, une époque où on pouvait encore parler de groupe, COLD LANDS étant alors composé de quatre musiciens. Désormais, l’avenir du groupe se conjugue au singulier, Alexandre MARTORANO étant le seul maitre à bord, une solitude nullement synonyme de pauvreté musicale ou de minimalisme.
En effet, ce qui impressionne le plus à l’écoute de ce nouveau disque, c’est le professionnalisme qui s’en dégage à tous les niveaux. Que ce soit l’interprétation, les arrangements ou la production, on est immédiatement touché par le sens du détail et la perfection qui transpirent de chaque instant de In The Light. C’est tout à la fois carré et fluide, intimiste et lyrique, froid et émouvant. Difficile dans ces conditions de se faire une idée du style pratiqué, me direz-vous.
Disons que le groupe évolue dans un univers qui tourbillonne autour d’un Rock atmosphérique teinté d’aspirations progressistes assez sombres et mélancoliques. Pas plus discernable ?
Et si je vous dis que c’est une sorte de croisement entre Steven WILSON, MARILLION période HOGARTH, THE OCEAN avec parfois de petites touches de Rock alternatif. Cela devrait plus vous parler.

L’important réside surtout dans le soin porté à la préparation et à la réalisation de l'album. Le travail, qui ne peut-être nié, restitué de manière assez naturel, ne rend pas l’écoute des douze titres de In The Light périlleuse.
Cet album est facile d’accès et les morceaux rentrent facilement en mémoire.
Dès ses premières notes, l’instrumental "The Moon Circle" nous entraîne dans une visite qui va nous promener de sonorités claires, limite cristallines, vers des horizons plus lourds et violents. Et ces montagnes russes émotionnelles se poursuivent sur la plupart des pièces de cet album.
Le chant, en anglais, bien que ne possédant pas une personnalité très forte, colle parfaitement aux musiques.
Et même si un peu plus de diversité dans ce domaine aurait été bienvenue, il faut saluer les arrangements vocaux qui sont toujours heureux, à l’image de ceux qui enrichissent "My Vision" ou bien de ceux, impressionnants de précision, qui illuminent "City Of Water", un moment phare de l’album.
Il en va de même de "Crossing", qui débute de manière douce et aérienne avant de décharger sa colère. On retrouve là par moments des aspects qui renvoient à la seconde mouture de MARILLION.
Le plus pop "Face The Light" arrive à point nommé pour apporter un peu de fraîcheur dans cet univers dominé par une certaine noirceur. Un couleur pop rock que l’on retrouve sur "The Blue Men" et le très bon "He’s coming".
Un autre moment fort de In The light est l’émouvant "Wasted in the Wind", porté par un piano dépouillé, sobriété qu'on retrouve sur "Here You Are", épaulé quant à lui par une guitare acoustique.

Comme on le voit, ce premier album pétri de qualités possède une identité forte. L’ambiance dans laquelle il nous plonge est si prégnante, si intense, qu’il est difficile de rester insensible au talent qui s’en dégage. Tout au plus pourrait-on regretter une légère linéarité du chant sur certains morceaux, mais c’est vraiment pour faire la fine bouche.
Pour une première œuvre, réalisée qui plus est en solitaire, il y a lieu de s’incliner devant une belle réussite.