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1978 The Real Howard Roberts

Howard ROBERTS - The Real Howard Roberts (1978)
Par DERWIJES le 27 Septembre 2021          Consultée 630 fois

Petite question pour les amateurs de TV vintage : quel est le point commun entre I Love Lucy, Les Mystères de l’Ouest, Batman, Mission Impossible, Dragnet, La Quatrième Dimension, Perdus dans l’Espace, Peter Gunn et Max la Menace ?
Réponse : la Gibson L-5. Plus précisément celle d’Howard ROBERTS, musicien de session, joueur de guitare émérite, enseignant et innovateur à ses heures perdues. Un sacré monsieur qui a vu le jour à Phoenix dans l’Arizona en 1929. Il commence l’apprentissage de la guitare à huit ans et joue dans les clubs de sa région dès ses quinze ans, à partir de quoi il ne lui restera plus qu’à attendre la majorité pour quitter son Arizona natal pour la cité des anges en Californie où il va pouvoir baigner dans un bouillon de musique, la scène jazz de L.A. dans les 50’s rivalisant bien avec celle de New-York. Il y fait des rencontres, citons notamment Henry MANCINI et George VAN EPS, un autre passionné de la six-cordes, mais a surtout l’opportunité de signer un contrat avec Verve Records en 1956. Pour avoir bien écumé les scènes de concerts du coin, il préfère se concentrer sur l’enregistrement en studio et rejoint le WRECKING CREW, un collectif de musiciens de studio, des fantômes que l’on retrouve absolument partout, que cela soit chez Frank SINATRA, SONNY & CHER, les BEACH BOYS ou encore les BYRDS (c’est le Wrecking Crew que l’on entend jouer sur la version studio de "Mr. Tambourine Man", la faute au producteur Terry MELCHER qui estimait que le groupe n’avait pas le niveau pour enregistrer correctement le morceau). Cette équipe de démolition a vu passer de sacrés musiciens parmi ses rangs, les plus célèbres étant certainement Glen CAMPBELL et Leon RUSSEL. En dehors du Wrecking Crew, l’on retrouve aussi Howard Roberts sur des enregistrements d’Eddie COCHRAN, Peggy LEE, Chet ATKINS. De quoi avoir une belle carrière, mais il ne faudrait pas oublier qu’en dehors des studios il aimait aussi bidouiller et que Epiphone lui doit une guitare qu’il a dessinée, la Gibson ES-175, utilisée par de nombreux jazzmen mais aussi par quelques rockers comme Steve HOWE et Jeremy SPENCER de FLEETWOOD MAC. Tout cela entre les nombreux cours de guitare qu’il donnait dans les diverses écoles et universités du pays.

Howard ROBERTS nous a quittés en 1992 au bel âge de 92 ans, victime d’un cancer de la prostate. Si son nom n’est pas aussi connu que d’autres, il n’avait rien à prouver à personne et ses albums mériteraient d’être (re)découverts, car ses nombreuses expériences dans la pop et le rock donnaient à son jazz une saveur sucrée délicieuse : la preuve avec ce disque enregistré pour Parlophone en 1978.
Il ne faut pas plus d’une minute pour être conquis par le jeu de ROBERTS. Suave mais ferme, il vise toujours les sentiments plutôt que l’esbrouffe. Bien accompagné en quartet par Ross TOMPKINS au piano, Roy BROWN à la basse et Jimmie SMITH à la batterie, il reprend trois standards d’Herbie HANCOCK, "Dolphin Dance", "Gone With The Wind" et "Angel Eyes", ainsi que l’un de Michael FRANK ("Lady Wants To Know") et "Parking Lot Blues", une composition de Roy Brown. Un disque qui fait du coup exception dans sa discographie puisqu’il avait plutôt l’habitude de reprendre des morceaux pop/rock, mais il est tout aussi brillant dans cet exercice. Si l'année n’était pas inscrite dans le livret, on aurait du mal à croire que cet album date de 1978. A une époque où le jazz cherche toujours une nouvelle voie où s’engager, alors que le filon de la fusion a déjà été bien exploité, ROBERTS nous renvoie à une ambiance années 50 digne des meilleurs Wes MONTGOMERY et Kenny BURRELL.

Un petit délice de bout en bout, d’autant plus charmant qu’il est joué sans ambition mais avec passion.

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- Howard Roberts (guitare)
- Ross Tompkins (piano)
- Roy Brown (basse)
- Jimmie Smith (batterie)


1. Dolphin Dance
2. Darn That Dream
3. Lady Wants To Know
4. Parking Lot Blues
5. Gone With The Wind
6. Serenata
7. Angel Eyes
8. All Blues



             



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