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2021 Guelf

SLOANE SQUARE BAND - Guelf (2021)
Par MARCO STIVELL le 4 Janvier 2022          Consultée 1335 fois

SSB, ou SLOANE SQUARE BAND, est un de ces groupes à double histoire. Une histoire hors du commun même, sur laquelle le temps fort long entre les chapitres semble un élément mineur, n'ayant eu qu'un effet de parenthèse brève, pour ces Vauclusiens, basés à Orange dans le cas des frères Segalin, Claude (chant, guitare) et Roger (batterie) qui en sont à l'origine. Le rock 60's des WHO et des ROLLING STONES qu'ils chérissent se voit, en cette année 1972, vite transformé grâce à l'émergence du rock progressif. Claude Segalin écrit l'intégralité d'un opéra-rock en 1974, appelé Guelf, et le groupe tourne dans plusieurs villes. Pour diverses raisons personnelles, l'histoire prend fin six années après sa création.

Au milieu des années 2010, le groupe se retrouve grâce à Internet, davantage marqué par les foudres du cancer que le temps écoulé, la maladie ayant emporté le guitariste de l'époque Dominique Darfin et affecté d'autres membres, directement ou dans leur entourage. La bonne énergie commune, musicale comme humaine, donne lieu à des concerts en 2018, le premier à Saint-Rémy-de-Provence ayant été enregistré sur CD. Le mot d'ordre, la lutte contre le cancer, donne dès lors à tous les concerts de SSB une teneur caritative.

Suite à la réunion des anciens, Claude Segalin, le meneur, désire faire continuer le groupe avec une nouvelle équipe. Autour d'Avignon et à ses côtés, l'équipe voit arriver des musiciens plus jeunes, Eric Lebailly (batterie), Lionel Desblache (guitare), Lio Martinez (choeurs), Gilles Hode (claviers), Pascal Baron (basse), Séverine Caparros (choeurs), Valerian Caetano (chant). À noter que ces quatre derniers collaborent également au sein d'un excellent orchestre bal de reprises pop-rock : GOOD TIMES.

SSB, groupe rock-progressif caritatif, offre un premier album studio en cette fin d'année 2021. Guelf a beau reprendre le nom de l'opéra-rock de 1974, il n'en contient que des éléments sélectionnés et propose de nouvelles compositions, en grande partie. De même que YES ou GENESIS dans la branche prog classique, les mélodies sont un moteur principal et le style global reste proche de la pop et du rock basiques, joués de façon à ce que le haut niveau de musicalité se ressente avec évidence.

Cinquante minutes de durée globale, dont les plus longs titres font six minutes, laissent néanmoins de la place à des idées généreusement exploitées, loin des breaks incessants. Sur la majeure partie du disque, SSB convainc l'auditeur par sa capacité à proposer de belles chansons, à l'image de "Sevilla Girl" (une des rares présentées aux concerts de 2018 avec quelques différences dans les arrangements), "Cry for Nothing", "We Should Know" ou encore "Revisited Tme", toutes enrichies de solis de clavier, de guitare virtuose par Lionel Desblache, ou encore de changements de tonalité.

La voix puissante de Valerian Caetano passe de registres mesurés aux cris les plus aigus et hargneux (de même que la rythmique flirte avec le hard-metal) ; elle trouve, comme dans l'orchestre de bal, un écho magnifique avec des choristes femmes, apportant une touche soul pinkfloydienne du plus bel effet, y compris sur des couplets planants. Séverine Caparros s'écarte parfois en soliste, mais la force est accentuée lorsque les voix s'emmêlent.

Le son peut sembler manquer de dynamique comparé à d'autres réalisations professionnelles, les choeurs étant souvent loin dans le mix, mais la cohésion de groupe s'entend comme le moindre détail, avec une basse particulièrement délicieuse, aussi présente qu'elle l'est en notes. Pour varier les plaisirs, comme sur "I Can't Wait", Gilles Hode use d'un piano Wurlitzer à la manière de SUPERTRAMP, mais on se délecte tout autant de "Such a Such" et ses lignes pleines de finesse.

Si certaines ballades américaines à teneur folk font irrémédiablement penser à SPOCK'S BEARD ("Legend", entre autres), il y a également quelques sonorités électroniques ou boîtes à rythmes ("Guelf", quelque part entre le GENESIS époque The Lamb Lies Down on Broadway et PORCUPINE TREE). L'ambiance orientale de "Cry for Nothing" n'est pas sans rappeler LED ZEPPELIN et "Kashmir" sur les passages instrumentaux.

Emplie de bonnes influences, cette oeuvre n'en est pas moins marquée d'une certaine personnalité et demeure plaisante à écouter. Seule chose à regretter : en sus d'une fin simpliste et légèrement moins réussie, l'ensemble laisse une dominante de ballades au-delà d'un certain point, quitte à gommer la diversité qui marquait mieux le live à Saint-Rémy.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Claude Segalin (guitares, chant)
- Valérian Caetano (chant)
- Lionel Desblache (guitares)
- Pascal Baron (basse, choeurs)
- Eric Lebailly (batterie)
- Gilles Hode (claviers)
- Séverine Caparros, Lio Martinez (choeurs)


1. Cry For Nothing
2. Guelf
3. Sevilla Girl
4. I Can't Wait
5. We Should Know
6. Legend
7. Revisited Tme
8. Such A Such
9. High Hopes
10. We Were



             



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