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2021 Mutator
 

- Membre : Suicide

Alan VEGA - Mutator (2021)
Par K-ZEN le 6 Janvier 2022          Consultée 893 fois

Une fois que vous aurez complètement saigné l’œuvre monumentale mais toutefois brève de SUICIDE, sa numéricité tenant sur une simple main, vous pourrez vous attaquer à celle solo de ses deux géniteurs. Les productions du claviériste Martin REV donc et celles un peu plus généreuses dispensées par le maître chanteur Alan VEGA, d’ailleurs récemment rééditées.

Bien que nous le pensions immortel, Alan VEGA a fini par s’éteindre en 2016 à l’âge canonique de 78 ans. Il n’a jamais cessé d’enregistrer, ce que l’on constate avec Mutator, premier album d’une série d’archives, réalisé entre 1995 et 1996 avec sa collaboratrice de longue date Liz LAMERE, période particulièrement fertile pour l’artiste américain sortant New Raceion et Dujang Prang durant ces deux ans ! Les bandes furent découvertes en 2019 par Liz et un ami proche et confident d’Alan, Jared ARTAUD, guitariste et chanteur des VACANT LOTS, combo néo-psychédélique aux pochettes faisant vaciller le cerveau via des illusions optiques.

Au moment où Liz et moi avons découvert les bandes originales de Mutator, nous savions que nous avions trouvé quelque chose de spécial, et nous étions convaincus qu’il fallait le partager. […] C’est quelque chose dont nous pensons qu’Alan aurait été vraiment fier, de voir cet album perdu sortir aujourd’hui. A bien des égards, sa musique est plus que jamais nécessaire, déclare ainsi ARTAUD.

Mutator, intitulé cybernétique, rigide, au rythme syllabique carnassier, est un terme emprunté aux sciences informatiques où une méthode mutatrice est utilisée pour contrôler les changements d’une variable. On connaît mieux ces fonctions sous le nom de getters ou setters ou plus globalement accesseurs.

Qu’a voulu exprimer par-là Alan VEGA ? Son emprise totale sur son art, son évolution perpétuelle, un melting-pot de ces deux points ?

Même interrogation concernant ce portrait du chanteur derrière un rideau électromagnétique signé Ric OCASEK. Photo récente ? Ancienne ? Impossible de trancher. Tout juste peut-on se risquer au qualificatif "antédiluvien", résumé cohérent.

Par rapport aux récentes sorties du chanteur, Mutator propose un menu plus léger, huit titres pour une demi-heure d’électro-indus dans la plus pure tradition VEGA, aux intitulés secs, souvent composés d’un simple mot. "Trinity", portant finalement très fidèlement son nom, est une brève messe noire en guise d’ouverture flippante, teintée de magie noire. Aurait-elle pu agrémenter la première scène de Matrix ? La question reste ouverte.

"Fist" se charge de rallumer les lumières cybernétiques. Ce que l’on semble reconnaître comme la mention d’une crucifixion poursuit l’étude religieuse, avant de basculer sur la création d’un robot novateur. La tête, les bras, les jambes, les mains. Une intelligence au travail pour en créer une autre. Des « muscles » se contractant, d’un ultime effort incertain, contraint par une paralysie faciale.

Derniers mouvements sur le Fuji Yama irradié de soleil d’un « samouraï » zélé détenant le Kuko Jomon, durement arraché après une âpre bataille, pas aussi inquiétante que les événements survenus dans "Filthy", petit robot et guide renégat dans une des structures nocturnes, métalliques et humides du jeu vidéo Halo.

Le premier et judicieux single "Nike Soldier", plus que guerrier, est plutôt dansant bien que nourri d’incertitude, entre l’industriel et le martial. "Psalm 68" - référence au psaume Que Dieu Se Montre Seulement célébrant les événements significatifs de l’histoire du peuple d’Israël ? – se contente d’invoquer les illustrations d’un condensateur de glace électrostatique. Le final "Breathe" est une sucrerie plus en rapport avec les guimauves traversant régulièrement l’œuvre de SUICIDE, qui aurait pu illuminer l’ultime scène de Blade Runner. On respire, enfin, à l’ombre des ventilateurs géants, après être venu à bout de ce terrible dédale.

En bas à droite, le triangle entouré par un Ouroboros. Spirou et Fantasio croyaient l’avoir vaincu, ce fameux trois-côtés équilatéral dans certaines dimensions, au cœur de cette abbaye peuplée d’os sacrés, mais force est de constater qu’il a plus d’un tour dans son sac.

3.5/5

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   K-ZEN

 
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- Alan Vega (chant, musiques)
- Liz Lamere (musiques, chant)


1. Trinity
2. Fist
3. Muscles
4. Samurai
5. Filthy
6. Nike Soldier
7. Psalm 68
8. Breathe



             



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