Bien que peu (pas) connu du grand public, le CV de Marc LOY commence a peser.
En effet, le bonhomme a déjà pas mal bourlingué, que ce soit au sein des obscures SOURDINES A L’HUILE et des SALIGAUDS ELEGANTS, ou bien aux côtés de Patrick VERBEKE, Jean-Jacques MILTEAU, Michel DELPECH, Dick RIVERS, Al JARREAU. Mais il mène également une carrière en solo au gré de plusieurs albums et, surtout, de nombreux concerts.
Et c’est dans ce cadre qu’il nous revient avec Nu(e), fort réjouissant.
Majoritairement axé sur le Blues, ce recueil de compositions est bien loin de se limiter à ce genre. Ainsi, "Promesses" est une belle balade Rock, alors que "Dieu merci" évolue dans un style mi-Negro Spiritual, mi-Folk.
Quant au dynamique "De l’air", c’est à une sorte de mélange entre Big Band et fusion qu’il nous convie.
Mais, on ne se refait pas, et Marc LOY est indéniablement un chanteur et guitariste fortement orienté Blues.
Cela est d’ailleurs très sensible sur le très bon et alerte "J’ai passé l’âge de vieillir" où sa voix légèrement rocailleuse surfe avec élégance et émotion sur une mélodie entraînante. Ou bien sur un "Trousse la vie", titre bien plus orienté vers le Bluegrass.
Un des sommets de cet album est clairement le titre éponyme, le très sobre et émouvant "Nu(e)" qui possède un charme fou. Cette réussite totale est portée par la voix grave et chaude de Marc LOY.
"Que sont devenues nos rêves ?" aux parties de guitares aériennes est également l’occasion pour le chanteur de nous faire apprécier sa jolie voix tout en émotion. Il est cependant dommage que la batterie donne parfois le sentiment de se contenter de faire de la pompe, alors que sur d’autres morceaux elle participe pleinement à enrichir le propos de Marc LOY comme cela peut être la cas sur le déjà cité "Trousse la vie".
Et c’est peut-être dans ce domaine que réside un des rares regrets de ce bon album : le fait que les accompagnements musicaux ne se marient pas toujours dans une parfaite harmonie avec la structures de base guitare / chant. A tel point que l’on pourrait être tenté de penser que Marc LOY n’est jamais aussi convaincant que lorsqu’il joue la sobriété et qu’il s’accompagne seulement avec sa guitare.
Mais ce serait sans compter sur les très bons, alors que bien plus étoffés, "Le gardien du bar" (avec la participation du regretté Patrick VERBEKE à la guitare) ou bien sur l’entraînant et groovy "De l’air", qui tendent à prouver que le bonhomme sait également se montrer à son avantage en s’entourant d’autres musiciens.
Un autre petit regret est de ne pas voir le bonhomme nous proposer un titre réellement endiablé, une sorte de Blues éruptif, domaine dans lequel il serait intéressent de le voir s’exprimer.
L’album s’achève de manière un peu surprenante avec le très beau et sobre "Quand soudain" qui s’interrompt soudainement après seulement cinquante secondes, comme une invitation à recommencer l’écoute de l’album.
C’est étrange, mais cela n’atténue pas le plaisir que l’on peut retirer de l’écoute de ce court, mais très équilibré album, qui ne contient que très peu de morceaux dispensables.
Une belle découverte qui doit certainement encore se bonifier sur scène.

3.5/5