Recherche avancée       Liste groupes



      
SOUL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2007 Music City Soul

Beverley KNIGHT - Music City Soul (2007)
Par LE KINGBEE le 21 Mai 2022          Consultée 619 fois

Originaire de Wolverhampton où elle voit le jour en 1973, Beverley Ann Smith est issue d’une famille d’ascendance jamaïcaine, pentecôtiste pour qui la religion n’est pas une rigolade. Elle se passionne très tôt pour la musique, devenant admirative de Sam COOKE et d’Aretha FRANKLIN dont elle essaie d’imiter la voix. Si de part leur foi, ses parents désapprouvent son orientation pour la musique séculière, Beverley commence à composer ses propres chansons durant son adolescence.

En 1994, sous le nom de Beverley KNIGHT, elle décroche un premier contrat avec Dome Records, petit label indépendant qu’elle quitte trois ans plus tard, suite à des désaccords artistiques et financiers. En 1998, elle est embauchée par Parlophone, firme appartenant au catalogue EMI, elle enregistre "Prodigal Sista" salué par la critique et bon succès commercial se vendant à plus de 150 000 exemplaires. Il lui faut toutefois attendre 2002 pour que son nom soit reconnu internationalement avec la sortie de "Who I Am", porté par le succès du single "Shoulda Woulda Coulda" en collaboration avec le producteur de Nashville Craig Wiseman. En 2004, elle enregistre Affirmation disque qui lui permet de gagner ses galons de vedette. Les passages de Beverley KNIGHT à la télé et plus particulièrement sur BBC1 lui permettent de consolider son statut de vedette.

On ignore si les liens qu’elle entretient avec Wiseman la confortent dans son idée d’aller Outre-Atlantique, toujours est-il qu’elle met en boîte son cinquième opus studio au Beech House Studio de Nashville sous la houlette de Mark Nevers, un ingé-son, mixeur-arrangeur-producteur connu pour de nombreuses collaborations avec le monde de la Country (Travis Tritt, Alan Jackson, Chris LeDoux ou Marty Stuart). Mais, comme tout bon touche à tout, Nevers vient de changer son fusil d’épaule, se faisant remarquer auprès de Candi STATON et Betty Harris. Si l’album est enregistré en cinq jours, le répertoire bien peaufiné s’annonce aussi plus personnel, la chanteuse ayant coécrit neuf des quinze titres. Elle retrouve pour l’occasion deux de ses auteurs favoris avec le fidèle Guy Chambers, ancien membre de World Party qui vient de s’illustrer auprès de Robbie WILLIAMS, Christophe Willem ou Kylie Minogue et enfin Martin Brammer, ancien chanteur du Kane Gang, reconverti comme songwriter (Sheena Easton, Tina TURNER). De par leurs parcours respectifs, les deux collaborateurs apportent une couleur légèrement plus Pop que Soul, mais la palette porte néanmoins une forte coloration influencée par Aretha FRANKLIN, idole déclarée de la chanteuse anglaise.

Au niveau de la line-up, on retrouve une foule innombrable d’accompagnateurs, 18 musiciens plus une grosse poignée de choristes se bousculent au portillon. Nevers a vidé Music City de sa population.
Si certains des sidemen demeurent d’illustres inconnus, d’autres ont fait parler d’eux dans les studios d’enregistrement, c’est ainsi qu’on retrouve les guitaristes Jimmy Hogarth (ex-Amy WINEHOUSE, Tina TURNER) et l’infatigable Ronnie Wood (ROLLING STONES), Eg White un requin multi-instrumentiste (ADELE, James BLUNT, Pink), le pianiste vétéran Bobby Woods et l’organiste de gospel Derrick Lee (ex-Albertina Walker, Shirley Caesar, James Cleveland). Malgré un étrange maelstrom qui, de prime abord, pourrait faire penser à une foire d’empoigne, Knight parvient à nous offrir une galette rafraîchissante dans laquelle le synthétisme, les boîtes à rythmes et une orientation marquée par la Nu Soul et un R&Bee rébarbatif sont bel et bien proscrits.

Beverley nous délivre un joli canevas de compos, à commencer par "Every Time You See Me Smile", un mid-tempo bien lancinant qui pourrait être un titre d’Ann PEEBLES. Une mise en bouche excellente qui lance le disque sur de bons rails. "No Man’s Land" nous renvoie au titre de l’album en convergence avec de la Country Soul. On se laisse facilement bercer par le timbre de la chanteuse tandis que l’orchestration renvoie aux grandes heures de Muscle Shoals. "Black Butta" trace un sillon entre le Memphis Sound des productions Hi Records et le chant vitaminé de Tina TURNER. "Saviour", seconde collaboration de Chambers, s’annonce nettement plus Pop et récolte la médaille du maillon faible. Retour vers les sommets avec "Why Me, Why You, Why Now", titre à la frontière de la Southern Soul et du Country Soul dans lequel la voix se pose en patron. Sur "Tell Me I’m Wrong", orienté vers la Nouvelle Orléans, les arrangements et le timbre prennent un coup de jeune, revitalisant du meilleur effet un répertoire sixties. Si vous êtes fan de Donna Hightower, "Trade It Up" devrait vous convenir. A contrario, "Back To You" s’annonce plus tempéré, les influences religieuses et d’Aretha FRANKLIN sautent aux yeux (ou aux oreilles).

Les reprises dévoilent un éclectisme subtil gorgé de nuances. "After You" pourrait servir de chaînon manquant entre Tina TURNER et Chaka KHAN, même si on regrette une pigmentation trop tournée vers la Pop Soul. Compo de Peter Vale, "The Queen Of Starting Over" aurait pu être plus agréable si Beverley ne s’adonnait pas à des effets de vocalise, procédé qui aurait plutôt tendance à devenir açant et intempestif. Petite pépite de Jerry Ragovoy popularisée par Irma THOMAS et future cover des STONES, "Time Is On My Side" se déguste comme un grand cru ; l’intro de piano pleine de sobriété et le riff de gratte (trop court) sont des modèles du genre. Une interprétation bien plus alléchante, selon nous, que celles de Lorraine Ellison (trop maniérée) ou de Wilson PICKETT (trop punchy). Il semblait difficile de ne pas reprendre un titre de Lady Soul, c’est chose faite avec "Rock Steady", titre figurant sur le "Young Gifted And Black" d’Aretha FRANKLIN. Là, impossible de ne pas se laisser entraîner par les riffs d’une guitare funky, tandis que les cuivres contribuent à apporter de la chaleur. Une version qui relègue bien loin celle bien bouffie de Patti Austin ou encore l’essai Disco Funk des Jackson Sisters. Une fois n’est pas coutume, terminons ce panorama avec une pièce de choix : "Ain’t That A Lot Of Love" enregistré sans succès par Homer Bank pour Minit Records. Si les cuivres se révèlent moins présents que dans l’original, on entre aisément dans le bain. Le rythme et le dynamisme de Beverley et des choristes se révèlent capables de faire danser le premier cul de jatte venu.

Si certains pourront reprocher une orchestration trop branchée et certains arrangements trop modernes, s’éloignant ainsi de ce que pouvait laisser suggérer le titre de l’album, il convient de saluer l’opus comme il se doit. Beverley KNIGHT signe ici un excellent album de Soul et évite à la fois les écueils d’une Soul Sixties trop démodée et ceux d’une Soul trop sucrée et trop artificielle. Le parfait contrepied à RIHANNA, BEYONCE et consorts. On regrette juste cette manie consistant à refourguer des titres bonus (les 3 dernières pistes), procédé de marketing bien souvent illusoire devenu une mode pour certaines maisons de disques.

A lire aussi en SOUL par LE KINGBEE :


Etta JAMES
Etta James (1973)
Entre blaxploitation et southern soul




The UNDISPUTED TRUTH
The Undisputed Truth (1971)
A la vérité vraie, excellente soul psy 70's


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Beverley Knight (chant)
- Ronnie Wood (guitare 1-2-6)
- Jimmy Hogarth (guitare)
- Duane Denison (guitare)
- Pete Cummings (guitare)
- James Long (guitare)
- Paul Reide (guitare)
- Paul Burch (guitare, percussions)
- Eg White (guitare, synthétiseur, percussions, basse)
- Paul Bruce (basse)
- Brian Kotzur (batterie)
- Carlos Hercules (batterie)
- Bobby Woods (piano, claviers)
- Derrick Lee (piano, claviers)
- Stewart Trotman (piano électrique)
- Luke Smith (orgue)
- Alex Garnett (saxophone)
- Nichol Thomsom (trombone)
- Daniel Marsden (trompette)
- Janice Coeder (chœurs)
- Ann Mccrary (chœurs)
- Louise Marsden (chœurs)
- Jamal Carter (chœurs)
- Billy Godfrey (chœurs)


1. Every Time You See Me Smile
2. Ain't That A Lot Of Love
3. After You
4. No Man's Land
5. The Queen Of Starting Over
6. Black Butta
7. Saviour
8. Time Is On My Side
9. Why Me, Why You, Why Now
10. Tell Me I'm Wrong
11. Trade It Up
12. Rock Steady
13. Uptight
14. Back To You
15. After You (radio Edit)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod