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2022 Fever Dreams Part 1-4
 

- Membre : The Smiths

Johnny MARR - Fever Dreams Part 1-4 (2022)
Par ERWIN le 28 Septembre 2022          Consultée 580 fois

Un moine boudhiste zen. C’est la première idée qui me vient lorsque j’évoque Johnny MARR. L’ancien guitariste des SMITH est assurément une icône, tant parmi les mouvements alternatifs que les guitaristes. Grand maître de l’instrument qui, à l‘image de THE EDGE chez U2, remplit toujours ses fonctions avec discrétion et constance. La chaîne sonique n’a pas de secret pour lui et il sera vu, c’est certain, comme l’un des grands innovateurs de la musique. Sa carrière post SMITH l’a vu intégrer plusieurs groupes majeurs comme les PRETENDERS ou THE THE, mais Johnny est un discret, jamais plus à l’aise que dans son antre où il élabore et crée le son qui le définit comme musicien. Il s’agit de son quatrième opus, le petit génie est chiche de ses œuvres, c’est peu. Voyez-le, presque timide, sa Rickenbacker à ses côtés sous un soleil pas vraiment anglois… Gageons qu’il n’aura pas bougé d’ici le lendemain matin.

Le premier single "Spirit Power And Soul", assurément le titre de la livraison, d’une belle dynamique, contient une superbe guitare aérienne, une batterie en carton et un rythme mixant réalisme pop et accords alternatif : une merveille ! Et quel refrain ! Le remix proposé par Vince Clarke, le leader d’ERASURE, nous fait ensuite entrer de plein pied dans la new-wave. La frontière était ténue entre new-wave et mouvements alternatifs à l’époque. On la distingue bien ici. Le single suivant, "Tenement Time", s'avère loin de la qualité du premier. Le dernier "Night And Day", qui se pose en direct héritier de la tradition des SMITHS, retrouve une certaine verve rythmique. Ici, le dandy MORRISSEY aurait fait merveille et sans doute ajouté ses élans de grande bringue désabusée avec le talent qu’on lui connaît.

La très surprenante "Receiver", à l'atmosphère qui ferait se replonger tout le monde au début des eighties, évolue dans une veine carrément cold wave. Quelle efficacité dans la facilité avec laquelle Johnny pond ses ritournelles entêtantes mais jamais ennuyeuses ! Le chant est d’ailleurs à la hauteur, le manque d’un MORRISSEY ne se fait jamais sentir, et le guitariste a l’intelligence de composer ses titres pour sa voix. De jolis bridges, une identité troublante pour qui a connu l’époque en question. La robotique "Ariel" au refrain ensoleillé bien mélodique sonne plus synth-pop. La guitare reste si simple : un peu de flanger et de reverb, tout MARR en quelques accords pour le titre le plus mémorable de l’album.

La guitare cristalline reprend ses droits sur "All These Days" avec la texture alternative classique qu’on lui connaît. Une gratte SMITHSienne drive "Counter Clock World" et son chant allumé. "Ghoster" impose une marque indélébile alternative avec sa basse galopante, son chant froid et sa batterie monolithique trip-hop. Les synthés sont judicieux et limite synth à nouveau, très agréable. Le son est plus lourd sur "Hideaway Girl", mais la compo est aussi un peu lourde et a du mal à déboucher sur quelque chose de concret : elle se cherche et a du mal à se trouver. Johnny y tourne en rond, belle inertie toutefois. Dans le petit monde des ritournelles, Johnny trouve toujours de quoi ne pas se répéter. Ainsi sur "The Whirl", le chant est linéaire et la guitare volubile, tout ceci me paraît un peu monilithique.

Petite balade folky, "Human" nous conduit vers un autre endroit, moins sophistiqué, plus direct et évidemment assez pop, emmenée par une ritournelle entêtante comme Johnny aime les composer. L’ambient et éthéré "Rubicon" nous transporte dans un autre monde, truffé d’originalité. C’est réussi et un excellent détour dans le déroulement de cet album. La guitare drive tout du long "God’s Gift" qui évolue entre tentations pop et identité alternative avec le sens mélodique propre à Johnny. L’ambiance un brin exotique – les choeurs - de "Lightning People" dégage une identité plus pop et donc moins remarquable. "The Speed of Love" est un brin attentiste avec une jolie basse ondoyante. Enfin, "Sensory Street" est très répétitive… trop ?

C’est un bel effort de créativité de la part de Johnny MARR dont la réputation provoque toujours moults réactions dans la communauté des gratteux. Une personnalité à part, studieuse et réfléchie, qui sait donner naissance à ce son si particulier que la moitié d’entre nous lui envie. Plusieurs titres comme le puissant premier single "Spirit, Power And Soul" et le fantomatique "Ariel" passeront le cap du temps. La guitare est toujours discrète, jamais prétentieuse. On ne remarque pas l'absence de MORRISSEY dans le coin, même si on peut bien sûr reprocher à Johnny un manque de puissance vocale. Admettons que ses compositions collent plutôt bien à ses capacités et bénin à gérer.
Sur l’échelle, nous sommes à 3,5 mais impossible de monter au 4, c’est donc un 3 costaud.

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   ERWIN

 
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- Johnny Marr (chant-guitare-claviers)
- James Doviak (guitare-claviers)
- Iwan Gronow (basse)
- Jack Mitchell (batterie)


1. Spirit Power And Soul
2. Receiver
3. All These Days
4. Ariel
5. Lightning People
6. Hideaway Girl
7. Sensory Street
8. Tenement Time
9. The Speed Of Love
10. Night And Day
11. Counter Clock World
12. Rubicon
13. God’s Gift
14. Ghoster
15. The Whirl
16. Human



             



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