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ROCK - FOLK BLUES ALT  |  STUDIO

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1993 Bigger, Better, Faster, More

4 NON BLONDES - Bigger, Better, Faster, More (1993)
Par LE KINGBEE le 20 Mars 2023          Consultée 1257 fois

Le temps passe à une allure folle ! Trente ans après sa sortie dans les bacs, que reste-t-il de cet album ? Soyons objectif : avec sa curieuse pochette, cet album n’a guère chamboulé les charts lors de sa sortie. L’étrange nom de scène du groupe n’a dans un premier temps guère contribué à attirer l’attention. Il a fallu que les radios s’emparent de l’excellent folk alternatif "What’s Up" pour que la formation engendre un regain d’intérêt. Si le disque sorti aux States en octobre 92 se vendit à près de six millions d’exemplaires dans le monde, il le doit en grande partie au succès de "What’s Up" publié en single en juin 93. Des problèmes d’ego entre Linda Perry et ses anciennes partenaires et une envie de voler en solo ont entraîné la dissolution du groupe en 94 avec une discographie se résumant à un unique album.

Aujourd’hui, hormis "What’s Up", véritable hit en puissance, beaucoup de monde semble avoir oublié 4 NON BLONDES, une vraie bouée de sauvetage à l’horizon des nineties naissantes. Trente ans après sa sortie, ce recueil reste la proie de propos, discussions, échanges homophobes complètement ahurissants ; parfois associé au circuit LGBT, 4 Non Blondes est toujours victime d’affirmations lesbophobes particulièrement consternantes. A croire qu’on est revenu à l’âge de pierre ou à l’Inquisition instaurée par le pape Sixte IV et Torquemada.

Fin 89, deux colocataires, la guitariste Shaunna Hall et la bassiste Christa Hillhouse, se mettent en tête de monter un groupe. Elles sont d’abord rejointes par Wanda Day avant que la chanteuse Linda Perry ne vienne grossir la troupe. La formation qui écume les circuits underground de la Bay Area fait preuve d’une énergie débordante. Lors d’une interview, un journaliste demande aux quatre filles pourquoi elles ont opté pour ce nom de groupe : Christa répond que leur nom fait suite à une réaction d’une famille composée de "têtes blondes bien-pensantes" lors d’un concert.

Repéré lors d’une convention, le quatuor est embauché par Interscope, une micro filiale d’Universal, qui décide de les envoyer en studio. Placé sous la houlette de David Tickle, ingé-son et producteur anglais ayant fait ses gammes avec Roger Chapman, Suzi QUATRO, BLONDIE, The KNACK, Split Enz et PRINCE, le groupe au bord de l’explosion se trouve aussitôt impacté par des changements de personnel. Wanda Day, suite à des problèmes de comportements et à une addiction aux stupéfiants est congédiée, remplacée par Dawn Richardson (future équipière de Tracy CHAPMAN, Shanna Morrison). Second changement, Tickle congédie Shaunna Hall pour cause de faiblesse technique, remplacée par Louis Metayer et Roger Rocha, deux jeunes guitaristes californiens de session. Shaunna participe cependant à deux morceaux. D’autres intervenants viennent mettre leur grain de sel, invités par David Tickle, mais les quatre brunes se retrouvent amputées d’une moitié de leur line-up d’origine alors qu’elles viennent d’entrer en studio.

La locomotive de la pochette prend toute sa signification avec "Train", titre d’ouverture qui lance le disque sur de bons rails, mais avec un tel intitulé pouvait-il en être autrement ? L’harmonica de Judy Rubin entraîne toute la troupe dans un sillage effréné, alors que la guitare tout d’abord acoustique et mississippienne prend feu au fil des secondes. Un vrai morceau bien rêche de Blues Punky.
"Superfly"*, un blues rock percutant, vaut avant tout pour la voix stridente de Linda Perry et la complémentarité des deux guitares qui n’hésitent pas à envoyer la soudure. Autre pièce bluesy, "Pleasantly Blue" se rapproche du folk blues avant de bifurquer vers un blues plus fougueux. Un bon morceau d’autant qu’il ne s’éternise pas, se contentant d’aller à l’essentiel.
"Morphine & Chocolate" diffuse par moments diverses influences liées à LED ZEP, le chant rappelant par instants la voix de fausset et l’exagération de PLANT, derrière un fond sonore puissant. Impression similaire avec "Calling All The People", un hard bluesy pâtiné de pop.
Nouvelle métamorphose avec "Spaceman", un folk rock avec un élégant patchwork de guitare, présence d’un accordéon et d’un mellotron ; si le timbre de Linda Perry ne montait pas si haut en intensité, on pourrait croire entendre du DONOVAN. A l’écoute de "Old Mr Heffer", il est difficile de rester le cul planté sur sa chaise : avec une grosse ligne de basse, une voix plus grave, Perry et ses sbires nous adressent un véritable Rockabilly déjanté avec un texte délirant bourré de métaphores : Stumbled my way on the darkest afternoon - I got a beer in my hand and I'm draggin' a stoogie too - The back of my brain is tickin' like a clock. Une joyeuse mixture entre Buddy HOLLY, Barbara PITTMAN, Elvis COSTELLO et Patti SMITH.
"Dear Mr. President" oscille dangereusement entre folk contestataire et glam rock à la Suzi QUATRO. Retour au folk avec "Drifting", un titre bien plus tempéré qui pourrait s’insérer dans le "Hurdy Gurdy Man" de Donovan ou dans un album de Tim Hardin. Le violoncelle contribue à apporter une zone de douceur et de velouté contrastant avec le timbre parfois strident de Perry.
"No Place Like Home" conclut l’album sous une étrange sonorité : la basse résolument funky tranche avec une rythmique caractéristique d’une new wave post 70 dans le genre B 52, alors que la voix offre des fluctuations et des intonations proches de Kate BUSH.
Terminons ce panorama par le titre phare "What’s Up", excellent hit qui contribua en son temps à la notoriété du combo, via les ondes radios. Un bel enrobage de guitares, une mélodie simple, une texte ambivalent dont chacun peut tirer une signification qui lui sera propre demeurent toujours de bons atouts pour un morceau intemporel. Curieusement, l’intitulé de la chanson n’est pas prononcé une seule fois au contraire de "What’s Going On" entendu à huit reprises. De nombreuses jeunes chanteuses de radio-crochet du type de The Voice reprendront la chanson à leurs comptes, mesurant la distance qui les sépare de la version d’origine.

Si le chant peut paraître parfois un peu strident et si les paroles débouchent sur des double-sens et une compréhension pouvant s’avérer confuse, 4 Non Blondes nous livre avec son unique opus un recueil varié dans lequel les différents registres se marient souvent avec plaisir. L’aventure s’arrêtera là ou presque. Le groupe (ou ce qu’il en reste) participera à deux Tribute dédiés aux Carpenters et à LED ZEP avant de splitter définitivement. Linda Perry s’est lancée dans une carrière solo et dans la production et la composition pour diverses artistes (Alicia KEYS, Pink, Faith Hill, Christine Aguilera). On retrouve Shaunna Hall au sein de PARLIAMENT FUNKADELIC, le collectif de George CLINTON.

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   LE KINGBEE

 
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- Linda Perry (chant, guitare)
- Roger Rocha (guitare)
- Louis Metoyer (guitare 1-9 & 11)
- Shaunna Hall (guitare 6-9)
- Christina Hillhouse (basse, chœurs)
- Dawn Richardson (batterie)
- Laurent Tardy (piano 9)
- Judy Rudin (harmonica 1)
- David Ricketts (claviers 5)
- Rory Kaplan (mellotron 6)
- Suzie Katayama (violoncelle 10, accordéon 6)


1. Train
2. Superfly
3. What's Up
4. Pleasantly Blue
5. Morphine & Chocolate
6. Spaceman
7. Old Mr. Heffer
8. Calling All The People
9. Dear Mr. President
10. Drifting
11. No Place Like Home



             



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