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MUSIQUE CLASSIQUE  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Bande Originale De Film

Guillaume ROUSSEL - Les Trois Mousquetaires - D'artagnan (2023)
Par MARCO STIVELL le 30 Avril 2023          Consultée 849 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Rien n'est aussi bon que d'aller voir une belle adaptation du roman Les Trois Mousquetaires, chef d'oeuvre inégalé, dans quelque genre littéraire que ce soit. Certains râlent comme quoi les classiques repris sont toujours les mêmes, les histoires aussi, mais les cœurs endurcis et protecteurs n'ont pas à changer ce qui a profondément marqué. Tant de versions depuis plus d'un siècle, au cinéma justement, en France comme aux U.S.A., ne mentent guère, y compris une très dure à se remémorer positivement en 2011. Il y avait peut-être fort à craindre sur cette nouvelle rendition grand spectacle, mais le résultat s'avère au final plus qu'à la hauteur, bien que très empreint de noirceur. Et ni le casting, ni les nouveaux apports scénaristiques un peu faciles sans doute, ne constituent de points négatifs.
Rien, donc, rien d'aussi délectable que d'aller dans un cinéma traditionnel de centre ville (avec fréquentation silencieuse, respectueuse) voir une belle adaptation du roman Les Trois Mousquetaires. Sauf d'y être en compagnie de la femme, petite princesse que l'on aime au-delà de tout et à qui l'on doit tant, en particulier cette passion pour une oeuvre. Néanmoins, il se trouve qu'un autre, plus-meilleur comme disait Severus Rogue (personnage-phare dans Harry Potter) et non-remplaçable (qui sait ?), détient ce droit, ainsi que moult autres privilèges d'amoureux réciproques.

Le diptyque de Martin Bourboulon, plutôt spécialiste de grosses comédies auparavant, débute par un D'Artagnan qui ouvre joliment le bal avec une fidélité certaine à Dumas et Maquet. Certes, elle est mêlée de parti-pris que l'on peut soit prendre comme tels, soit aisément pardonner (comme Richelieu légèrement en retrait ou alors Porthos moins viril et bisexuel, minimum syndical pour plaire aux gourous de la culture actuelle). Il suffit d'y aller l'esprit vide, avec un sens de l'aventure aiguisé comme les épées ou poignards d'acteurs qui se chargent du reste. Même Romain Duris a eu l'opportunité par Aramis de tenir son tout premier rôle appréciable à l'écran en plus de trente années de profession, c'est dire ! Quant à Vincent Cassel en Athos l'illustre et Eva Green en Milady De Winter, garce implacable (le XXIème siècle lui rend digne hommage dans ses moeurs quotidiennes), c'est l'une des meilleures idées du cinéma français de ces deux dernières décennies, au bas mot. Ce film entier est d'ailleurs concerné lui-même par une telle appréciation de qualité, jusque dans son rythme. Un rapport gros moyens/classe française équivalent au Pacte des Loups (2001) sans le côté gore-horreur.

Assez sombre quand même, dans des textures d'image apparemment difficiles à éviter, et pareil pour la musique, hélas quelque part. À croire que le point faible des blockbusters masterpieces (James Bond Skyfall, le premier qui me vient en tête) est toujours au même endroit. Comme si la B.O de Guillaume ROUSSEL, qui a travaillé sur La French (2014) et Pirates des Caraïbes 4, se devait forcément d'épouser la noirceur quasi-maladive des plans à certains moments et ne pas la quitter d'un liard. C'est la raison pour laquelle, en écoutant le disque, beaucoup de thèmes se ressemblent et ressemblent inévitablement à d'autres B.Os mornes de blockbusters, mélangeant orchestre de cordes et cuivres avec quelques apports électroniques.

Difficile de retenir des différences entre "La Fleur de Lys" (peut-être le seul tatouage de l'Histoire que je valide, en livre seulement) et "Conseil du Roi", tant ils semblent sortis du même moule, avoir été écrits en une journée et sous forme d'écriture automatique. Oh bien sûr, on peut noter sur "La Lettre de Buckingham" des sons oniriques en conclusion, la progression en vagues crescendo grinçante des cordes lors du "Procès d'Athos", les percussions venues soutenir l'effort cavalier des quatre super-héros sans pouvoirs magiques (eux non, cette fois ils sont deux !), chevauchant à bride abattue hors de Paris sur la route pour l'Angleterre afin de ramener à la reine Anne ses ferrets. Toutefois, l'ensemble est de durée raisonnable, s'écoute plutôt pas mal et on accueille avec distinction presque chaque note venue créer la surprise, qu'elle soit de piano ("Les Ferrets"), de sitar (intro du générique final) ou de hammered dulcimer ("La Cour des Mousquetaires").

En outre, et au coeur des similitudes dans lesquelles baignent la plupart des thèmes, il y a des idées marquantes, ne serait-ce que pour les suites "Saint-Sulpice" et "Milady – l'Attentat". Les cordes prennent une tournure lyrique sur "Adieu Athos" pendant une séquence qui, même si l'on connaît la tournure imminente des événements, m'ont font naître quelques larmes, je l'avoue. Le générique final au 'blues' baroque fait de harpe et piano splendides arrive bien trop tardivement, tout comme le recours aux instruments acoustiques sans contrebasses 'so dark' en dessous.

Enfin, le plus beau de tous, et j'y tiens : "D'Artagnan et Constance". Que peut-il y avoir plus de fort, en histoire d'amour galante et mouvementée, hors-poésie/prose anglaise qui lorgne ou non vers l'Italie, que celle de Constance Bonacieux, lingère de la reine aussi courageuse qu'ouverte aux sentiments, et D'Artagnan, cadet des mousquetaires du roi Louis XIII à l'âme chevaleresque ? Rien, à mon sens. Sauf une Constance existant peut-être dans le monde réel, même si le sort se plairait encore plus à séparer franchement des êtres qu'il eût si bien rapprochés auparavant. Dans l'innocence de ce premier opus (car s'il n'y en a pas là...), le thème lumineux avec harpe de nouveau, son crescendo en valse n'ont même pas besoin des images pour en dire beaucoup. Un dénouement - et rien n'y fait là encore, ni les années, ni les éternels retours - que je souhaiterais tant heureux.

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Par la présente chronique qui, en ce moment, vaut davantage que partout ailleurs, et parce que la vie réserve son lot d'éléments aléatoires constamment, à l'exception des irréversibles (prévenir plutôt que ne pas même pouvoir guérir, comme disait... Athos, l'illustre Athos), je tenais, le plus sincèrement, vivement et musicalement possible, à remercier Forces Parallèles, équipe de personnes au top et qui m'est chère, pour ces treize années durant lesquelles j'ai tant appris et mieux tenu le coup, en tout cas essayé (surtout les sept-huit dernières). De même, pour le nombre incalculable de personnes qui ont lu en mal ou bien (c'est toujours meilleur, bien), quitte à se perdre et jusqu'à celle-ci, dans mes kilomètres de chroniques.
Puisse ce site merveilleux durer le plus longtemps possible !

Forcesparallèlement vôtre.
M. S. (le 19/04/2023)

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   MARCO STIVELL

 
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- Guillaume Roussel (compositions, direction musciale)


1. Bois Saint-sulpice
2. La Lettre De Buckingham
3. La Cour Des Mousquetaires
4. Le Procès D'athos
5. Conseil Du Roi
6. Chevauchée Vers L'auberge
7. D'artagnan Et Constance
8. Buckingham Accoste
9. Le Piège
10. Adieu Athos
11. En Route Pour L'angleterre
12. Feu De Camp
13. La Fleur De Lys
14. Les Démons D'athos
15. Milady - L'attentat
16. Les Ferrets
17. L'enlèvement De Constance
18. Générique D'artagnan



             



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