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2018 Shikkoku
 

- Style : Bohren Und Der Club Of Gore, The Lovecraft Sextet

SENKETSU NO NIGHT CLUB - Shikkoku (2018)
Par STREETCLEANER le 29 Mai 2023          Consultée 446 fois

Senketsu No Night Club (approximativement 'Night club du sang frais') n'est pas un groupe japonais contrairement à ce que son nom laisse à penser. C'est le projet de deux musiciens Italiens expérimentés, Adriano Vincenti et Giovanni Leonardi, auxquels vient se joindre le saxophoniste anglais Ian Ferguson. Mais le groupe n'est évidemment pas sans lien avec le Japon puisque nos Italiens sont friands de cinéma japonais et notamment de ses films extrêmes. Mais ce qui les a attirés vers le Japon est, au départ, l'artiste Furachi Life, une artiste du pays du Soleil Levant qui est également réalisatrice de films. C'est ainsi elle qui sert de modèle à l'imagerie fétichiste, érotique et dominatrice du groupe.

Shikkoku est le second album du groupe. Si le groupe s'enfonce dans les clichés des films noirs, dans ses stéréotypes comme il le revendique d'ailleurs lui-même, il n'est pas sans posséder une palette de sons et d'orientations musicales très diversifiées qui vont aussi bien du Darkjazz qu'au Dark Ambient ou à la Noise. Shikkoku est toutefois plus tourné en direction du Dark Jazz et Dark Ambient que vers la Noise, le Drone et le Free Jazz contrairement à son prédécesseur Senketsu No Night Club. Par ailleurs, l'exploration d'autres styles musicaux, comme le Trip-Hop, que l'on retrouvait sur le premier album, paru début 2018, est délaissée ; ce qui en soi n'est pas forcément une mauvaise idée puisque cela renforce l'unité stylistique de l'ensemble.

Shikkoku est guidé par une progression allant crescendo vers des atmosphères de plus en plus sombres. "衝動の契" (Shōdō No Chigiri), avec sa guitare tournée vers les échos et un saxophone sensuel au possible, aurait pu très bien figurer dans la série Twin Peaks, Badalamenti étant souvent cité en référence lorsqu'on évoque le Noir Jazz ou le Dark Jazz. Son dernier quart flirte carrément avec le Dark Ambient et donne le ton de la suite. "漆黒" (Shikkoku, trad : Noir de Jais) pourrait très bien évoquer cette liaison entre le sexe et la mort alors que "Nothingness", avec son saxo noyé dans la réverb', se la joue comme un Bohren hanté, un superbe titre parcouru de voix spectrales ; si on voulait faire découvrir ce qu'est le Dark Jazz on pourrait sans hésiter choisir ce "Nothingness".

"Pleasure Can" est un excellent mélange d'électronique et de jazz avec un balancement downtempo d'horloge comtoise qui confine à la léthargie, sur fond de Dark Ambient glacial que l'on croirait tout droit sorti du label Cryo Chamber. "Nikutai No Gakko" se cale sur un tempo de 80 Bpm, assez classique dans le style. Le morceau est parcouru de notes de piano flottantes qui pourront faire penser aux travaux d'Ambient cher à Brian Eno, des notes que l'on croirait pensées pour une musique pour planétarium abandonné. "愛の渇き" (Ainokawaki, trad : Soif d'Amour), imprégnée de Field Recording et de synthés drony 'lynchiens', est joliment dark, et prépare l'arrivée du terrible passage qu'est "Shikkoku", vision d'un monde infernal sur fond d'une batterie là aussi toute métronomique et qui révèle toute sa noirceur lorsque les cymbales jaillissent de ce magma incandescent qui monte des profondeurs. "Aokigahara Jukai" est une superbe dernière plage d'ambient où les instruments tels le piano et le saxophone dessinent la mélancolie en slow motion dans des nappes flottantes de toute beauté.

Ce qui ne jurent que par Bohren Und Der Club Of Gore auraient tort de ne pas se pencher sur ce que proposent ces Italiens. Le défaut de notoriété du groupe italien, comparé à celle des Allemands, ne joue pas évidemment pas en leur faveur, il existe comme on le rencontre souvent, la règle qui énonce que le premier rafle tout. Ainsi, nombre de bons groupes sont condamnés à demeurer dans l'ombre des grandes figures qui occupent presque sans partage leur créneau. Ceci est bien dommage car Shikkoku est un album hautement recommandable.

Titres en Japonais accompagnés de leur phonétique :

衝動の契 (Shōdō No Chigiri)
漆黒 (Shikkoku)
Nothingness
Pleasure Can
Nikutai No Gakko
愛の渇き (Ainokawaki)
Shikkoku
Aokigahara Jukai

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   STREETCLEANER

 
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- Adriano Vincenti (sampler, drones)
- Giovanni Leonardi (guitares, basse, synthés, électronique)
- Ian Ferguson (saxophone)
- Furachi Life (images, concept)


1. 衝動の契
2. 漆黒
3. Nothingness
4. Pleasure Can
5. Nikutai No Gakko
6. 愛の渇き
7. Shikkoku
8. Aokigahara Jukai



             



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