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2021 Au-Delà

SPACESHIP 98 - Au-delà (2021)
Par MARCO STIVELL le 1er Août 2023          Consultée 332 fois

SPACESHIP 98, jeune musicien français sudiste au talent de pianiste certain, publie Au-Delà en 2021, tout en bénéficiant des facilités de l'informatique et d'Internet. Il a plus d'une corde à son arc et peut jouer différents styles, mais ce premier disque, concept qui plus est, repose entièrement sur des synthétiseurs et boîtes à rythmes, des sons piochés çà et là, reliés à la magie des codes et autres langages programmés. Il fallait bien cela pour un voyage dans l'espace que l'on souhaite partager au plus grand nombre, chose à laquelle YouTube se prête bien volontiers !

On connaît bien les oeuvres de science-fiction en littérature et autant sinon plus encore sur les écrans. Côté musique, on fait un peu plus l'impasse curieusement (comme d'habitude ?), que les disques se nomment Ark 2 de FLAMING YOUTH (le premier groupe 'pro' de Phil COLLINS), La Mort d'Orion (de Gérard MANSET), Intergalactic Touring Band ou Jeff WAYNE's War of the Worlds qui ont pourtant tous été des concepts-pionniers entre les fins des années 1960 et 70. C'est en tout cas dans cette racine-là, ainsi que dans la synth-pop subséquente nourrie d'un tel imaginaire (de SPACE et Jean-Michel JARRE jusqu'à DAFT PUNK et KAVINSKY, tous Français tiens) qu'on trouve la sève dont SPACESHIP 98 s'abreuve à son tour. Non sans mérite d'ailleurs, sachant qu'Au-Delà est peut-être l'album le plus personnel de la sélection donnée !

S'il n'est pas le premier artiste à opérer en solo du début à la fin de son oeuvre, surtout à l'ère connectée, il se démarque par une inspiration faite de vécu terrestre au fil des années d'existence, transposées en errances interstellaires. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : dans un vaisseau adapté, le pilote-musicien va d'un point à l'autre, à la simple recherche d'un ailleurs, décrivant ce qu'il rencontre sur son chemin, les diverses expériences vécues... Un bon palliatif et pour le moins large à ce que l'on a un jour appelé 'confinement'. Les mots pour raconter sont des notes, des sons, dans la pure tradition musicienne instrumentale avec une tendance impressionniste : on ne cherche pas à choquer ni déconstruire, tout n'est que beauté.

"Beginning" ouvre le concept par sa nappe d'orgue cosmique et ample, superbe, avant que l'orchestration voulue pour l'ensemble ne prenne place : basse-synthé, rythmique programmée avec réminiscences hip-hop (afin de ne pas perdre de vue l'actualité pour autant), claviers modulaires très 1970's déclinés en clavecins, carillons et autres... Tout cela pour une forme appréciable de grandiloquence épique dans le texte et très symphonic'orchestrale dans la matière, par un musicien qui ne s'oublie pas lui-même, parvient à rester humble.

Les tâtonnements dans l'espace peuvent être très inquiétants, en témoignent les notes stressantes de "Speed Light" au parfum de film d'horreur et avec le sentiment, durant la 'marche' noire, de passer littéralement à travers un champ d'astéroïdes. Il y a cependant, même là, une couleur nostalgique, simple et belle, grâce à des mélodies fines aux synthés-lead/'chanteurs'.

Le piano ouvrant "Lost", bien que déjà entendu précédemment, prend davantage son temps et, même imprégné de tristesse, c'est un régal ! "Hope" reprend les mêmes éléments, un peu plus loin. En revanche, l'intro de "Dai Uchu", avec sa pluie d'étoiles filantes, aurait mérité de durer plus longtemps. Quant à "Odyssey", elle est pleine de bonne volonté dans ses progressions où l'on rencontre même, ce qui n'est pas incongru quand on connaît l'énergie du musicien, des éléments space-groovy destinés à un public, notamment parmi les fans de DAFT PUNK, qui aime remuer.

C'est si bien travaillé dans les ambiances, parfois dans l'efficacité, qu'un ou deux 'singles' peuvent se dégager facilement, en l'occurrence "Falling Star", autre titre aux emportements 'dancefloor' notables, ainsi que "Giant Red" (vision d'Antarès, étoile immense dite la 'super géante rouge' ?). Sur cette dernière, elle aussi proposée sous forme de 'r'n'b cosmique', les sons cristallins pleuvent, se superposent avec bonheur, avec tout de même en fond ce qui rappelle délicieusement un Mellotron (synthétiseur vintage imitant les sons orchestraux) !

Le nombre de morceaux est réduit mais la durée, plutôt généreuse, nous prive des longueurs connues dans les autres concepts. Le son, bien que 'fait maison', est très beau et ample, très professionnel et adapté pour un premier effort convaincant de la sorte. Pas grand-chose à redire, si ce n'est une certaine uniformité dans les compositions/arrangements ("Lost", par exemple, aurait peut-être mieux fonctionné sans boîte à rythmes), le manque logique - pour l'heure - d'intervenants extérieurs !

Note réelle : 3,5

Lien YouTube : https://youtube.com/playlist?list=PLnm7yK5WvQtqVbCMEE5PjFcURQzU4u9-U

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   MARCO STIVELL

 
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- Spaceship 98 (compositions, arrangements, programmations)


1. Beginning
2. Speed Light
3. Odyssey
4. Giant Red
5. Lost
6. Dai Uchu
7. Hope
8. Falling Star



             



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