Deux ans après la sortie de son premier disque, l’anglaise MAISIE PETERS, qui est signée par le label d’Ed SHEERAN, revient au début de l’été 2023 avec son deuxième projet, The Good Witch. Ce disque pop-rock aborde au fil de ses 15 titres différents thèmes liés aux ruptures amoureuses, un peu comme le fait Taylor SWIFT, l’une des inspirations de la chanteuse et dont l’influence se ressent fortement dans l’écriture de cet album.

"The Good Witch" marque le début du disque, un arrêt sur image de la chanteuse au moment de la conception du disque où elle se voit telle une gentille sorcière, régnant sur son petit univers. Le piano et la batterie se mêlent au violon et à la guitare pour accompagner la mise en garde de la chanteuse (Still wants to politely and properly warn you/This is Armageddon/When all I do is think about the past/And haunt a house nobody lives in).

Un peu comme SWIFT le fait sur "Mastermind", PETERS retrouve son main character energy sur la batterie pop-rock de "Coming Of Age" (You had the speaking parts, but I guess I was the playwright) puis se joint aux guitares sur "Watch", une piste qui ressemble à s’y méprendre à un son du début 2000 et qui illustre la douleur d’être oubliée par son ex (‘Cause you broke my heart and my self-esteem/For a girl who’s a remix of me/But I guess you’ve got everything you want/And I just watch). Le single principal, "Body Better", a la place idéale pour prolonger la discussion sur les insécurités, la comparaison et le manque d’estime de soi. La chanteuse de 23 ans dira que c’est elle au plus bas, ce qui fait de cette chanson pop - alliant piano, violoncelle, piano, batterie et synthés - le titre le plus vulnérable du projet (I thought it would be us for life/Was I wrong and is she so right ?/Is her body better than mine ?).

La ballade "Want You Back" dont la première partie est menée par le piano avant de prendre de l’ampleur au deuxième couplet avec la guitare et la batterie. Ed SHEERAN accompagne la chanteuse sur les choeurs où Maisie se rend compte qu’elle veut encore cette relation qu’elle a perdu (And what was cheap to you, to me was all I had/The issue is I know all of this and I/I still want you back).

PETERS rend hommage à son groupe et à leur première grosse tournée sur "The Band And I", continue d’aller de l’avant avec beaucoup d’esprit sur la pop de "Lost The Breakup", conduite par la batterie et la guitare ; puis utilise l’univers de Peter Pan dans "Wendy" (You could take me to Neverland, baby/We could live off of the magic and maybes/But I know the girl that you want and it scares me/Behind every lost boy, there’s always a Wendy).

L’instrumentation est plus simpliste et la production plus douce sur la jolie ballade "Two Weeks Ago" aux violons subtils, où Maisie parvient à transmettre les émotions brutes du regret avec sa voix. On a aussi droit à une ballade plus enjouée aux synthés très présents, "There It Goes", sur laquelle la chanteuse se montre satisfaite, sur la route de la guérison (Sunflowers in the kitchen, a heartbreak in remission/The universe is shifting, and it’s all for me/The love we had was covered in snow/I had to let it go/Yeah, the love we had was eating me whole/I had to send it home).

Pour moi, les meilleurs moments de l’album sont "You’re Just A Boy (And I’m Kinda The Man)" et le single "Run". Sur la première, PETERS semble s’inspirer de ses consoeurs Taylor SWIFT et BOYGENIUS (on pense respectivement à "The Man" et "Not Strong Enough") pour délivrer un message fort sur les refrains mélodieux (I’m on a one way trip to take over the world/You could’ve come but your head’s in the sand/What’s a girl gonna do when she’s in love with you ?/But you’re just a boy and I’m kinda the man). "Run", un hymne pour les meufs qui en ont ras-le-bol, où la chanteuse sonne particulièrement comme SWIFT, débute tranquillement avec des synthés, avant de prendre une tournure électro-pop avec une batterie urgente et des refrains très bien produits (I’ve been lied to, I’ve been cut and deleted/I’ve heard some things that I will leave unrepeated/I’ve seen some flags, but the reddest one is/If a man says that he wants you in his life forever, run !).

Instable et déjantée, PETERS assure côté songwriting (I am both Kathy Bates and Stephen King/I can write you out the way I wrote you in) dans "BSC", comme sur les guitares de "Therapy" (I still love you, but you’re taking me/From your arms, back to therapy) et termine finalement sur "History Of Man" qui s’oublie facilement mais met un point final doux et intense au projet.

The Good Witch est un album réussi qui mérite un bon 3,5 pour ses instrumentations intéressantes où Maisie pose sa voix claire et ses paroles bien pensées avec une aisance certaine. Si plusieurs titres sortent du lot, quelques-uns ne retiennent pas autant l’attention mais dans l’ensemble on est sur un projet bien balancé à écouter sans aucune retenue.