Second opus du trio après "Tugboat", album d’une sensibilité rare, aux atmosphères emplies d’une fragile Dreampop tout à la fois Noisy et Indie, GALAXIE 500 revient boucler ses années 80 avec le lancement d’un On Fire davantage délicat et sensible, qui pourrait nous rappeler le retour d’un VELVET UNDERGROUND ambiancé par JOY DIVISON.

Dans la mouvance de groupes tout aussi rêveurs, à la fois paumés et transpirants d’émotions lunaires et dépressives, tels SLOWDIVE, SPACEMEN 3 ou bien encore CODEINE, et qui préfigureront des grandes heures de la mouvance Shoegaze et Post des années à venir, GALAXIE 500 tire son épingle du jeu en nous offrant un condensé énergivore de son talent sur les dix titres que composent l’opus. Dean Wareham, malgré une voix parfois critiquée, porte avec brio le caractère sensible du groupe et assume la fragilité palpable que la tessiture de sa voix exprime. Pour ma part, je trouve que son jeu est congruent avec le message du groupe à la fois fragile et beau. Sa voix est une vraie plus-value, adulescente et laconique, sa texture porte aux neurones et engagerait quelques frissons. Accompagnés par des mélodies lumineuses qui semblent suspendre le temps, la basse texturée de Naomi Yang fait mouche tout comme les tempi trouvés par Damon Krukowski. Point d’envolées ni de rythme effrénés, la musique de GALAXIE 500 imprègne peu à peu, absorbe par petites touches continues, puis s’envole dans la pensée en y prenant place.

Formé au début des années 80, le trio se retrouvera pour entamer la finalisation de ses compositions à la fin de celles-ci. On Fire se ressent de manière intime. La musique distillée colle à l’âme et y entame comme un dialogue interne. Tentez l’écoute absorbante de "Another Day", portée par la voix angélique de Naomi, ou l’imparable "When You Will Come Home" hallucinant de nostalgie triste et mélancoliforme, cherchant à se sublimer dans sa seconde partie guitaristique. Le clip de cette chanson rend d’ailleurs honneur à l’expérience qu’elle véhicule, et je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil… et une oreille. Finement et de manière insidieuse cette composition, mais aussi d’une manière générale toutes les autres, notamment "Blue Thunder" et "Snowstorm", à la faveur des écoutes, s’immiscent dans la mémoire sensible, leurs mélodies entêtantes s’y amoncellent durablement pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

GALAXIE 500 avec cet album a connu le succès et la légitimité qui lui revenaient (Pitchfork lui accorde la 16ème place de son classement des meilleurs albums des années 80). C’est un groupe bien trop méconnu mais qui a su pas mal inspirer la scène Pop et Indie à venir, celle des 90’s notamment, et être cité enfin comme une référence intemporelle. Preuve s’il en est que cet album, coincé entre deux autres tout aussi immersifs, le bien nommé Tugboat et This Is Our Music - qui sera l’épitaphe du trio Américain -, propose à travers son spleen mélodique et éthéré une évocation accomplie de tout ce que la Dream Pop Noisy a : la fièvre insaisissable, les arpèges nuageux et les vertiges hypnotiques.