Recherche avancée       Liste groupes



      
AOR  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1980 Long Way To The Top

NANTUCKET - Long Way To The Top (1980)
Par LE KINGBEE le 25 Janvier 2024          Consultée 459 fois

A la fin des sixties, Tommy Redd monte à Jacksonville Stax Of Gold, un groupe de reprises comme il en existe à la pelle. Le sextet prend le nom de Nantucket Sleighride, chanson figurant dans le second disque du groupe MOUNTAIN. En 1977, Redd associé à Larry Uzzell parvient à décrocher un contrat avec la firme Epic. La filiale de la Columbia qui a le vent en poupe édite à tout va. Transformé en NANTUCKET, la formation enregistre deux albums qui ne connaissent que peu de succès, hormis "Heartbreaker" * issu du premier album et édité en single, il faut dire qu’Epic ayant d’autres chats à fouetter (BOSTON, CHEAP TRICK, Meat LOFT) préfère mettre ses billes dans d’autres projets plus alléchants. En 1980, Redd et ses sbires retournent au studio et enregistrent leur troisième et dernier opus pour Epic.

Enregistré à Orlando (Floride) au Bee Jay Studios où le groupe retrouve Bill Vermillion, ingé-son local proche de MOLLY HATCHET, Long Way To The Top voit également l’apparition du producteur Tom Allom, un garant des registres AOR et Hard Rock, récent producteur de JUDAS PRIEST, STRAWBS, Pat Travers. Ingé-son sur trois albums de BLACK SABBATH publiés par Vertigo, Allom s’est vite rendu compte que le métier de producteur pouvait rapporter plus de gains.

A l’image de leur premier disque, on retrouve un homard tenant une guitare, le crustacé quittant les gratte-ciels d’une mégapole pour s’envoler tel une fusée. Une illustration de John Berg, designer attitré de la Columbia, caractéristique du registre AOR/Hard venant orner cette couvrante tapageuse.

Nous sommes donc en 1980, si les charts américains voient l’émergence de "Funkytown", unique hit de Lipps Inc, PINK FLOYD cartonne avec "Another Brick In The Wall", BLONDIE triomphe avec "Call Me" tandis que QUEEN s’impose avec "Another One Bites The Dust", deux événements plus funestes marque cette première année des eighties. En février, Bon Scott chanteur d’AC/DC décède à Londres des suites d’un coma éthylique ayant entraîné un arrêt cardiaque ; en décembre, une autre tragédie fait la Une des journaux : l’assassinat de John LENNON par un illuminé Texan.

Le décès de Bon Scott a marqué plus d’une génération. Fan des Australiens, Nantucket décide de rendre hommage à l’Ecossais en reprenant "It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock n Roll)" issu de l’album T.N.T. Cette cover permet au groupe de figurer en première partie d’AC/DC lors de la tournée de Back In Black, une série de 53 concerts sur le territoire américain s’étalant du 31 juillet au 11 octobre 1980.

A seigneur tout honneur, le disque débute avec sa figure de proue, la reprise d’Angus Young sommairement intitulée "It’s A Long Way To The Top". La production a fait passer à trépas "If You Wanna Rock n Roll", jugeant le titre trop long. Idem de la cornemuse de la version d’origine remplacée par une imitation via un synthé. Ça a à peu près la même couleur, mais la finalité reste la même que celle du Canada Dry et de sa pub, c’est un cran inférieur. Le titre d’ouverture bénéficie alors d’une vidéo mettant en scène Mike Mentzer, un futur Mister Univers, mais Epic oublie curieusement de publier la chanson en single. On retrouve la version de Nantucket au générique du film Rock Academy dans lequel Jake Blake usurpe un poste de prof.

Tommy Redd reste le plus gros pourvoyeur en matière de compos avec six titres, les cinq autres étant coécrits par les membres du groupe en compagnie de leur leader. Après l’excellente mise en bouche, une reprise diront les grincheux, la formation nous offre avec "Living With You" le parfait prototype d’AOR proposé dans un écrin aux couleurs Boogie. Le groupe récidive avec "Time Bomb", titre lorgnant CHEAP TRICK et JOURNEY.
Histoire de changer de catégorie afin d’être moins linéaire, Redd donne de sa personne sur "50 More", titre qui semble avoir été pondu comme une réplique à cheval entre TOTO et MEAT LOAF, et supposé apporter un brin de sophistication par l’entremise d’un saxophone. Du sax hurleur, on en retrouve dans "Media Darlin", un Boogie Rock qui se veut incandescent, mais risque de s’éteindre à la première goutte de pluie. Plus rugueux, "Rugburn" fait penser à un mélange de FOGHAT et de ROSE TATOO, mais l’adage de la pub Canada Dry revient aussitôt à l’esprit.
L’orchestration prend de l’ampleur par l’entremise des claviers avec "Too Much Wrong In The Past (For A Future)", titre rempli d’une certaine ferveur lyrique, enrichi d’un soupçon d’Opéra Rock, la parfaite combinaison entre STYX et BOSTON. On reste sur les mêmes bases avec "Over And Over Again" : la mélodie, l’orchestration et les arrangements semblent avoir été pompés sur des titres de BOSTON et de KANSAS, deux icones du registre AOR bien éloignés de par leurs noms de la Caroline du Nord, terre natale du groupe. "Turn The Radio On" débute sous forme d’un chant à capella d’une quinzaine de secondes ; il est regretable que le groupe n’ait pas persévéré plus longtemps dans cette voie, privilégiant ensuite une mixture de Rock FM entre les CARS et CHEAP TRICK. Morceau relativement court, "Tell Me" apporte une coloration nettement plus Hard, l’accent étant résolument placé sur les guitares. Les premières notes de "Rescue" nous renvoient à un honnête Southern Rock évocateur de POINT BLANK. Malheureusement, le chant poussé à l’extrême lorgne outrancièrement sur celui de Rob Halford (JUDAS PRIEST) ne convenant pas au groove de départ, d’autant que le piano et le sax s’immiscent dans la danse de manière incongrue et inappropriée. "Rock Of The 80’s" pourrait presque faire figure de parodie : les premières notes avec une guitare acoustique incarnent une ballade délicate proche de KANSAS, malheureusement le chant et les riffs de guitare changent diamétralement de direction pour évoluer vers un Rock FM raté, d’autant plus qu’après un blanc sonore de dix secondes, le groupe nous offre une sorte de chant analogue à ceux entendus lors de soirées feux de camps ou de réunion scout, une fin peut-être marquée d’humour, dommage que celle-ci nous échappe totalement.

L’aventure avec le label Epic prend fin avec ce troisième album. Mal distribué dans l’Hexagone malgré les tentatives de Guy l’Américain, alors vendeur chez Dave Music à deux pas du Gibus, pour faire connaître l’album, ce disque souffre d’une production indigeste mais représentative de son temps, Tom Allom ne semblant préoccupé que par deux buts, ceux d’une immédiateté radiophonique et de la surenchère. Hormis les deux premiers titres, on a parfois l’impression que Tommy Redd essaie de calquer ses compos en reprenant maladroitement certains concepts de l’époque. Certaines pistes font penser à des collages intégrant divers répertoires du moment. Le disque a été réédité en 2004 au format CD par Wounded Bird Records.

*Titre homonyme à ceux de Led Zeppelin, Grand Funk Railroad, Bee Gees, Paul Rodgers et au hit de Pat Benatar.

A lire aussi en AOR :


MEAT LOAF
Bat Out Of Hell (1977)
5ème album le plus vendu de tous les temps !




ASIA
Aura (2000)
Un retour en grâce ?


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Tommy Redd (chant, guitare, chœurs)
- Larry Uzzell (chant)
- Mark Downing (guitare,)
- Pee Wee Watson (basse, chœurs)
- Kenny Soule (batterie, percussions)
- Eddie Blair (saxophone, claviers, piano, chœurs)


1. It's A Long Way To The Top
2. Living With You
3. Time Bomb
4. 50 More
5. Media Darlin'
6. Rugburn
7. Too Much Wrong In The Past (for A Future)
8. Over And Over Again
9. Turn The Radio On
10. Tell Me (doctor Rhythm Method)
11. Rescue
12. Rock Of The 80's



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod