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2023 Prism
 

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The ORB - Prism (2023)
Par K-ZEN le 2 Mars 2024          Consultée 290 fois

Soixante-dix minutes pile-poil. Et six secondes supplémentaires s’affichant sur l’écran orangé de ma chaîne hi-fi. Apparaissent au cœur de cette voie (choco)lactée des synthés spatiaux bientôt rejoints par des violons tissant des paysages orientalisants, vision non unique au sein de notre périple. Puis le tic-tac d’une horloge résonne.

On a souvent rapproché The ORB de PINK FLOYD dans le passé, non seulement pour la musique atmosphérique qu’ils déployaient mais également pour les jeux lumineux disponibles lors de leurs concerts, voilà t-y pas qu’ils nous refont le coup de "Shine on You Crazy Diamond" à l’ouverture, couplé à la pulsation primordiale animant "Time", quitte à ratisser large. J’aime ce monde/Et toute cette beauté. Plus loin : High Orbs Mini Earths juste avant l’embrayage sur une techno délicatement acidulée. Voici donc la maison bienveillante flagrante à l’horizon. De toute évidence.

La pochette, plutôt sobre, semblait indiquer un retour aux racines. Conçue par Malicious Mike & Trans Poleaxe, elle nous propose un spectre lumineux traversant de part en part une obscurité visible. Et ce mot caractéristique disposé au centre : Prism. Encore la bande à WATERS et GILMOUR qui se rendait sur la face cachée de la Lune il y a cinquante ans en compagnie d’un triangle de verre réfractant la lumière et la décomposant complètement. Prism est le dix-septième album studio des ORB, articulé depuis 2020 autour du duo Dr. Alex PATERSON/Michael RENDALL. En effet, bien que je connaisse assez mal leur œuvre post-U.F. Orb, sonorités et ambiance me font songer inévitablement aux années 90 dont je n’ai pas connu les soirées, depuis lors imaginées par rattrapage musical.

Après un convaincant manifeste, "Home", l’album s’enlise momentanément, malgré de bonne volonté et humeur apparentes, matérialisées via ces traits d’humour typiques des Anglais. "Why Can You Be in Two Places at Once, When You Can’t Be Anywhere at All [Where’s Gary Mix]" expose un échange verbal amusant concernant un certain Gary sur une instrumentation entre funky et afrobeat. "Picking Tea Leaves & Chasing Butterflies" invite un félin à entrer dans cette danse reggae/dub ainsi qu’un sample issu de Radio London, nous faisant songer irrémédiablement à l’excellent album Sell Out composé par les WHO. Mais tout cela ne transcende finalement qu’assez peu.

Heureusement, le quasi-single "Tiger" réenclenche la marche avant. Vaguement racoleuse mais dans le bon sens du terme, la chanson propose une fusion flamboyante de soul, pop et funk au service d’une véritable histoire de famille – le terme désignant tout à la fois prénom du fils de PATERSON et surnom de son frère. Des samples issus de cordes complètent cette ambiance japonaise, bien qu’assez bizarrement on ne trouve aucun tigre au pays du Soleil Levant. "Dragon of the Ocean (Dogon Mix)" nous mène un peu plus à l’Ouest, cependant toujours en Asie, au Tibet, où des fanfares cuivrées accueillent notre héros après son héroïque combat contre le Migou. Le Grand Précieux manie ainsi la spiritualité aussi bien que ses lignes de basse sur un océan plus neigeux que réellement aquatique.

Plus classique, "The Beginning of the End" envoie une transe house typiquement nineties, à la construction simple et dispatchant nostalgie plus qu’une réelle menace éventuelle. "Living in Recycled Times" voit The ORB s’aventurer sur des territoires peu communs où la drum’n’bass est reine. Le violon empoigné par Violeta Vicci amène une coloration différente dans la seconde partie du morceau, plus ambient et presque drone par instants, menant directement à la conclusion de l’album, magnifique en même temps qu’éponyme.

"Prism" mêle nappes rêveuses et voix masculine comme tirée d’un commentaire sportif, ce qu’on pourrait assimiler à un éléphant dans un magasin de porcelaine mais, finalement, simple élément perturbateur – caillou ! – d’une marée. Rêveuse, magique, la pièce évoque autant TANGERINE DREAM que la recherche absolue d’urbanité nocturne irradiant la bande-originale conçue par VANGELIS pour Blade Runner.

Je ne vais pas voir The ORB en avril de cette année, mais un groupe à préfixe et nationalité identiques. Les jeux sont ouverts ! Sur le tapis menant à l’aéroplane, deux chemins divergeant, instantané tel que l’imaginait Robert Frost lorsqu’il écrivit son célèbre poème. La première route mène aux brouillards recouvrant assurément le mont Fuji, la seconde à une discothèque enfiévrée. Aucune n’est un mauvais choix, mais l’échéance est maintes fois repoussée. Car une fois engagé, impossible de savoir ce qu’il serait advenu ailleurs.

3.5/5

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- Andy Caine
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- Eric Walker
- Leandro Fresco
- David Lofts


1. H.o.m.e [high Orbs Mini Earths]
2. Why Can You Be In Two Places At Once, When You Can
3. A Ghetto Love Story
4. Picking Tea Leaves & Chasing Butterflies
5. Tiger
6. Dragon Of The Ocean (dogon Mix)
7. The Beginning Of The End
8. Living In Recycled Times
9. Prism



             



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