OSE est le projet musical du journaliste et écrivain Hervé Picart. Agrégé en lettres classiques (il étudia la rhétorique française, le latin et le grec ancien et enseigna ces deux langues), il exerça en tant que critique musical pour le magazine Best durant trente ans et publia sept livres, cinq sur le Hard Rock et le Heavy Metal, et deux sur le rock progressif (GENESIS puis Peter GABRIEL). En 2008, il entama L’Arcamonde, une série de romans policiers, dont cinq tomes sont parus mais qui fut initialement prévue pour constituer un cycle de douze livres.
Guitariste et claviériste, c’est avec Richard PINHAS qu’il monta deux projets musicaux successifs : OSE et VIDEO-LISZT. Si le second est très orienté synth-pop, le premier est un compromis entre la musique de HELDON et celle de l’ 'École de Berlin', c’est-à-dire le versant le plus mélodique de la scène expérimentale allemande, avec en tête de file TANGERINE DREAM.

Malgré la présence de Richard PINHAS et François Auger, le résultat est assez éloigné du rock électronique de HELDON, et plus encore de la Zeuhl de WEIDORJE. Les deux musiciens laissent entendre par moments leurs idiomes musicaux, mais Adonia reste placé sous le signe d’une électronique planante et mélancolique.
L’écoute révèle assez vite le problème : Adonia est du déjà-entendu. C’est très beau, le son est d’une grande propreté, mais les séquences, les accords mineurs à l’orgue, les drones électroniques, les divers bruitages, tout cela a déjà été fait, en mieux, chez TANGERINE DREAM donc, mais aussi CLUSTER (Cluster & Eno) ou ZANOV (Moebius 256 301). Ni tout à fait rock, ni tout à fait ambiant, Adonia demeure tiède, entre deux eaux. C’est trop propre, trop linéaire, et on finit par trouver le temps long. Le pire est quand même "Retour Sur Adonia" qui est tout simplement un plagiat du "Kometenmelodie" (1974) de KRAFTWERK. La guitare de Richard PINHAS y sonne de manière laide et poussive. C’est ridicule et cela fait très mauvaise impression de la part d’un musicien de son envergure.

De cet album, nous retiendrons avant tout "Orgasmachine" et "29H 08M" où les guitares et le séquençage sont assez convaincants. Nous retrouvons un peu de HELDON, enfin! Le reste est ennuyeux et sans grand intérêt. The most progressive european experience, nous promettait le label Egg. Ce n’est pas Adonia qui le confirmera.