Je ne croyais guère a la poursuite de la carrière solo du géant vert from down under à la base ! Eh bien voila, ce n’est pas la première fois et je me plante ! D’un autre coté, Resist est sensé mettre un point final à la carrière du groupe alternatif australien, quoi de plus naturel que de continuer une carrière solo ? On remarque de suite dans les crédits que Martin Rotsey est de la partie, le son de MIDNIGHT OIL risque fort d’être de sortie ce soir ! Peter est derrière la console de production il ne laisse à personne le soin de sonner comme il le souhaite, cela n’étonnera personne, tant cet homme de conviction sait en imposer. C’est donc un deuxième album solo pour Peter GARRETT, qui s’est finalement extirpé de la politique pour revenir a ses premières amours, on en est drôlement contents !

Nous avons deux singles pour avancer en héraut de cet opus : et voyez donc, on se croirait en train de courir dans l’outback rouge de l’Australie sur "Innocent Parts 1 & 2", cette ritournelle assénée par Peter est superbe de réalisme, on reste simple, les chœurs sont supra efficaces, l’obédience est quasi punk avec des grattes toute simplistes, un petit coté jouissif s’en dégage. Le beat de violon est drôlement bien gaulé, un titre à retenir, avec une remarquable coda. Puis "Permaglow" pioche dans la style si cher à MIDNIGHT OIL, il y a tout, cette basse vrombissante ses chœurs aériens et cette ambiance outback qu’on ne retrouve chez aucun autre groupe excepté les collègues de COLD CHISEL, le bridge est magnifique, avec un GARRETT qui ne rate pas une occasion de se faire remarquer, il n’a pas changé d’un iota, d’ailleurs il n’y a qu’à voir la vidéo, on se croirait revenu aux heures glorieuses de Diesel and Dust.

Un album tantôt calme : On est ambient à mort sur l’introductive et éponyme "The True North", une batterie monolithique, une gratte qui ne jure que par l’huile de minuit, une ambiance déjà dramatique et pleine de sensibilité. On reste pantois d’admiration devant ce premier titre qui annonce une couleur bien connue des foules. Un piano introduit "Meltdown" sous un format slow qui se transforme rapido en mid tempo. Le chant tout en rythmique de Peter GARRETT y fait, comme à l’accoutumé, merveille. "Everybody" est une ballade anti war comme Peter aime ales asséner avec sa force coutumière. Un sujet que les australiens ont toujours aimé traiter, malgré cette batterie martiale ! On adopte une ambiance quasi synth wave sur "Human Playground", avec toujours cette basse monolithique et ce son statique si révélateur du groupe.

Un album tantôt agressif ! Le rythme est plus trépidant sur "Paddo", coécrit avec Martin, les influences new wave y sont patentes avec cette gratte tellement cristalline. Le chant de Peter touche par instant au flow mais sa présence est indéniable. La mélodie se laisse bien apprivoiser. Comme il le fait fréquemment, Peter lance un spoken word sur "Hey Archetype", on touche a quelques aspects quasi garage rock’n’roll, voyez donc cette surf guitare qui en impose ! On se souvient a cette occasion du groupe surf montée par les autres MIDNIGHT OIL intitulé THE BREAK. L’harmonica de Peter se taille une belle part de lion et l’ensemble dépote carrément. Enfin, on se croirait presque avec les STRAY CATS sur le riff de "Currowman", c’est génial de pouvoir composer des hits pareils a un âge tout de même bien avancé ! L’ambiance est crépusculaire et voila un genre qu’il ne me semblait pas encore avoir entendu avec Peter.

Ce deuxième album me semble plus puissant que le premier et bénéficie de plusieurs titres de fort belle qualité. Le recul pris actuellement par les MIDNIGHT OIL semble être la principale raison de cette carrière solo qu’on imaginait pas si féconde au départ, surtout vu l’emploi du temps de notre géant vert. L’Australie est terre de contraste certes, mais qui aurait cru revoir notre Peter repartir ainsi la fleur au fusil âgé de 68 ans ? Pas grand monde, mais le résultat est pourtant là, c’est un 3.5 arrondi a 4.