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1977 Quetzalcóatl
 

- Style : Didier Bocquet

TITO [MEX] - Quetzalcóatl (1977)
Par NANAR le 3 Octobre 2024          Consultée 106 fois

Les labels spécialisés dans la réédition de raretés (mais pas que, d’ailleurs) sont légion: les français SouffleContinu Records et Born Bad Records, les anglais Finders Keepers et Be-With Records, les suisses We Release Whatever The Fuck We Want Records (ça ne s’invente pas), et bien sûr les espagnols Wah Wah Records. L’album qui occupe la présente chronique a été exhumé en 2020 par un autre label espagnol, bien moins connu, dénommé Glossy Mistakes. Quetzalcóatl est un album de musique électronique underground, une niche particulièrement fertile (et à laquelle votre frappadingue de serviteur n’a pas fini de s’abreuver). Fait rare pour ce style de musique: il s’agit d’un album de provenance mexicaine. C’est même à ma connaissance le plus ancien album mexicain de musique électronique.

Né en 1946, Francisco Javier Quezala (ou Javier Guezalagochi selon la source), musicien mexicain (natif de la ville de Mexico), architecte de formation mais féru de rock et de synthétiseurs, publie à compte d’auteur en 1977, sous le pseudonyme TITO, ce qui reste comme sa seule trace musicale connue. Quetzalcóatl est un album-concept contant l’histoire de la civilisation Aztèque, et notamment sa chute sous la botte des conquistadors espagnols. Plus précisément, Quetzalcóatl tire son inspiration du roman éponyme (1956)*, de l’auteur José López Portillo, qui en 1976 s’est fait élire président de la république du Mexique et qui sous son mandat (1976-1982), dans une opération nationaliste d’hégémonie culturelle, a mis au ban la musique rock, pourtant établie dans le pays depuis la fin des années 50. Tout un symbole.

Baptisé d’après une divinité de la mythologie aztèque (et qui existait sous d’autres noms dans d’autres mythologies mésoaméricaines), Quetzalcóatl est une suite de thèmes musicaux, certes très courte (27 minutes à tout casser) mais cohérente, partagée entre des mélodies nostalgiques ou élégiaques, plus ou moins rythmées, avec beaucoup de sonorités en commun. La production est artisanale, le son d’ensemble lointain et les sonorités crues, ce qui marque le disque dans le temps mais en même temps lui confère une singularité, et va de pair avec le ton triste de la musique. La guitare et la voix viennent avantageusement égayer les instrumentations électroniques, ce qui donne de très beaux passages comme l’éthéré "El Hijo", le dynamique "Cautiverio", le mélancolique "Éxodo" (avec une brève référence à "Take Five" de Dave BRUBECK), et "Profecía" où le participant Manuel Fornos déclame la fin de la civilisation Aztèque, de sa société et de sa religion (Los dios se convertian en demonios, los reyes en vasallos, los esclavos en nada).

Malgré le son brut de décoffrage et quelques passages ("Pecado Y Muerte" notamment) qui m’ont laissé circonspect dans un premier temps, force est de reconnaître que cet album gagne à être réécouté, et se révèle même touchant, surtout la seconde moitié. Si l’édition originale est devenue hors de prix, l’album est disponible à l’achat en version numérique sur la page Bandcamp de Glossy Mistakes.

3 ⅓ sur 5

* Gracias a Gabriel M.

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  N/A



- Francisco Javier Quezala 'tito' (claviers, boîte à rythmes, guitare)
- Manuel Fornos (voix sur et paroles de 10)


1. Aparición
2. Anáhuac
3. La Vida
4. El Hijo
5. Pecado Y Muerte (aka Pecado Y Soberbia)
6. Cautiverio
7. Sequía Y Muerte
8. Retorno Del Mal
9. Éxodo
10. Profecía
11. Quietud



             



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