Difficile de trouver quelconque information à propos de cet unique album du bassiste Christian Padovan, bien connu comme musicien de studio. Autant Didier BOCQUET, Pascal COMELADE ou Patrick VIAN ont trouvé leur place en tant qu'outsiders de la musique électronique française, autant d’autres projets sont complètement passés sous les radars. Le projet PANTIN est de ceux-là.

Cet album contient la suite "Welcome To The Palace" longue de 27 minutes et répartie sur les deux faces du vinyle, ce qui reste certes très court pour un disque de ce format. Pour faire simple, "Welcome To The Palace" est une longue et ininterrompue ascension sonore. Cela commence par un drone électronique caverneux, une petite pulsation, quelques notes égrénées au piano et d’autres effets synthétiques épars. Puis, tout du long, l’intensité monte, d’autres nappes et bouts de mélodies (notamment deux incises au synthétiseur) sont ajoutés à ce véritable bain sonore. Le drone, dont les fluctuations évoquent une respiration, est le véritable fil conducteur de l’ensemble, quand le piano, de plus en plus débridé, mène la montée en puissance jusqu’à un gigantesque climax appuyé par une batterie déjantée. Malgré la pochette, il n’y a nulle trace de guitare dans cet album.

L’approche de Christian Padovan de la progression musicale se différencie franchement de la musique progressive dans l’acceptation courante du terme − il n’y a pas de longs développements mélodiques − voire des autres représentants de la musique électronique française de la même époque, y compris les outsiders tels que Richard PINHAS, Didier BOCQUET ou ZANOV. Difficile également de rattacher cet album à la scène allemande, du côté de Düsseldorf comme de Berlin. C’est un inclassable* et j’aime ça!

Il est par ailleurs étonnant de constater que cet album a été publié par une major, en l’occurrence EMI, qui la même année a sorti l’album électronique Universal Energy de Bernard ESTARDY et Jean-Pierre Bourtayre.

* dit-il le classant en musique électronique