Qu'il est bon de quitter les sentiers battus et même ultra battus anglo-saxons pour alors découvrir des sons que l'on n'a pas l'habitude d'entendre.
Qu'il est bon d'avoir un album qui sent bon le soleil, le sable, la fête... J'ai l'habitude de fuir le pop-rock classique pour les sons du Brésil et Americo Brasil o Disco transpire ce pays magique tant par ses rythmes sambas que par ses instruments typiques, comme le cuica. America brasil o Disco est sur ces points une parfaite suite de Cru, un album de 2005 qui a eu un certain succès sur notre continent.

Mais au-delà la samba ultra présente, cet album a une véritable dimension pop et rock dans la lignée de ce qu'a écrit et chanté par exemple Gilberto Gil ( qui au passage depuis peu de temps n'est plus ministre brésilien de la culture afin de pouvoir revenir à la musique pour le bonheur de tant de monde).

Mais le cariocas reste à part et il sait créer son propre environnement, son propre style. Alors qu'une fête foraine bat son plein à deux pas de chez moi à grand coup de Barry White à 1h du matin, je m'amuse à constater le lendemain matin que le brésilien a un timbre de voix finalement pas si éloigné de celui du gros Barry. C'est tout à fait frappant sur un titre comme Seu Olhar. Cette comparaison taquine me laisse à penser que Jorge peut encore jouer avec sa voix.

Seu Jorge a voulu que son dernier album soit écouté un dimanche, entre les tapas et l'apéro. C'est une musique sautillante : écoutez Burguesinha ou Voz Da Massa et vous comprendrez de quoi je parle.
Pour autant il ne tombe pas du tout dans la facilité et il faudra quelques écoutes pour apprivoiser l'album. Je dois avouer être aujourd'hui entièrement charmé alors que la première écoute m'a relativement déplu.

J'aurais aimé vous parler des paroles mais mon misérable niveau de portugais ne me permet pas grand chose mais je sais que les paroles sont assez politisées et servent à dénoncer la vie trop souvent dure d'une majorité de brésiliens et brésiliennes.

En cherchant des information sur le CD on peut se rendre compte que la pochette brésilienne est différente. J'ai du mal à comprendre cette décision ; les deux pochettes restent très belles même si l'originale colle mieux à l'ambiance de l'album.

L'actualité brésilienne est riche en ce moment et voilà que pour une chronique, je vous conseille un album et deux films : car si le Brésil exporte à merveille sa musique, il en est de même avec son cinéma. La Cité des hommes, qui sort tout juste sur nos écrans français est la suite du merveilleux mais ultra réaliste La Cité de Dieu où justement Seu Jorge était acteur.
La boucle est bouclée.

Bons visionnages et bonne écoute ! ;)