Onzième album pour les Finlandais de SONATA ARCTICA. Et le moins que l’on puise dire c’est que le groupe est fidèle à son style. "First In Line" ouvre le bal de manière assez convaincante. On y retrouve toutes les caractéristiques du groupe, ce Power Metal ultra rapide et animé par des chœurs très présents et un chant assez lumineux. Le petit break de clavier, très "Malmsteenien", est au surplus très agréable. Et on se dit que le voyage va être bien plaisant, même s’il risque de ne pas se montrer trop dépaysant.

Mais, dès le second morceau, "California", un sentiment de déjà-entendu pointe le bout de son nez. Toujours ses tempi rapides, ce chant clair supporté par des chœurs et des nappes de claviers omniprésents. Et cette batterie qui a tout de la boite à rythme tant elle délivre un rythme immuable et dénué de toute finesse.
Et cette impression de redite ne faiblit presque jamais durant toute l’écoute de ce Clear Cold Beyond.
Soyons clairs, le résultat est très pro, excessivement bien interprété, et chaque composition prise individuellement se révèle assez performante. Mais, car il y a un "mais", c’est presque toujours la même chose et il est bien difficile de distinguer un morceau d’un autre.

A tel point que l’écoute devient vite ennuyeuse et que les qualités du groupe sont assez vite balayées par un sentiment de lassitude. Ou plus exactement, on ne parvient pas à se passionner pour cette succession de titres qui se ressemblent un peu tous. Pourtant, on sent que le groupe fait des efforts en essayant d’inclure des petits gimmicks, des petits effets sonores afin de rompre la monotonie, mais cela est bien insuffisant. Il en va ainsi des sonorités de claviers, originales et qui proposent une mélodie intéressante sur "Dark Empath", un morceau qui est par ailleurs plombé par des chœurs bouffis.

SONATA fait preuve d’une volonté de pousser sa soif de vélocité très loin avec "Cure For Everything", à tel point que l’on est presque aux limites de la fusion rapidité et mélodie. Mais cela est gâché par une batterie bien trop répétitive qui rend le titre stérile et sans impact. Une linéarité que l’on retrouve sur "A Monster Only You Can’t See" et son final ultra redondant. Ce qui est bien dommage car l’intro, un peu moins froide que le reste de l’album, développe une petite ambiance Rock bien agréable. Et que dire de "The best Things", un slow d’une banalité sans nom pénalisé par des sonorités de clavier d’un autre siècle. Ce qui est, une nouvelle fois, bien dommage car le solo de guitare est de toute beauté

Il n’y a guère que le morceau qui donne son titre à l’album, "Clear Cold Beyond" et ses accents plus sombres et plus graves, qui apporte un peu de surprise et de fraicheur dans cet album par trop monolithique et massif. Ainsi que "Angel Defiled" avec son chant plus organique, plus joyeux, et son ton, légèrement, décalé qui nous surprend un peu et nous sort de la léthargie dans lequel nous plonge l’écoute de ce Clear Cold Beyond.
Mais globalement, ce disque est bien trop clinique, froid et convenu pour emporter mon adhésion. Dénué de toute émotion je doute qu’il puisse convaincre en dehors du cercle des aficionados du groupe.

2.5/5