Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style + Membre : Gershon Kingsley

Jean-jacques PERREY - Prélude Au Sommeil (1958)
Par NANAR le 17 Février 2025          Consultée 115 fois

Parmi les très nombreux ancêtres du synthétiseur, l’Ondioline est un instrument tout à fait singulier. Sa riche et large gamme de sonorités, sa polyvalence lui ont permis de traverser les décennies. Un son à la fois désuet et fort de caractère, reconnaissable entre mille, que l’Ondioline doit en partie à un système de tubes à vide et à une suspension à ressorts offrant un effet de vibrato unique. Inventé par Georges Jenny en 1941, l’Ondioline a trouvé sa place dans la variété française dès les années 1950. Mais c’est au compositeur du nom de Jean Leroy, alias Jean-Jacques PERREY, qu’il doit sa postérité. Ce musicien originaire de Picardie, non content d’accompagner quelques-uns des géants de la chanson française (Charles TRENET, Édith PIAF), a su se l’approprier et lui octroyer un répertoire à cheval entre recherche sonore et science de la mélodie. Bien que Jean-Jacques ait commencé à se servir de l’Ondioline dès la fin des années 1940, ce n’est qu’en 1958 qu’il débuta sa carrière en solo, avec cet étrange album intitulé Prélude Au Sommeil.

Plutôt qu’un album-concept, il s’agit d’un disque de musique thérapeutique à destination des personnes souffrant d’insomnie chronique, et notamment aux anciens combattants – la Seconde Guerre Mondiale n’était alors terminée que depuis une douzaine d’années – souffrant de stress post-traumatique. Que Prélude Au Sommeil soit ennuyeux est tout à fait normal, il est justement conçu pour passer en fond sonore, les vingt-cinq minutes de chacune des faces sont étudiées pour favoriser la décontraction puis l’endormissement, au moyen de mélodies lentes et apaisantes, et de sonorités spécialement choisies pour régulariser progressivement les fonctions réflexes de l’organisme, concrètement pour bercer le patient, le détacher de son environnement. Qui plus est, les deux morceaux du disque, bien que très similaires, ont été semés de légères différences musicales et sonores afin d’éviter un effet d’accoutumance qui éroderait l’effet escompté – à ce titre, le support vinyle a toute son importance.
Pour avoir essayé d’utiliser une fois (aux écouteurs bien sûr, question de voisinage), je peux dire qu’écouter ça dans l’obscurité est légèrement flippant, je n’ai pas tenu plus de quelques minutes. C’est peut-être moi qui suis une flipette, mais ces sonorités nasillardes à l’évolution lente ne sont pas forcément rassurantes.

Alors, musicalement, qu’est-ce que ça donne? On peut diviser chacune des deux versions (et non deux parties) de "Prélude Au Sommeil" en trois mouvements, un premier exposant le thème principal, consensuel, dont la mélancolie est renforcée par l’extrême lenteur du tempo, un deuxième développant de nouvelles mélodies, et un troisième qui est une variation du thème initial. Les mélodies, même si elles sont évidemment d’un autre temps, présentent des qualités manifestes. Malgré son statut de musique d’ambiance, c’est une œuvre qui a été véritablement pensée de bout en bout et qui peut s’apprécier en tant que telle, malgré sa longueur et son caractère potentiellement ennuyeux, comme nous l’avons dit. Prélude Au Sommeil n’est pas le premier album de musique purement électronique (cf. Planète Interdite de Bebe et Louis BARRON) mais c’est vraisemblablement la première suite électronique mélodique au monde, devançant largement Music For Sensuous Lovers (1971) de Mort GARSON, Concerto For Synthesizer (1975) de WHITE NOISE et Electronic Realizations For Rock Orchestra (1975) de SYNERGY.

Cet album a été réédité à plusieurs reprises: en édition fac-similé pirate par Creel Pone en 2012, au format digital par Trunk Records en 2016, et sur vinyle en 2018 par le label Fantôme Phonographique, qui compte à son actif une trentaine de rééditions, bien que sa ligne éditoriale soit peu claire et que la plupart de ses références aient déjà été rééditées auparavant.

A lire aussi en MUSIQUE ÉLECTRONIQUE par NANAR :


Christian CHEVALLIER
Space Resonances (avec Alan Feanch) (1980)
Poussière d’étoile




SPACE
Magic Fly (1977)
Démarrage en fanfare


Marquez et partagez





 
   NANAR

 
  N/A



- Jean-jacques Perrey (ondioline)


1. Prélude Au Sommeil (face 1)
2. Prélude Au Sommeil (face 2)



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod