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- Style + Membre : Gershon Kingsley

Jean-jacques PERREY - Musique Électronique Du Cosmos (1962)
Par NANAR le 17 Février 2025          Consultée 128 fois

Après Prélude Au Sommeil (1958), Jean-Jacques PERREY réalisa quelques autres disques avec l’Ondioline : les livres-disques Cadmus Le Robot De L’Espace (sympathique) et Omer En Synovie (folklorique, pour être poli) en 1959, le super-45-tours Mister Ondioline (reprises d’airs de variété instrumentale) en 1960, et enfin Musique Électronique Du Cosmos en 1962, qui est un album d’illustration sonore, publié par l’éphémère label américain MusiCues, Jean-Jacques PERREY ayant entretemps émigré aux États-Unis pour travailler avec le producteur Carroll BRATMAN, sur une recommandation d’Édith PIAF.

D’autres albums enregistrés avec l’Ondioline demeurèrent longtemps impubliés. Le premier est un intéressant disque de démonstration des sonorités de l’Ondioline, réédité en 2017 sur l’album d’archives Jean-Jacques Perrey Et Son Ondioline. Les capacités de mimétisme de l’Ondioline y sont assez impressionnantes. Le deuxième est un acétate de 1968 regroupant huit petits thèmes composés pour la télévision suisse, dont six réapparaîtront lors de la réédition de 2017 de Musique Électronique du Cosmos ("Viens Danser Le Shaari" et "Afrocuban Rhythm" n’y figurent pas, dommage). Un autre acétate contient six pistes, toutes rééditées en 2017, dont trois ne figurent pas sur le disque précédemment cité ("Pastorella", "Chevaliers Des Étoiles", "Baladine"). Deux autres pistes encore ("Micro Cosmic Part 1" et "Singeries") figurent sur la réédition de 2017, que je n’ai pas encore eu l’heur de découvrir.

Les deux faces du disque sont très clivées l’une de l’autre. La première est d’allure très expérimentale. Les neuf morceaux sont des paysages sonores abstraits devançant de plusieurs années ceux de Nino NARDINI et Roger ROGER. Malgré la production mate et la brièveté de chacun des morceaux, le tout est crédible et s’écoute de préférence d’une traite, en particulier les quatre premières pistes. Ce n’est pas tant l’espace de quelques secondes entre chaque morceau que leur brièveté qui est dommageable, car coupant court à certaines ambiances au potentiel fort ("The Alien Planet", "Music Of The Planets"). L’énergie de "Intercelestial Tabulator" contraste joliment avec le reste – "Cybernuts" en est une version augmentée, comme cela se fait souvent en Library Music. "Aqua Density" et "Caverns In Deep Sea" présentent une belle ligne de vibraphone et sont si proches qu’on se demande s’ils ne sont pas issus d’une seule et même composition.

La seconde face est beaucoup plus mélodique. On peut redouter l’approche mélodique de ces six dernières pièces, mais c’est ce qui manquait quelque peu aux neuf premiers morceaux. On peut dire que c’est réussi, tant au niveau de la composition que des sonorités. Les capacités de mimétisme de l’Ondioline sont bluffantes. "Saturnian Bird" et "The Saturn Ambassador" sont deux versions d’un même thème sur un gimmick de basse crue. De même, "Andromeda Calling" et "Spatial Blues" sont deux prises différentes d’une même mélodie sur une base rythmique identique. Sur les deux derniers titres "Barnyard In Orbit" et "Chicken On The Rocks", Jean-Jacques PERREY est accompagné par le percussionniste Harry Brauer et une petite formation de variété; l’association des sonorités de l’Ondioline et des instruments acoustiques fonctionne fort bien.

On peut relever une certaine ressemblance avec le Deserted Palace (1972) de Jean-Michel JARRE, de par la crudité du son, la brièveté de la plupart des morceaux, les expérimentations un peu frappadingues (mais pas trop). Mais à l’évidence, Jean-Michel JARRE ne fait en 1972 pas le poids face au synthésiste picard; Deserted Palace, de dix ans plus récent que Musique Électronique Du Cosmos, paraît pourtant largement plus kitsch et moins d’actualité.

Voilà un très bon disque de Jean-Jacques PERREY, malheureusement trop court (22 minutes à tout casser), qui atteint l’aboutissement de ses recherches sonores sur l’Ondioline, tout comme Moog Expressions (1972) sera le zénith de son utilisation du Moog Modular. Après 1962, il connut une curieuse pause discographique, avant The In Sound From Way Out! avec Gershon KINGSLEY en 1966.

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- Jean-jacques Perrey (ondioline)
- Sam Fiedel (producteur)
- Harry Brauer (percussions - titres 14-15)


1. The Alien Planet
2. In First Orbit
3. Music Of The Planets
4. Space Light
5. Intercelestial Tabulator
6. Mars Reflector
7. Aqua Density
8. Caverns In Deep Sea
9. Cybernuts
10. Saturnian Bird
11. Andromeda Calling
12. The Saturn Ambassador
13. Spatial Blues
14. Barnyard In Orbit
15. Chicken On The Rocks



             



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