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2024 Alligator Bites Never Heal

DOECHII - Alligator Bites Never Heal (2024)
Par ARCHANGEL le 19 Février 2025          Consultée 473 fois

Alligator Bites Never Heal est un titre bien évocateur et la rappeuse DOECHII l’explique par des différends avec son label dont elle refuse d’être la proie. Et elle fait bien, car cette mix-tape traitée avec autant d’égards qu’un album studio (19 titres) agit comme un coup de poing, lui permettant de devenir la troisième femme à remporter le Grammy du meilleur album de rap en 2025.

DOECHII, c’est qui ? Une jeune femme de 26 ans, née Jaylah Hickman, qui grandit à Tampa en Floride dans une famille de rappeurs. Comme beaucoup d’autres, elle partage sa musique sur son SoundCloud avant de gagner peu à peu en reconnaissance. C’est que son immense charme et son style hybride, entre R&B et rap percutant, plaisent et représentent une facette originale du hip-hop contemporain.

Ecrit en à peine un mois, l’album déploie la puissance de sa plume, de sa voix et de sa personnalité. Qu’on écoute le morceau d’introduction "Stanka Pooh" ou les quatre qui suivent, DOECHII s’impose comme la rappeuse à surveiller de près dans les prochaines années. Sur le beat lent et atmosphérique de "Stanka Pooh", la MC se présente et pose des questions existentielles (What if I choke on this Slurpee?/What if I make it big?/What if my car exploded while I’m casually pumping the gas and smoking on a cig?/What if my life was loaded?/Loaded pile of shit). Elle cherche à faire sa place, dans l'univers du rap où peu de voix parviennent vraiment à se démarquer et où les femmes sont trop souvent reléguées au second plan.

Pas facile mais celle qu’on surnomme The Swamp Princess fait front, par exemple dans "Boiled Peanuts", un titre à l’instru old school pleine d’éclat dans lequel elle s’adresse directement à son label (Label always up my ass like anal beads/Why can’t all these label niggas just let me be?/Let me breathe, niggas want me R.I.P./I been resting with my peace and that’s the irony). On découvre chez elle une touche d’humour, un petit côté théâtral génial sur les refrains, de quoi se rappeler que dans la vie mieux vaut ne pas se prendre trop au sérieux.

Le style de DOECHII est aussi flawless qu’efficace, alors les rimes coulent de source et le flow débarque - méchant et instinctif - sur des pistes inoubliables comme "Bullfrog", un égo trip électrisant, parce que DOECHII peut elle aussi flexer à fond les ballons dans un épanchement de confiance en soi ultra-réussi (Okay cha-ching I copped a new ring/Fuck a new boy, new toy, I need a new fling). "Catfish" fonctionne de la même manière : un banger encore plus incisif, porté par une basse préoccupante où se pose un flow furieux qui évoque les meilleurs moments de Missy ELLIOTT ou de Busta RHYMES.

Un quinté gagnant dont fait évidemment partie le single "Denial Is A River". De l’humour, toujours, dans son texte et dans son interprétation puisqu’elle imagine une conversation avec sa psy où elle pourrait nous raconter sa life sur un beat boom bap inspiré des années 90 avec scratch à tout va (Wrist watch, drip drop, label wants the Tik Toks/Now I’m making Tik Tok music, what the fuck?/I need a cleanse, need a detox/But we ain’t got time to stop, the charts need us). Changements de flow, intonations insolites, élocution nette et précise, le jeu de DOECHII frappe fort et n’a rien à envier à personne dans le rap game.

Du rap tout ce qu’il y a de plus intense, mais DOECHII sait aussi mettre ce flow dynamique de côté pour puiser dans des envolées mélodiques sur d’autres chansons. Elle nous hypnotise presque en chantant le titre "Skipp" ou avec le petit groove très sympa de "Beverly Hills", alors que l’ambiance est carrément aérienne lors de moments comme "Hide N Seek", "Bloom", "Wait", "Huh!" et "Slide". DOECHII passe du rap au chant sur le single "Boom Bap" et sur l’instru bien perchée de "Fireflies".

Dans le titre final, l’éponyme "Alligator Bites Never Heal", DOECHII nous susurre un chant presque Lana-esque sur une instrumentation douce et brumeuse menée par de petites cordes tout en légèreté, tandis qu’elle repart sur des beats aux influences nineties pour envoyer des barres en rafale comme le single "Nissan Altima", "Profit" ou encore "Death Roll" à l'instru old school, où elle se remet en question (I wonder what them labels see in a bitch this black/I wonder what my friends all think when I’m not there/I love the way my ideas flow when I’m not scared). On note aussi qu’elle ré-interprète certaines punchlines de rappeurs de l’époque comme LUDACRIS et son move bitch, get out the way dans "GTFO" ou TUPAC dans "Denial Is A River" (I ain’t a killer, but don’t push me), un hommage à ceux qui ont marqué sa décennie de naissance.

Que de talent chez DOECHII dont j’aime en particulier l’énergie et le côté caméléon de sa voix ultra polyvalente ! Alligator Bites Never Heal confirme qu’elle est la rappeuse à suivre de près. J’aime ce rap franc, aiguisé et viscéral, rempli de puissance et d’une énergie déchaînée comme on en voit peu, et qu’on compare souvent à une version féminine de Kendrick LAMAR, de quoi foutre les boules à tous les MCs du rap game.

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   ARCHANGEL

 
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1. Stanka Pooh
2. Bullfrog
3. Boiled Peanuts
4. Denial Is A River
5. Catfish
6. Skipp
7. Hide N Seek
8. Bloom
9. Wait
10. Death Roll
11. Profit
12. Boom Bap
13. Nissan Altima
14. Gtfo
15. Huh!
16. Slide
17. Fireflies
18. Beverly Hills
19. Alligator Bites Never Heal



             



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