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1996 Memories

NAGASHIMA/MIYAKE/KANNO - Memories (1996)
Par K-ZEN le 30 Mars 2025          Consultée 81 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Me voici pris dans l’engrenage du manga, moi qui n’ai des connaissances finalement qu’assez modestes en la matière ! En effet, je n’ai découvert le légendaire Akira que très récemment via une projection en cinémathèque et j’en ai bien entendu sans surprise fait un de mes films de chevet. Ghost in the Shell n’avait auparavant pas investi totalement mon cerveau à l’instant où je le visionnai, une seconde chance semble ainsi nécessaire. Et puis c’est à peu près tout.

Si vous comptiez comme moi sur le salon Play Azur au Palais des Expositions de Nice le premier week-end de février afin de parfaire vos connaissances, je pense que vous avez dû être plutôt déçu. Certains cosplays recherchés, des passionnés partageant leurs idées hors du commun via des stands originaux, cela justifiait cependant assez peu le prix exorbitant d’une entrée. Heureusement, il y avait de la bouffe, voici quelque chose qui fonctionnera toujours pour les estomacs sur pattes que nous sommes ! (Le choix de la journée fut peut-être déterminant, un collègue me révéla un samedi plus animé que le dimanche sélectionné… Mouais.)

L’existence de Memories ne me fut donc révélée qu’à Montpellier, entre une Fnac et une chambre d’hôtel. Il s’agit d’une œuvre cinématographique construite en trois parties, segments d’après les termes précis, chaque épisode ayant sa relative indépendance par rapport à l’autre. Katsuhiro Ōtomo, réalisateur d’Akira, supervise le projet global, déléguant la réalisation de deux épisodes et conservant le troisième Cannon Fodder.

Ce court-métrage est le moins convaincant du lot malgré son originalité graphique et une musique mi-moyenâgeuse mi-circassienne non dénuée de qualités. Son histoire dévoile une société où tout tourne autour des canons, les journées y étant consacrées quasi-exclusivement ainsi que l’activité humaine. On comprend aisément qu’une guerre se déroule contre un ennemi demeurant mystérieux ; le scénario oscille plutôt habilement entre 1984 et Le Désert des Tartares mais souffre d’une trop grande linéarité n’exploitant pas pleinement un indéniable potentiel. Le second segment Stink Bomb avait au préalable introduit cette critique de l’armée en la dépeignant de manière grotesque, celle-ci ne parvenant pas, malgré une abondance de moyens, à neutraliser un jeune homme sur une mobylette ! Ce personnage principal, un employé de laboratoire, ingère par erreur une pilule s’avérant être une nouvelle arme biologique et non pas le remède au rhume qu’on lui avait vendu, tuant – même si ce n’est nullement explicité – tous ceux à sa proximité directe. L’absurde est le maître-mot de cette œuvre, jusqu’au thème de son héros !

"Nobuo’s Groove", déclinée en trois actes, est une pièce sensationnelle oscillant entre ska et reggae, complètement décalée dans la plus pure tradition japonaise notamment via le chant théâtral de Jun MIYAKE – s’il s’agit bien de lui au micro, difficile d’obtenir des informations concrètes concernant les artistes impliqués… Ce dernier livre une partition faite de minuscules vignettes (souvent moins de deux minutes) aux intitulés rendant hommage à Miles DAVIS quand ce n’est pas la musique elle-même tel le nerveux "Battle Dance" où le mimétisme est frappant. Un jazz donc certes mais douteux et parfois inconfortable comme pouvait le concevoir les LOUNGE LIZARDS ("Six Steps to Heaven", "Some Day Our Prince Will Come") entrecoupé de marches militaires. Le segment nous offre en outre une chute visuelle à la hauteur des sons le traversant (j’en garderai le secret !) : le merveilleux "Ants" et son thème pianistique modal entêtant, MIYAKE s’y faisant plus discret aux vocaux, la chanson faisant songer à l’immortel thème de L’Armée des Douze Singes.

Stink Bomb est pour le moment mon segment préféré. Je pense toutefois que son statut tient surtout à son immédiateté et qu’au fil des visionnages, Magnetic Rose sera sans doute celui qui s’imposera sur le long terme car le plus riche au niveau de son contenu métaphysique proche des abstractions spatiales de 2001 : l’Odyssée de l’Espace voire de Solaris. Une équipe dite d’éboueurs de l’espace y est confrontée à un étrange signal de détresse auquel ils décident de répondre en envoyant deux agents. Ceux-ci tomberont finalement dans un piège conçu par une intelligence artificielle prenant la forme d’une ancienne gloire de l’opéra ayant vraisemblablement perdu la raison après la mort de son mari. Hallucinations et nostalgie se percutent ainsi de plein fouet à travers un univers synthétique où on distingue difficilement le vrai du faux, tapissé de sons inquiétants fusionnant ambient et un classique richement orchestré et interprété. L’atmosphère liturgique de "Chorale" convoquant chœurs et saxophone s’avère particulièrement réussie à l’instar d’un "Cosmos" aquatique prolongeant un vibrant appel à PINK FLOYD, Meddle ayant bel et bien succédé chronologiquement à Atom Heart Mother. L’imposante pièce symphonique du légendaire groupe anglais ne quittera jamais totalement l’esprit le long d’une partition s’achevant via un "End" particulièrement émouvant et grandiloquent.

La bande-originale, quasiment impossible à trouver en physique si ce n’est éventuellement par hasard au détour des rayons infinis peuplant un magasin d’occasions et ce malgré une réédition qu’effectua un label américain en 2004, propose une pièce techno finale digne d’UNDERWORLD signée Takyuu ISHINO.

Comme dirait une célèbre application sportive, suite à cette activité, ma condition mangamatique s’est donc améliorée de quatre points !

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1. Prologue
2. Chorale
3. Cosmos
4. Madama Butterfly
5. Memories
6. Sickness
7. Tosca
8. Radio ~ Mad Butterfly
9. Emily
10. End
11. Chorale (reprise)
12. Good Morning Yamanashi
13. Nobuo’s Groove I
14. Capsule Of Blue
15. Sketches Of Smell
16. Six Steps To Heaven
17. Nobuo’s Groove Ii
18. Mad Funny Balance Town
19. Five Steps To Heaven
20. Nobuo’s Groove Iii
21. Walkin’
22. In A Smell Way
23. Workin’
24. Four Steps To Heaven
25. Battle Dance
26. At The Corner
27. Someday Our Prince Will Come
28. Relax’n
29. Ants
30. A Boy And A Portrait
31. Morning In The City
32. Song Of The Soldiers
33. A Boy’s Dream
34. The Cannon’s Fanfare
35. Gun Crew’s March
36. Lunch Time
37. The Cannon’s Fanfare (reprise)
38. Disciplinary Measures
39. Evening Falls
40. A Boy And A Portrait (reprise)
41. In Yer Memory



             



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