Les premières écoutes de ce Toma Ketama! ne peuvent être que décevante pour quiconque a jeté une oreille sur le magnifique Konfusión qui lui a précédé.

En effet on ne retrouve plus les multiples influences si bien mélangées qui ont fait le charme du précédent album. De ces influences il ne reste que le piano qui reste très jazz tout le long de l'album.
La musique de Ketama se trouve donc presque réduite (si je puis dire) à de la variété, mais de la variété avec un côté flamenco fortement appuyé, ce qui est normal pour ce groupe.
Variété caractérisée par le fait que la plupart des compositions suivent le plan tout bête du couplet/refrain et qu'elles sont très linéaires et sans surprises. C'est quand on voit ceci que l'on regrette les breaks instrumentaux, les solos de guitares et les arrangements de cuivres.
Le moteur des chansons réside dans le chant et le jeu des guitares, le reste ne se contentant que de les accompagner. Et c'est là que réside l'intérêt de cet album, car à eux seuls ils arrivent à rendre très intéressants des morceaux qui auraient pu être plats.
Ainsi on se retrouve avec des titres comme "K' Cha Chá", "Kanela y menta", "Ke no" ou "Agustito", qui fut un succès en Espagne (malheureusement grâce à un remix pourri…), très flamenco dans l'esprit et dans le jeu avec ses guitares omniprésentes et ses harmonies vocales si particulières et habituelles dans ce style qui rappellent les grands noms et en font de totales réussites.
Mais à côté de cela on trouve d'autres titres à oublier, où même le fabuleux chant d'Antonio Carmona et le talent des guitaristes n'arrivent pas a nous tirer de l'ennui provoqué. En sont pour preuve "Soledad", 'Grito Con El Korazón" ou "El Lago".

Toma Ketama! est donc un album en dent de scie, un tiers très bon, un tiers acceptable et un tiers mauvais, ce qui en fait un album assez sympathique mais avec un intérêt à long terme assez limité.