MADHYA est un groupe de musique affilié à l’AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix), société mystique fondée en 1915 se réclamant de l’Ordre de la Rose-Croix établi au Château d’Omonville, construit au XVIIIème siècle, au Tremblay dans le département de l’Eure en Normandie. La Rose-Croix est un mouvement spirituel au même titre que la franc-maçonnerie, dont la pensée découle de trois textes fondateurs ou 'manifestes' supposément issus de l’université luthérienne de Tübingen et publiés pour la première fois de 1614 à 1616.

Actif durant les années 1980, MADHYA a pratiqué une musique très ambiante, méditative, et a publié trois albums, tous sur le 'label' Le Kiosque D’Orphée: Les Chants Du Soir À La Villa Carlotta (1981), Méditations Sur Le Seuil (1987) et Les Trones D’Orient (1987). Le premier est introuvable à un prix décent, dommage car le programme est prometteur. Le deuxième et le troisième sont intimement liés : Méditations Sur Le Seuil était censé faire office de teaser pour les deux albums suivants : Les Trônes D’Orient et Liber Antiphonarius Rosicianum (L’Antiphonaire de la Rose-Croix), ce dernier n’étant malheureusement jamais sorti.

Méditations Sur Le Seuil est un disque essentiellement électronique, apparemment distribué lors d’une convention internationale réunissant les membres francophones de l’association, du 16 au 19 juillet 1987. Il est constitué de trois longues semi-improvisations. Le premier morceau, "La Grande Porte Rouge Et Or", occupe la première face et figure également à la fin des Trônes D’Orient, les autres morceaux de ce dernier album étant nettement plus acoustiques. C’est une belle plage constitué de nappes et d’arpèges synthétiques (en grande partie issus du Yamaha DX7), égayées par des interventions de divers instruments acoustiques: flûte, saxophone, vibraphone, surbakar (une variante de sitar – oublié dans les crédits). Cette longue plage ambiante est encadrée par deux petits thèmes musicaux distincts faisant office d’introduction et de conclusion.

Les deux autres morceaux, "Introït" et "Exit", se partageant équitablement la seconde face, étaient manifestement destinés à encadrer le programme du second coffret, celui qui n’a jamais vu le jour. Il s’agit également de musique ambiante, mais encore plus minimaliste, intégralement électronique cette fois, uniquement constituées de nappes pulsées et d’une vague mélodie à la fin de chacune des deux pistes. Sorti du contecte du coffret qui aurait dû paraître à la suite des Trônes D’Orient, c’est nettement moins intéressant que "La Grande Porte Rouge Et Or".

Une belle pièce en plus à ajouter au palmarès du Kiosque D’Orphée et qui, malgré sa bonne disponibilité, est passée relativement inaperçue.

3 ½ sur 5