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SUDISTE PESSIMISTE  |  STUDIO

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KINGS OF LEON - Only By The Night (2008)
Par A.T.N. le 10 Novembre 2008          Consultée 6855 fois

Il y a un côté réjouissant à voir un groupe sortir un album peu de temps après le précédent. Because of the Times fait encore régulièrement trembler les murs de mon salon, et voilà que son successeur joue des coudes à la sortie des haut-parleurs.

Les KoL n’ont pas fait de tournée promotionnelle de deux ans, des vacances puis un enfermement interminable en studio. Ils enchaînent. Leur métier c’est de faire du rock, avec ces couleurs uniques, mélange de chemises de bûcherons, de napalm et de draps de soie.

Le bonheur frappe dès le coup d’envoi. Notes comme un sonar de submersible tout en delay, énorme batterie dont la caisse claire frappe la première (toujours ce claquement de coup de fusil, jouissif), et enfin Caleb. Probablement devenu ici le meilleur chanteur de rock du monde. Donc le meilleur chanteur tout court. Evidemment.

« Closer » est sombre, répétitif, sans refrain, ralenti, d’où une grandeur et une noirceur encore amplifiées. Parfait frère siamois de l’ouverture de « Because of the Times ». On sent vite que ce nouvel opus ne va pas évoquer la gaudriole et les confettis. Les FOLLOWILL confirment le pressentiment tout au long des pistes, continuant la glissade entamée l’année dernière. Sur de nombreux passages, la cold wave de JOY DIVISION n’est pas si loin, mais on peut également penser au U2 des débuts, de Boy à Wide Awake in America. Le rock sérieux, un brin intello, version sudistes écorchés.

Sauf qu’ici, l’alter ego de The EDGE sent la sueur et ne vole pas la vedette. C’est étonnant mais la lead guitar est en retrait. Pas si lead que ça en fait. Toute en reverb, elle donne la texture des morceaux, mais laisse le duo vedette voix/batterie nous démonter les oreilles. Ah la batterie… Nathan derrière ses fûts possède une énergie et une maîtrise du double coup de grosse caisse qui font merveille. Poigne de fer dans un gant de velours, le secret des grands.

Le parallèle lointain avec U2 se poursuit souvent quand la guitare, discrètement donc, maintient un thème monocorde dans un coin et que la basse s’occupe des variations mélodiques, sur des morceau comme « Cold Desert » (sublime conclusion encore plus lente que le titre d’ouverture), « Revelry », « Be Somebody », « Manhattan », pendant que Caleb, en pleine confiance, hurle son mal de vivre tous timbres dehors. Chaleur, douleur, sueur, labeur : la voix du frontman est habitée. Il le sait et il en joue, sans tomber dans une auto-caricature qui pourtant lui tend les bras.

Pour cette famille élevée dans un univers de pasteurs, le succès et le rock’n’roll way of life on été un choc, une suite de désillusions. D’où l’amertume et la rancœur, déjà présents sur l’album précédent, au contact des groupies (« 17 », « Sex on Fire », « Use Somebody ») et de ces sentiers de la perdition.

« Manhattan » a une accroche séduisante, une basse toute en glissés, un chant magnifiquement rocailleux, un break assez malin tantôt majeur tantôt mineur ; « Revelry » possède un côté rêveur attachant avec ses arpèges et les chœurs lointains derrière la rythmique impeccable ; « Crawl » et sa basse saturée est superbement méchante… Les seules déceptions sont « 17 » et surtout « I Want You » à la mélodie lourdingue, sans laquelle l’album décrocherait sans doute sa cinquième étoile.

« Sex on Fire » est le single évident du disque. Une bombe. Riff parfait, simplissime, innocent et tueur, mugissement magistral de Caleb, basse au médiator pour plus de tranchant, et cette guitare à la The EDGE sur le refrain (oui, encore lui, plus je l’écoute plus c’est un écho persistant, un reflet davantage prêtre alcoolique que catholique bien sage, mais un reflet quand même) : « Sex on Fire » est un futur cri de ralliement dans les stades.

Les stades, c’est hélas ce qui attend nos gaillards du Tennessee tant leur talent se confirme. Directement numéros 1 en Angleterre (les connaisseurs…), battant vite les records de vente des gros guimauveux de Coldplay en 2008, leur palette s’élargit. Ils trouvent l’osmose entre rigueur de la composition, travail du son, et bonnes mélodies. Sans parler de ce chanteur hors normes. Espérons que dans cette montée vers l’Olympe ils n’y perdent pas leur âme, même si elle est déjà promise au diable. Heureusement.

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   A.T.N.

 
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- Caleb Followill - Chant, Guitares
- Nathan Followill - Batterie
- Jared Followill - Basse, Claviers, Choeu
- Matthew Followill - Guitares, Choeurs


1. Closer
2. Crawl
3. Sex On Fire
4. Use Somebody
5. Manhattan
6. Revelry
7. 17
8. Notion
9. I Want You
10. Be Somebody
11. Cold Desert



             



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