Le temps passe bien vite ma bonne dame, me disais-je benoîtement en me rendant compte que ce nouvel album des Finlandais de THE RASMUS est déjà leur septième ! Il faut dire qu’en France, le groupe a atteint des sommets avec Dead Letters (2005) et tiens, étrange… Aucun martelage publicitaire pour ce nouvel album, aucun harcèlement sur les ondes radiophoniques de notre beau pays aux goûts musicaux plus que discutables. De quoi, Black Roses n’est même pas distribué chez nous ? Ouf…

Si vous avez de vagues souvenirs du morceau « In The Shadows » qui avait cartonné chez nous en 2005, alors ne vous risquez pas à tenter de vous procurer ce nouvel album, vous savez déjà tout. Car si certains artistes tendent à faire de la redite un art à part entière, The RASMUS semblent plutôt être prisonniers d’un genre qu’ils ont exploré jusque dans ses plus obscurs tréfonds. Rock commercial avec juste ce qu’il faut de guitares pour ne pas effrayer les jeunes filles en fleur, ambiances à la mélancolie de bas étage reposant sur des mélodies faciles, le tout rehaussé d’éléments électroniques à la cohérence discutable… Ce même descriptif pourrait être utilisé pour parler de chacun des morceaux des RASMUS, et des morceaux de ce Black Roses en particulier.

Par décence pour nos oreilles et sans doute pour donner le change, nos quatre Finlandais ont eu la présence d’esprit de placer leurs morceaux les plus convaincants en début d’album. Bien que l’on soit irrité dès l’intro de « Living In A World Without You » par des arrangements électroniques plutôt horripilants, l’oreille parvient à retenir et à se contenter du refrain entêtant de ce morceau, également handicapé par un pont R n’B assez détestable. On peut quand même souligner le travail de production comme toujours impeccable du grand DESMOND CHILD.

Le seul morceau parvenant à récolter tous les suffrages est le convaincant « Ten Black Roses ». Riff modern Rock inspiré, refrain imparable, ambiance faussement mélancolique et l’on se prend à rêver, à espérer tenir là un album potable des RASMUS. Et puis plus rien, ou presque. Un bon refrain par-ci (« Ghost Of Love »), un riff acceptable par-là (« You Got It Wrong »), malheureusement noyés sous des ambiances à la tristesse calculée, des arrangements frisant le ridicule (« Justify »). Bref : du vent. Lauri YLÖNEN tente de soigner le chant avec sa voix somme toute agréable, mais les RASMUS ne font que s’enfoncer plus profondément dans une musique de bas étage, s’établissant définitivement comme une mauvaise copie de MY CHEMICAL ROMANCE.

Mis à part les fans invétérés du groupe, je vois mal à qui ce Black Roses peu inspiré pourrait donner satisfaction. Les RASMUS ont visiblement fait le tour de leur sujet et devraient s’essayer à autre chose, pour le bien de tous. Un album insignifiant.