Les bonnes recettes de grand-mère N°22 : le groupe de folk à succès.

Ingrédients :

1. Amis de longue date jouant ensemble depuis une dizaine d’années. Quantité : 2.
2. 1 dose d’originalité : un soupçon d’ambiance « far west », accompagné de deux zests de trompettes.
3. 1 dose de modernité : une larme électro, une once de hip-hop.
4. Une forte dose de terrain connu : Si votre chanteur (maximum 70kg, au-délà ils ont un goût de vase), évoque un mélange habilement dosé entre BERTRAND CANTAT et CALI, le jackpot ne sera pas loin !
5. Quelques mélodies inspirées.
6. Une bonne dose de remplissage.
7. Quelques radios généralistes acceptant de passer la moindre bouse estampillée « folk ». Ne vous donnez pas la peine de sortir les appâts, ces bestioles s’attrapent par dizaines depuis quelques années !

Rappelons aux apprentis-sorciers que cette recette risque d’être fortement indigeste, de causer ballonnements et urticaire !

Prenez les deux amis de longue date (de préférence faits à cœur et prêts à tout pour sortir leur tube éphémère) et greffez-leur les instruments, qui auront été au préalable accordés (veiller tout de même à ne pas dépasser les limites de la tolérance…). Molestez celui des deux qui se déclare chanteur jusqu’à ce que sa voix évoque un mélange entre deux chanteurs connus (CALI et Bertrand CANTAT, par exemple) Enfermez les amis dans une pièce hermétique jusqu’à maturation (13 chansons semblent être un compromis satisfaisant si vous n’êtes pas familiers de cette recette). Laissez reposer, puis aseptisez les morceaux : ne surtout pas oublier la pincée de trompettes pour se démarquer du troupeau et l’once de hip-hop pour être dans le coup.

Attention, l’étape suivante est délicate. Triez les morceaux en trois groupes : les tubes, les vraies réussites artistiques (un accident peut toujours arriver…) et le remplissage. Le premier groupe en contiendra deux (« Go, Go, Go » et « La Lune »), le deuxième deux également (« 2 Novembre », « Qui veut nos Peaux »). Le groupe de remplissage sera bien évidemment le plus fourni. Ne surtout pas oublier de débuter l’album par une vraie réussite afin de leurrer l’auditeur ! Ce dernier croira ainsi que l’album n’est pas bâclé. Berné (et 15 euros dans votre poche) ! Placer en deuxième position le premier tube de l’opus. De toute manière, les directeurs de programmation des radios et bon nombre de nigauds qui auront acheté l’album n’iront pas plus loin que la deuxième piste. Avec un peu de chance, ils ne se rendront même pas compte que le reste n’est que remplissage ! Pensez tout de même à glisser un deuxième tube en milieu d’album (les radios sont très demandeuses de morceaux aux paroles insignifiantes voire stupides, soyez prudents sur ce point ! N’hésitez pas à parler sans poésie ni inspiration d’un sujet banal, comme la lune…), ainsi qu’une deuxième réussite artistique, afin de trouver des contre arguments aux critiques négatives (phrase-type : Et « Qui veut nos peaux » ? N’est-ce pas un morceau formidable ?).

Voilà, votre première recette est prête ! Si les dosages ont été scrupuleusement respectés, celle-ci vous apportera succès et bonheur ! Attention, cette recette est interdite aux artistes sincères, aux amoureux du vrai folk et aux personnes ne supportant pas le matraquage radiophonique, celle-ci ne ferait que vous donner une désagréable envie de vomir…