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ELECTRO-INDUS/DARK  |  STUDIO

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- Style : Hocico, Suicide Commando, Funker Vogt

WUMPSCUT - Music For A Slaughtering Tribe (1993)
Par STREETCLEANER le 22 Août 2009          Consultée 4408 fois

Rudy Ratzinger (ou Rudy R.) est un DJ Allemand qui officiait à ses débuts dans un univers goth mais qui s’est décidé par la suite à monter son projet solo, inspiré notamment par les deux premiers – et percutants – albums de LEÆTHER STRIP. En 1991 son projet débute par quelques démos et une participation à une compilation sous le nom d'artiste : WUMPSCUT, nom qu'il conservera par la suite.

Music For A Slaughtering Tribe constitue le premier album de ce personnage énigmatique. Et il me semble nécessaire d'apporter une petite précision avant d'aborder le contenu même de ce skeud. Tout comme FRONT 242 à une autre époque, il faut signaler que le sieur Rudy R. n'a pas toujours bénéficié d'une bonne réputation puisqu'il a été accusé, tout comme les maîtres belges de l'E.B.M, de véhiculer une musique raciste ou fasciste, à tel point qu'il fut obligé d'insérer un démenti au dos de ses CD. Bien entendu, il a suffi à certaines personnes totalement étrangères à ce style de musique (et à l'esprit plutôt étroit) de faire l'assimilation "quelques textes en allemand + rythmes martiaux + pochettes représentant parfois des cadavres et tirées de la seconde guerre mondiale + utilisation d'un sample controversé" = groupe fasciste (RAMMSTEIN a souffert également de ses origines teutonnes). WUMPSCUT projet sulfureux donc, mais en apparence seulement. A l'époque la rumeur n'a d'ailleurs visiblement pas entravé la carrière de Rudy R. Et toute cette controverse est désormais du passé.

Sa musique consiste en une apocalypse électronique de type Electro-Indus/Electro-Dark et à l'instar de SUICIDE COMMANDO, Rudy R. n'hésite pas à y insérer de nombreux samples souvent horrifiques. Par exemple, celui qui introduit le titre "Koslow" est tiré du film "Le Silence des Agneaux" de 1991 avec Anthony Hopkins et Jodie Foster. Mais le chant n'est pas oublié. Considéré comme un instrument à part entière par ce maître de l'horreur électronique, il constitue souvent l'obstacle majeur pour ceux qui tenteraient de s'aventurer dans l'univers de WUMPSCUT. Agressif, corrosif, distordu, ou aliénant et oppressant, il fera renoncer immédiatement un auditeur habitué à la seule variété ou pop. Autre obstacle à surmonter : une électronique soit dévastatrice, soit plus lente mais délivrant toujours une atmosphère carrément glauque et noire. Ici pas d'histoires de petit pont de bois ou de romances type série "Harlequin". Chez Rudy R., si on veut revoir sa petite amie, il n'y a qu'un endroit possible : la morgue. A moins que l'on ne se rende à l'hôpital pour arriver juste au moment où le praticien prononce ce constat plein de renoncement : "She's dead"(1). Voilà l'état d'esprit de ce petit bijou : explorer la face sombre de l'humain et de sa destinée.

Une chose saute aux yeux (aux oreilles en fait) à l'écoute de ce premier album. Celui-ci semble être divisé en deux parties. La première partie est en quelque sorte typiquement Electro-Indus et délivre des beats tout bonnement dévastateurs. Que ce soit le désormais ultra classique et tubesque "Soylent Green", le tout aussi génial et dansant "Concrete Rage" aux rafales électro qui s'invitent de temps à autre, le plus martial "Fear in Motion" ou les plus classiques "On the Run" et "Koslow", tout est dirigé dans une seule direction : amener la guerre et la noirceur dans l'esprit de l'auditeur, qui ne disposera que de très peu de temps pour souffler, tant les assauts de ces vagues électro se succèdent sans discontinuer.
Mais dès "Believe in Me" Rudy R. se charge de nous délivrer quelque peu de toute cette violence pour appuyer plus spécifiquement sur les ambiances malsaines et oppressantes. Si l'on peut dire la suite se fait donc plus subtile et plus ambiante. Même s'il est toujours difficile de cataloguer la musique, on aura plutôt affaire à de "l'Ambient-Electro-Dark" constitué d'atmosphères inquiétantes et hallucinées, de voix terrifiantes et autres samples barrés. Un style dans lequel WUMPSCUT excelle tout autant que dans le premier plus industriel.

Si vous êtes curieux d'explorer l'envers d'un décor que l'on vous montre presque toujours souriant ou si vous avez déjà franchi le pas, sachez que ce skeud est purement jouissif de bout en bout. Il s'agit d'une oeuvre tout bonnement indispensable. A ses débuts WUMPSCUT était au meilleur de sa forme. Un premier méfait qui est une réussite totale. Je ne m'en lasse pas pour ma part.


(1) Traduction : « Elle est décédée. »

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- Rudy R. (tout sauf les voix féminines bien sûr)


1. Soylent Green
2. On The Run
3. Koslow
4. Fear In Motion
5. Dudek
6. Default
7. Bleed
8. Concrete Rage
9. Believe In Me
10. She's Dead
11. Rotten Meat
12. The Day's Disdain
13. Float
14. My Life



             



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