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1997 Vegas

The CRYSTAL METHOD - Vegas (1997)
Par SEIJITSU le 26 Novembre 2009          Consultée 3231 fois

Les tentatives de cross-over de genres et de sous-genres ont été particulièrement prolifiques pendant les années 90, surtout vers la fin de cette décennie qui ne savait plus où donner de la tête. Alors pour regrouper tous ces mélanges très différents les uns des autres, les journalistes et quelques critiques ont eu la bonne idée de créer une nouvelle étiquette : l’électronica.

Messieurs, vous êtes bien gentils mais cette appellation veut tout dire comme ne rien dire. C’est certes très pratique de pouvoir classer tout et n’importe quoi dedans, mais le gros problème, c’est qu’il y a eu tellement d’erreurs de classification dans ce genre que cette étiquette est devenue obsolète depuis bien longtemps. Et à mon grand désarroi, cet album des Crystal Method (sympa le nom) est justement classé dans ce genre d’après Wikipédia. Foutons à la poubelle toutes ces étiquettes superflues et concentrons-nous sur du concret.

Vegas est un album de Big Beat, point. Ce n’est guère surprenant quand on voit son année de sortie (1997). Pourtant, ce disque possède quelques spécificités qui le démarquent de la concurrence. Une qualité rare et que l’on appréciera : avec cette vague Big Beat, beaucoup de prétendants s’étaient engouffrés dans la brèche pour finir par se mordre la queue après les année 2000, voire avant.

Donc The Crystal Method possède déjà un point fort important : de la personnalité. Le groupe ne cherche pas à sonner rock et punk comme Prodigy ni à essayer de copier Les Chemical Brothers (même si le groupe n’a pas hésité à s’en inspirer par moments, je reviendrai sur ce détail plus tard). La particularité de ce duo américain (allez savoir pourquoi, dans l’électro on aime bien fonctionner en binôme) est que le groupe habille ces breakbeats d’une bonne couche de nappes de claviers et des d’effet trance (plutôt goa je dirais).
Une manière de faire plutôt intéressante, surtout quand on sait que les samples passent en arrière-plan dans leur musique, alors qu’il s’agit en général d’un des principaux ingrédients du succès du breakbeat.

Il est légitime de se questionner sur le grand âge du disque, car l’électronique et ses sons à la mode ont tendance à vieillir facilement avec dix ans dans les dents. Etrangement Vegas n’est pas concerné par cet état de fait. Malgré son côté « synthétiseurs à gogo et nappes de claviers rêveuses », le disque n’a pas pris une ride. C’est un très bon point, surtout pour un mouvement que l’on qualifierait facilement d’old school aujourd’hui.

Je ne vais pas vous mentir : ce disque a tout d’abord été conçu pour la danse, il suffit de tendre l’oreille sur quelques tubes comme « Keep Hope Alive » qui pourrait très bien figurer dans n’importe quel film d’action à gros budget. « Comin' Back » avec sa voix féminine nous rappelle les errements que fera un certain Paul Oakenfold quelques années plus tard. Même chose pour « Busy Child » qui mise tout sur l’efficacité avec un sample hip hop de Eric B. & Rakim.

Pourtant, les titres sont travaillés et ont toujours ce petit détail qui tue. De façon surprenante, après quelques années d’écoutes, les morceaux restent toujours aussi agréables à nos oreilles qu’à l’époque de notre découverte.

Finalement, malgré son côté boite de nuit pour fan de trance en manque, Vegas est aussi un disque qui s’écoute aussi passivement chez soi. « Trip Like I Do » avec son intro légèrement ambient est une grosse tuerie (même si le morceau décolle violemment en milieu de parcours). « Vapor Trail » possède de bonnes idées (avec une rythmique syncopée et des sonorités industrielles) malgré son côté musique pour dancefloor. On est aussi surpris par les derniers morceaux qui s’envolent dans des contrées atmosphériques et mélodiques tout en restant un minimum énergique.

Hé oui, Vegas est un album de trance habité par des breakbeat et quelques incursions d’ambient. Mais malgré son « originalité » (qui reste relative il faut le reconnaître), le disque possède quelques erreurs de jeunesse. Rien de bien important, mais si on est un connaisseur on peut s’apercevoir que le groupe a souvent piqué quelque samples aux Frères Chimiques (je vous renvoie à « Keep Hope Alive ») voire parfois certains beats (Busy Child). Ces emprunts sont toutefois pardonnables car ils restent minimes. Les seul véritables défauts sont peut-être cette perte d'intensité en fin d'album (chose tout-à-fait normale, car les derniers titres sont plus ambient ou « électronica » que le reste du disque). Et on chipotera sur un « High Roller » raté même si sa fin ambient est planante à souhait.

Vegas est un très bon album ? Peut-être pas, disons qu’il s’agit d’un bon disque qui a su se démarquer à l’époque et qui est très attachant, d’où cette note que certains trouveront peut être exagérée (un 3/5 aurait été plus objectif, j’en suis conscient). Mais il s’agit d’un disque de jeunesse que je réécoute toujours avec le même plaisir, d’où cette note de « très bon album ». Mais lancez-vous aussi sur ce Vegas et peut-être vous comprendrez pourquoi j’ai autant d’affection pour ce petit disque sans prétention, mais possédant des moments inoubliables.

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   SEIJITSU

 
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- Ken Jordan
- Scott Kirkland


1. Trip Like I Do
2. Busy Child
3. Cherry Twist
4. High Roller
5. Comin' Back
6. Keep Hope Alive
7. Vapor Trail
8. She's My Pusher
9. Jaded
10. Bad Stone



             



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