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1997 Electro Glide In Blue

APOLLO 440 - Electro Glide In Blue (1997)
Par SEIJITSU le 15 Décembre 2009          Consultée 2437 fois

Dans la vie, il y a les innovateurs et les suiveurs. La mode ça va, ça vient, et dès que quelque chose marche auprès du grand public, il est bien sûr inévitable que des dizaines de groupes cherchent à copier les groupes références pour se ramasser une part du gâteau. L’histoire retient (en général) les groupes qui sont en haut du panier : ces tentatives de copier son voisin n’apportent donc rien. Mais ces formations ne s’intéressaient qu’à l’instant présent, et elles ont été incapables de prédire que ce genre tout entier – qui pouvait leur rapporter gros - allait se casser la gueule à cause d’un renouvellement qui n’a jamais eu lieu (enfin si, il y a eu Surrender, mais tout le monde considère ce disque comme de l’électro pop, donc ça ne compte pas).

Le Big Beat est un style éphémère, il était voué à disparaître un jour ou l’autre, et même le plus grand bidouilleur de samples au monde, et qui sait en plus se servir de logiciels de musique, n’aurait pas pu éviter la chute, à moins de mettre de l’eau dans son vin. Certains l’ont compris, et ont réussi à traverser les années tant bien que mal. D’autres se sont enfoncés dans la fange ou bien ont tout simplement disparu.

Electro Glide in Blue pourrait passer pour un chef d’œuvre oublié quand on se réfère à cette date : 1997. L’année du Big Beat qui vit apparaître une tripotée de bons albums et la naissance de deux monstres qui engloutiront les charts sous leurs pouvoirs de séduction : les CHEMICAL BROTHERS et PRODIGY. On aimerait croire qu’en dehors de FATBOY SLIM et des PROPELLERHEADS, il y a eu des groupes capables de rivaliser avec ces deux gros mastodontes. Et quand Wikipedia nous informe que Allmusic a accordé un 4,9 et des poussières à ce disque, le doute n’est plus permis. On a découvert une petite bombe que l’histoire et les critiques ont oubliée.

Eh bien désolé de vous décevoir, car si Electro Glide in Blue est certes un album méconnu, cela est tout à fait justifié. Cette offrande de APOLLO 440 n’est en fait qu'un simple passe-temps entre un Dig Your Own Hole ou un You've Come A Long Way, Baby. Un album qui pompe à merveille tous les gimmicks et attitudes du genre sans y apporter la moindre innovation ou d’investissement un tant soit peu personnel.

Ce disque n’est tout de même pas une bouse, car si je reproche un manque total d’ambition et une forte attirance au pillage des idées de ses petits camarades, les morceaux sont faits de manière professionnelle. Une nappe de clavier par-ci, un sample rigolo par-là, il faut reconnaître que l’on ne s’ennuie pas, ou du moins rarement.

Le groupe met des guitares pour se la jouer rock, une technique qui ne marche malheureusement qu’à moitié. Il est vrai qu’"Altamont Super-Highway Revisited" est un bon morceau et nous rappelle les frères chimiques période Exit Planet Dust. "Tears Of The Gods" est par contre assez redondante malgré un thème à la guitare accrocheur et une partie à la basse agréable.

Et quand le groupe cherche à remplir ces morceaux de nappes de clavier et de chant planant (féminin de préférence), on est consterné par le vide que composent ces titres. "Vanishing Point" et "Stealth Mass In F#m" sont agréables à entendre mais elle sont aussi ennuyeuses à écouter.

Quand au reste de l’album, on ne peut pas s’empêcher de rechercher les nombreuses références aux groupes d’électro de l’époque comme "Carrera Rapida (Theme from Rapid Racer)" qui semble être un hommage au "Speedway (Theme from Fastlane)" de PRODIGY. Étrangement, le titre manque cruellement de pêche par rapport à son cousin, et pour couronner le tout, une voix espagnole horripilante soutient le rythme tant bien que mal. Le morceau aurait gagné à être instrumental.

On peut continuer à chercher les innombrables « inspirations » du groupe et on se surprend à découvrir du PROPELLERHEADS ("White Man's Throat") ou bien du UNDERWORLD avec une voix très proche du blues (le morceau titre et "Pain In Any Language"). Et quand APOLLO décide de ne plus copier ces concurrents, il nous fournit un titre bateau qui fait bien son boulot en tant que titre axé sur la dance mais cela ne va pas plus loin malheureusement ("Krupa").

Au final, le morceau le plus original est en fait une reprise : "Ain't Talkin' 'Bout Dub" où le groupe sample sans vergogne le riff d’une célèbre chanson de VAN HALEN (vous avez deviné laquelle, je suppose). La reprise est plutôt réussie même si elle scandalisera certains, car seul le riff principal du morceau a été gardé. Le reste du morceau se compose de saxophones bien dub, d’une voix reggae et d’effets électroniques.

Pourtant, malgré des défauts parfois gênants et un manque d’identité flagrant, on passe un bon moment avec cet album. On a l’impression d’écouter de bonnes copies des groupes précédemment cités, et on finit par se prendre au jeu de trouver les références aux maîtres du genre dissimulés un peu partout dans le disque.
On prendra donc de temps en temps un plaisir coupable à écouter ce groupe de fainéants. On finira même par trouver certains morceaux plutôt pas mal (je vous renvoie au morceau titre, à "White Man's Throat", "Altamont Super-Highway Revisited" et à la fameuse reprise).

Mais en dehors de cela, on ne retiendra finalement pas grand-chose. Si ce n’est qu’Electro Glide in Blue a finalement bien fait de sombrer dans l’oubli et dans l’indifférence totale. Car c'est bel et bien la place qu'il mérite.

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Non disponible


1. Stealth Overture
2. Ain't Talkin' 'bout Dub
3. Altamont Super-highway Revisited
4. Electro Glide In Blue
5. Vanishing Point
6. Tears Of The Gods
7. Carrera Rapida (theme From Rapid Racer)
8. Krupa
9. White Man's Throat
10. Pain In Any Language
11. Stealth Mass In F#m



             



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