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DRUM N'BASS  |  STUDIO

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2005 1 Hold Your Colour
2008 In Silico
2010 Immersion

PENDULUM - Hold Your Colour (2005)
Par SEIJITSU le 21 Janvier 2010          Consultée 3798 fois

La Drum n’Bass ou Jungle ne semble pas attirer le grand public et cela est compréhensible. Pour les néophytes, il s’agit d’une musique très énergique basée avant tout sur les rythmiques ; elle semble destinée surtout aux clubs et autres free parties. Et ne parlons pas des artistes les plus expérimentaux, capables de décortiquer les rythmes pour les rendre soit particulièrement hermétiques (mais néanmoins intéressants), ou pire, inécoutables.
2005 est à marquer d’une pierre blanche car un groupe de ce style vient enfin de percer auprès de monsieur tout le monde. Ce groupe c’est PENDULUM, qui a rejoint la Grande Bretagne après avoir quitté son Australie natale. L’origine géographique de ce groupe n’a pas vraiment d’influence sur sa musique, alors si vous vous attendiez à écouter une drum n’bass aborigène teintée de couinements de kangourous, c’est que vous être en train de rêver et qu’il serait peut-être temps de se réveiller.
Néanmoins ce que PENDULUM ne possède pas en originalité, il le compense par une efficacité meurtrière, nous renvoyant aux prémices du Big Beat dans un registre gros son.

Les gars de PENDULUM s’appliquent à respecter à tout prix les codes du genre Drum n’Bass en puisant leur inspiration dans le Reggae et le Dub. Certains titres comme « Tarantula », « Fasten Your Seatbelt » et mon petit préféré « Plasticworld » sont des exemples typiques du genre et ils sont aussi de qualité.
Les meilleurs morceaux du disque sont marqués la majorité du temps par une pléiade d’invités posant leur voix sur quelques titres bien sentis. « Sounds of Life » est l’un des meilleures exemples, tant cette voix féminine se marie étrangement bien avec cette batterie (samplée bien entendu) agressive et puissante.
Cette opposition entre mélodies éthérées et rythmiques répétitives et destructrices est l’un des points les plus importants de la musique de PENDULUM. Ce groupe a un don : celui de marier des mélodies pourtant si délicates avec une puissance de feu à vous déchiqueter la carcasse d’un tank blindé. Un mix forcément contre-nature il est vrai, mais pourtant accompli haut la main par ce petit collectif talentueux.

Ce disque est d’ailleurs bel et bien moderne dans sa forme, et il donne un sacré coup de vieux à certains albums du même style issus de la décennie précédente. Pourtant, dans le fond, PENDULUM n’invente rien. Il s’agit d’une drum n’bass tout ce qu’il y a de plus classique qui voue un culte à un de ses artistes piliers : Clifford PRICE, plus connu sous le nom de GOLDIE.
Les racines jamaïquaines du genre ? Ça vient de lui. Les passages atmosphériques frôlant de près l’Ambient ? C’est encore de lui. Ces voix féminines langoureuses proche de la Soul ? Ben c’est de lui bien sûr !
Cette inspiration est revendiquée et complètement voyante. PENDULUM n’est pourtant pas un vulgaire copieur, nous dirons qu’il rend tout simplement hommage à la musique qu’il aime… Car ce dernier possède son propre son, personnel (ces synthétiseurs grésillants et terriblement accrocheurs), et même de petites spécificités qui seront plus et encore mieux exploitées sur l’album qui suivra (les guitares sèches de « Girl In The Fire », voire électriques sur « Out Here »).

Hold Your Colour est en réalité le Timeless de GOLDIE, modernisé et boosté à l’ecstasy pour tout détruire sur son passage sans pour autant négliger les mélodies. Mais (parce qu’il y a un mais) cet album, malgré ses grandes qualités, n’est pas une bombe, pourtant, pourtant ! La bombe n’est pas loin, elle est très près même. Alors je serai sévère dans ma notation selon certains et c’est voulu.
Non, non, l’originalité n’a rien à voir là-dedans si c’est ce que vous pensez. Mais Hold Your Colour aurait pu être plus court ; certains titres qui exploitent une veine plus sombre de la musique du groupe se révèlent être des ratages sans nom (« Through The Loop » et « The Terminal »). Une facette noire qui ne convient pas du tout au côté propret de la formation. Je chipoterais aussi sur quelques titres un peu trop ressemblants entre eux, comme sur le morceau titre et « Streamline », et surtout sur « Another Planet », un morceau ambitieux mais qui rallonge inutilement la sauce, car trop proche de « Slam », qui est bien plus direct et moins bavard.

Mais malgré ces reproches, Hold Your Colour est un bon disque avec en plus une durée de vie très intéressante. Oui je sais, une étoile s’est perdue en cours de route dans ma notation, mais les zigotos australiens ont de la marge pour devenir encore meilleurs avec leur deuxième album (ce qui est déjà fait), ceci explique cela.
Je tiens tout de même à ne pas tromper les lecteurs sur la marchandise, car PENDULUM reste une formation grand public. Mais en ces temps de disettes, où l’électro mainstream se plaît à se noyer dans un océan de conformisme et de médiocrité, Hold Your Colour est une bouffée d’air frais nous prouvant que la musique électronique est encore capable de produire quelque chose de qualité et d’accessible à la fois.
Alors ne perdez pas de temps et foncez sur ce petit groupe prometteur !

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   SEIJITSU

 
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   (2 chroniques)



Non disponible


1. Prelude
2. Slam
3. Plasticworld
4. Fasten Your Seatbelt
5. Through The Loop
6. Sounds Of Life
7. Girl In The Fire
8. Tarantula
9. Out Here
10. Hold Your Colour
11. The Terminal
12. Streamline
13. Another Planet
14. Still Grey



             



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