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ELECTRO / AMBIENT  |  STUDIO

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2010 Endless Falls
 

- Style : Monolake

LOSCIL - Endless Falls (2010)
Par STREETCLEANER le 21 Mai 2010          Consultée 2378 fois

LOSCIL est le projet de musique électronique de Scott Morgan, un Canadien qui vit à Vancouver. Scott Morgan est aussi batteur dans un groupe de rock dénommé DESTROYER et il a également réalisé quelques musiques pour divers films. A New Demonstration of Thermodynamic Tendencies, son premier album auto produit, a attiré l’attention du label indépendant Kranky avec lequel il signera. S'ensuivit son album Triple Point (2001), dans lequel il avait repris notamment ses premières compositions. Endless Falls, cinquième album studio, voit également le jour sur le label Kranky.

Ceux qui avaient apprécié son précédent album Plume (2006) ne devraient pas être déroutés par cette nouvelle production. Morgan concocte une nouvelle fois un album ambiant très calme qu’on pourrait facilement qualifier de "minimaliste" tellement la musique n’offre qu’assez peu de variations au sein de chaque morceau, que ce soient le thème, l’atmosphère ou l'humeur. Une sorte d’état statique ou d’apesanteur va être encore développé, sur des compositions plutôt mélancoliques, dont le but est de nous plonger dans des ambiances qui évoquent la pluie (cf. entre autres la pochette, et le sample de pluie sur le premier morceau éponyme). D'ailleurs, on pourrait presque parler d'album sur le thème de la pluie. Ces atmosphères pluvieuses ou aquatiques reviennent assez régulièrement dans le travail de Scott Morgan. Elles prennent, comme souvent dans ce type de musique, toutes leur dimension le soir ou la nuit lorsque l’esprit est au calme et que les bruits de la ville ou de l’activité humaine se sont estompés, nous permettant d’apprécier au mieux une plongée dans cet univers tranquille et relaxant. Evidemment, l’écoute au casque est recommandée.

Sur le premier morceau "Endless Falls", la pluie qui tombe nous incite à regarder par la fenêtre pour un moment d’introspection. Avec l’apparition d’un violon plutôt triste, sur fond de claires pulsations électro-métalliques, nous ne sommes pas loin des atmosphères de mélancolie ou de spleen développées par un Nick Cave sur l’OST de "The Road", avec un bel embryon de mélodie. Puis le violon laisse place aux synthés qui terminent le morceau sur des nappes reposantes. "Estuarine" amène des échos de sonar, un semblant de vent, des pulsations de basse, et s'invite un piano créant là encore un contraste entre les sonorités organiques et synthétiques, avec toujours une mélodie a minima. Le tout est toujours enveloppé dans des nappes de synthés quasi immobiles qui, sans être vraiment sombres, sont plutôt à l’image du ciel évoqué par la pochette, c’est-à-dire porteuses d’un ciel gris chargé d’eau, de mélancolie ou de souvenirs. Une sous-couche aux textures porteuses de tristesse en somme. Sur "Dub for Cascadia" on continue à explorer cette palette de sentiments, tout en étant transporté dans un autre lieu, grâce à de légères percussions métalliques et une ligne de basse dubby, alors que ce qui semble être des gouttes tombant dans l’eau résonnent comme si nous nous trouvions dans une grotte ou une caverne. Mais ces gouttes d'eau en tombant vont s'ajouter à la ligne de basse, la rythmique jouant alors sur un contraste entre sons graves et plus limpides. Un des meilleurs morceau de l'album. Des gouttes d'eau qu’on retrouvera par ailleurs sur "Fern and Robin" ou "Shallow Water Blackout".

"Shallow Water Blackout", "Fern and Robin", "Showers of Ink" ou "Lake Orchad" sont quant à eux des morceaux extrêmement minimalistes et les nappes synthétiques sont prédominantes. Toutefois, sur "Shallow Water Blackout", les rythmes produits par un ersatz de chute de gouttes d'eau nous font penser à de la techno minimale, et Morgan va s'employer à faire vibrer les basses. Une recette qui sera en partie réutilisée sur "Fern and Robin", "Showers of Ink", et "Lake Orchad" où d'imposantes pulsations de basses vont faire vibrer les enceintes. Le dernier titre, "The Making of Grief Point", est celui qui dénote le plus dans cette oeuvre puisqu'il s'agit d'un long monologue où apparaît Dan Bejar (du groupe Destroyer) sur fond de nappes synthétiques, un monologue dans lequel sont évoqués les processus de la création artistique et où le narrateur avoue qu'il a finalement perdu tout intérêt par rapport à la musique. Toutefois, ce titre perd de son importance pour les non anglophones.

Cet album et ce type de musique ambiante minimaliste ne plairont pas assurément à tout le monde. Peu rythmé, laissant une large part à l'introspection et aux réflexions mélancoliques, ce disque peut laisser une impression d'austérité aux auditeurs peu habitués à ce genre d'exercice. Son intérêt repose essentiellement sur les émotions qu'il pourra générer chez ceux qui apprécieront le travail sur les nuances et les fins arrangements introduits sur chaque morceau. Dans le monde de l'ambiant, Endless Falls constitue une heure de travail très honorable. A découvrir.

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   STREETCLEANER

 
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- Scott Morgan (tout, sauf : voir ci-dessous)
- Kim Koch (violon sur endless falls)
- Robert Spark (enregistrement de basses)
- Dan Bejar (voix sur the making of grief point)


1. Endless Falls
2. Estuarine
3. Shallow Water Blackout
4. Dub For Cascadia
5. Fern And Robin
6. Lake Orchard
7. Showers Of Ink
8. The Making Of Grief Point



             



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