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Chris PUREKA - How I Learned To See In The Dark (2010)
Par GEGERS le 2 Juillet 2010          Consultée 3179 fois

Native de la Nouvelle-Angleterre, Chris PUREKA a tout de l'artiste androgyne. Son prénom tout d'abord (même si effectivement Chris n'est pas un prénom uniquement masculin), son apparence ensuite, ses airs de garçon manqué jouant en faveur du mysticisme de sa musique. Sa voix enfin, résolument féminine, mais usant d'un phrasé et d'intonations majoritairement utilisés par des artistes masculins.

Néanmoins, la jeune femme, qui sort avec ce How I Learned to See in the Dark son troisième album, développe une musique empreinte d'une tristesse, d'une musicalité, d'une émotion et d'une subtilité que peu d'artistes dotés d'appendices génitaux externes sont capables d'atteindre. Neil Young et Roddy Woomble peut-être, mais ils se comptent sur les doigts d'une main.

Si Chris PUREKA avait composé une musique metal, celle-ci aurait sans doute été black, inspirée par les longs et rigoureux hivers scandinaves. Mais c'est par le biais d'un folk acoustique que le jeune femme a choisi d'extérioriser sa tristesse et son désespoir. Aussi sombre que sa pochette et son titre (que l'on traduirait par « Comment j'ai appris à voir dans l'obscurité »), le folk de l'artiste, organique et dépressif, invite l'auditeur dans un voyage tortueux et torturé.

Débutant sur une rythmique pesante et angoissée, « Wrecking Ball » pose les bases d'un album lourd de sens. Souffrances personnelles, observations désabusées de la condition humaine, l'opus pousse autant à la contemplation qu'à une triste réflexion de type « Mais comment en sommes-nous arrivés là ? ». Majoritairement acoustiques, la plupart des titres de l'album se voient néanmoins rehaussés d'une guitare électrique discrète et d'un violon plaintif permettant aux compositions de se développer et de monter progressivement en intensité jusqu'à explosion, dans un déluge de tristesse et d'émotion. « Shipwreck », « Broken Clock », l'intimiste « Landlocked » ou le magnifique « Time is the Anchor » témoignent du délectable travail d'une artiste qui transcende l'ensemble de l'album de sa poignante voix de fausset. Non que l'auditeur se complaise dans ces ambiances torturées et froides, mais la mise en musique de la douleur et de la tristesse a rarement été aussi convaincante et percutante.

Et si la présence d'instruments à cordes frottées sur certain titres (« Damage Control ») parvient à apporter des ambiances plus chaudes, ils en paraissent du coup incongrus et peinent à se fondre dans l'ensemble. Seul le titre final, « August 28th » (que n'aurait pas renié une artiste comme Amy MacDonald) permet de sortir la tête de l'eau et d'achever l'album sur une note plus légère.

Déployant une sensibilité et une tristesse exacerbées par la retenue des instruments et la sobriété vocale de l'artiste, How I Learned to See in the Dark constitue un album folk d'une très grande beauté et originalité, que l'on ne peut que recommander auprès des amateurs du style... à moins bien sûr qu'ils soient déjà en dépression.

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- Chris Pureka (tout)


1. Wrecking Ball
2. Hangman
3. Shipwreck
4. Barn Song
5. Broken Clock
6. Landlocked
7. Song For November
8. Lowlands
9. Time Is The Anchor
10. Damage Control (prelude)
11. Damage Control
12. August 28th



             



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