Deux ans après « L’air de Rien » et après avoir acquis une notoriété à laquelle il était bien loin de s’attendre, (et aussi gagner pas mal de dividendes sur ses ventes : il suffit de voir la qualité de la version digipack (limitée) de cet album par rapport au précédent : livret extrêmement fourni comprenant même quelques photos, et en bonus un recueil de crayonnés et de manuscrits de l’ami Tété, qui se pose finalement en artiste très complet !) Tété remet ça avec un « A la Faveur de l’Automne » ambitieux, engagé, et toujours aussi mélancolique.

Encore un peu limite sur le plan strictement technique sur l’album précédent, le chant de Tété est ici bien plus maîtrisé, et explore tout au long du disque différents types d’émotions avec bien plus de facilité qu’auparavant (langoureux sur « Emma Stanton », hargneux sur « La Ballade de Oogie Tsuggie », fataliste sur « Ton Absence », mélancolique sur « A la Faveur de l’Automne », festif sur « Inpiration et Circonstance », …). Autrement dit, son registre s’est vraiment étoffé durant ces deux années, s’essayant même à un chant presque éraillé sur « Montréal », et à "singer" Christian Decamps (Ange) sur « La Tchave ». De plus, le piano, autrefois joué par David Aubaile, est maintenant utilisé uniquement par Tété, qui s’occupe déjà de la guitare acoustique et de quelques autres instruments, secondaires il est vrai. Bref, Tété n’a pas chômé durant ces deux années de battements.

Au niveau des textes, Tété poursuit sur sa lancée. C’est à dire qu’il alterne analyse fataliste du monde : « A la Faveur de l’Automne » (titre d’ouverture vraiment génial !), « Les Matins de Peu », « La Tchave », humour pince-sans-rire : « Une Bonne Paire de Claque », véritable dénonciation du comportement d’un certain type de personne : « La Ballade de Oogie Tsuggie » (pas extraordinaire sur le plan strictement musicale, mais doté d’une force et d’un impact assez incroyable), … Cet album contient également son lot de « hits », tant certaines mélodies sont prenantes et donnent envie d’être reprise en chœur : « Inspiration et Circonstance », véritable tube en puissance du disque, « A la Faveur de l’Automne », « Ton Absence, « Une Bonne Paire de Claque », et à un degré moindre « Emma Stanton », « La Ballade de Oogie Tsuggie », « Les Matins de Peu », « La Tchave », …

Un peu plus rock, et surtout moins influencé reggae, ce second disque est également une seconde réussite pour Tété, qui confirme les espoirs que les fans, conquis avec « L’Air de Rien », avaient porté en lui. Sans surprise, « A la Faveur de l’Automne » est quand même légèrement supérieur à son prédécesseur de par le plus de maîtrise vocale dont fait preuve Tété, et le fait qu’il n’y ai pratiquement aucun passage ennuyeux sur cet album, contrairement à l’opus précédent qui traînait parfois en longueur sur certains titres. Doucement, Tété fait son chemin et s’impose comme valeur sûre de la scène « pop/rock acoustique » hexagonale.

3,5/5.

PS : La tracklist de la version non limitée est quelque peu différente de celle présentée ici.