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2000 Sketches Of Satie

John HACKETT & STEVE HACKETT - Sketches Of Satie (2000)
Par MARCO STIVELL le 5 Février 2011          Consultée 2719 fois

Au vu des crédits des derniers albums de Steve, on pouvait craindre que brother John ne soit dorénavant relégué qu’au second plan, voici un petit album qui vient prouver le contraire, première collaboration où les deux frères sont mis sur un pied de quasi-égalité. Classique, comme on s’y attend, lorsque l'on sait que les seuls instruments présents sont la flûte et la guitare classique. Même si la jaquette met John en avant ("John HACKETT & Steve HACKETT"), cette production penche cependant légèrement du côté de Steve, la flûte n’étant pas présente à 100 %, alors que la guitare oui.

Les deux frères se retrouvent donc pour un hommage à l’un des plus grands génies musicaux de la fin du XIXème siècle voire de ce siècle tout court, Erik Satie pour les non-connaisseurs. Ce monsieur, ancien ami de Claude Debussy par rapport à qui il reste moins connu, fait tout autant que ce dernier partie de ce que l'on appelle l'école française, un groupement de compositeurs très importants de la fin du XIXème/début XXème siècle. Gabriel Fauré y appartient aussi, tout comme Maurice Ravel. Pour revenir à Satie, on retrouve ici logiquement certaines de ses compositions les plus célèbres (et parmi les plus belles), à savoir les "Gnossiennes" et les "Gymnopédies". Mais on remarque aussi le fait que Steve et John sont allés piocher dans les moins connues (et les moins évidentes), à savoir les "Pièces Froides" - je revois la tête éberluée et l'exclamation de mon professeur d'écoute/analyse lorsqu'il a remarqué ce détail au verso du disque - et, extraites de la fin de la vie du bonhomme (vers 1915-20), les "Nocturnes". Vous remarquerez au vu de la tracklist ou encore de cette chronique que ce cher Erik avait le don de trouver des titres "décalés" pour ses oeuvres, et encore même pour les "Pièces Froides" et les "Avant-Dernières Pensées", ce n'est pas forcément le plus représentatif parmi toute son oeuvre.

L’arrangement est ainsi épuré, mais pas plus qu’en original, puisque ces morceaux sont à la base surtout des pièces pour piano. Les puristes parleront de sacrilège, imposant l’argument comme quoi justement, ces pièces sont faites pour le piano et rien d’autre. Mais Steve et John prouvent qu’avec une guitare et une flûte, ça marche très bien aussi. Le principe est très simple, Steve joue ce que fait la main gauche au piano, à savoir un balancement de la première note grave à l'accord plaqué ou "coulé" (c'est particulièrement remarquable sur les "Gymnopédies" et les "Gnossiennes"). John, lui, joue la mélodie. Soit une orchestration à la fois minimaliste et uniforme, ce qui est largement susceptible de donner une impression de flottement, sauf pour le début du disque (où l'on trouve les tubes) parce que c'est là que l'on est le plus attentif. Cependant, ça reste joli, très joli...

Les non-initiés, à la musique de Satie comme à la musique savante en général, ont là un excellent moyen de découvrir la richesse mélodique d’une œuvre à part. C'est que le bonhomme savait y faire, avec ces histoires de polytonalité (rien que pour les "tubes"...), et il arrivait à en faire de la musique pas trop trop "intello" ou tirée par les cheveux. Ca reste beau, et d'une douceur sans égale... On est loin des opéras wagnériens aux cuivres pétaradants. Voilà une excellente manière d'aborder la musique savante dans un contexte archi-mélodique. Et cela vaut surtout pour les trois premiers groupes de pièces présentées ici. En effet, les "Nocturnes" sont moins "accrocheuses" et, n’ayons pas peur des mots, plus monotones. Les "Avant-Dernières Pensées" sont quant à elle les plus représentatives du talent de Steve seul avec sa guitare (même si ce sont des pistes superposées), car le reste du temps, il plaque simplement des accords. Sur ces "Avant-Dernières Pensées", la guitare arrive à tisser des ambiances un peu plus "décalées", à l'image des titres. La flûte quant à elle, ce magnifique instrument nous transporte, même si elle ne fait que deux notes. John nous fait revivre le bonheur de son jeu si délicat et dont on n'avait plus eu la possibilité de vraiment s'abreuver depuis un bout de temps.

Le résultat est franchement magique, même si tirant un peu en longueur sur la fin. Une musique aussi ambiancée que mélodique, à écouter de préférence quand on veille, très tard dans la nuit.

Note réelle : 3,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitare classique)
- John Hackett (flûte)


1. Gnossienne N°3
2. Gnossienne N°2
3. Gnossienne N°1
4. Gymnopédie N°3
5. Gymnopédie N°2
6. Gymnopédie N°1
7. Pièces Froides N°1 – Airs à Faire Fuir I
8. Pièces Froides N°1 – Airs à Faire Fuir Ii
9. Pièces Froides N°2 – Danse De Travers Ii
10. Avant-dernières Pensées – Idylle à Debussy
11. Avant-dernières Pensées – Aubade à Paul Dukas
12. Avant-dernières Pensées – Méditation à Albert Rous
13. Gnossienne N°4
14. Gnossienne N°5
15. Gnossienne N°6
16. Nocturnes N°1
17. Nocturnes N°2
18. Nocturnes N°3
19. Nocturnes N°4
20. Nocturnes N°5



             



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