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- Membre : Black Flag, Danzig

SOCIAL DISTORTION - Sex, Love And Rock'n'roll (2004)
Par FROMAGE_ENRAGE le 23 Février 2011          Consultée 4268 fois

Pourquoi aime-t-on un groupe ?

Cette question, de prime abord saugrenue, fut posée sur notre forum il y a quelques temps (je vous invite d'ailleurs à vous y inscrire). Et il est vrai que la première réaction à cette interrogation, la plus naturelle, ce sera évidemment : "mais c'est l'évidence, j'aime un groupe pour sa musique, ses chansons". Mais réfléchissez un peu. Est-ce que c'est vraiment si simple ? Ne voyez-vous pas d'autres raisons poindre à l'horizon, des raisons moins évidentes, plus personnelles, plus difficiles à exprimer ? Moi si. Oh que oui. Et surtout dans le cas de Social Distortion. Alors, si à l'époque, je n'avais pas pris part au débat sur le forum, j'ai envie aujourd'hui d'apporter ma petite pierre à l'édifice.

Ainsi, dans mon cas : pourquoi est-ce que j'aime Social Distortion à ce point ? Et pourquoi cet album, en plus d'être selon moi le meilleur de leur discographie, me met-il dans tous mes états ? Je vais tant bien que mal tenter de répondre à ces questions.

Et pour tenter de vous expliquer à quel point ce groupe compte pour moi, j'évoquerai volontiers le film "Looking For Eric" de Ken Loach (que je vous recommande vivement soit dit au passage). Mike Ness, c'est mon Cantonna à moi. Toujours à mes côtés, fidèle à lui-même, intransigeant, indéboulonnable. Social Distortion m'a mis un coup de pied au cul à chaque fois que j'ai lâché prise, dès que le merdier de ma petite vie bourgeoise s'est fait trop envahissant. Depuis le jour où mes oreilles se sont posées (par un pur hasard en plus, rendez-vous un peu compte !) sur "Story Of My Life" au détour d'un petit site rose dont on se souvient tous, Social Distortion ne m'a jamais abandonné. Au contraire. Dans les bons moments et même les plus mauvais (ou devrais-je dire : SURTOUT les plus mauvais ?) La bande à Mike Ness a été là, imperturbable, consolante, énergisante, me remettant à chaque fois sur les rails. A chacune des innombrables écoutes des différents albums, j'ai partagé la révolte, la mélancolie, la rage de ce groupe comme jamais auparavant. Comme si Mike Ness me parlait directement dans ses chansons, à travers des paroles d'une rare sincérité (les exemples sont innombrables, et l'album ne fait pas exception, j'y viendrai plus tard) dans lesquelles je me suis souvent totalement retrouvé.
Sans compter que leur concert au Bataclan, le 8 juin 2009, fut le plus beau souvenir live de toute ma vie. Nom de Dieu, j'en tremble encore.

Mais il y a plus. Au-delà de l'album qui nous intéresse, il convient de regarder dans le rétroviseur. Et il n'y a pas à dire, la carrière de ce groupe est franchement exemplaire, et son histoire émouvante. Que de chemin parcouru depuis 1979 et cet adolescent de 17 ans qui fonde son groupe dans le comté d'Orange, en Californie, bientôt rejoint par son meilleur ami, Denis Dannell. Depuis lors, le groupe a continué son petit bonhomme de chemin, authentique et entier, imperméable à tout effet de mode, sortant ses albums à un rythme assez modéré, mais tous de qualité.
Or, ce sixième album, c'est le premier sans Denis Dannell, décédé en 2000. L'album lui est dédié (consultez le livret !), ainsi que la chanson "Don't Take Me For Granted". Cela peut expliquer les huit années qui séparent ce "Sex, Love and Rock'N'Roll" (tout un programme !) du dernier effort discographique des américains. Et chaque nouvel album (au moment où j'écris ces lignes, le septième est annoncé depuis quelques semaines : "Hard Times And Nursery Rhymes" !), chaque nouvelle preuve de vie de ce groupe génial après toutes ces années, c'est juste magique. Ils n'ont plus rien à prouver, pourraient se reposer sur leurs lauriers et sortir des albums passables voire médiocres... mais non. Toujours exigeants avec ses compos, Social Distortion se permet l'audace, en 2004, de sortir son meilleur album à mon sens.

D'ailleurs, maintenant que j'ai tenté d'exposer les raisons qui font que ce disque et ce groupe sont si importants pour moi, il serait peut-être temps de parler de l'album proprement dit, non ? Oh que oui ! Car, comme je l'ai déjà dit deux fois, le groupe nous régale ici de son meilleur disque.
Parlons son. Rugueux, authentique, puissant, il n'égale pas en force pure le son punk et bulldozer de "White Light, White Heat, White Trash" ; je dirais qu'il s'agit d'un bon compromis entre l'album cité à l'instant et le précédent, "Somewhere Between And Hell". Parfaitement Rock'N'Roll, potards à fond, Social s'est cherché un nouveau son et s'est magnifiquement trouvé. De plus, l'album est concis (41 minutes en tentant compte de la bonus track !), et quel savoir-faire ! Le tour de main du groupe est à son apogée. C'est bien simple, de la première à la dixième piste, je n'ai rien de spécial à redire (allez, s'il fallait éliminer une chanson, ce serait "I Wasn't Born To Follow"). Tempo martelé, roulements de batterie pour dynamiser le tout, riffs au vitriol, ou encore un chouïlla d'acoustique sur la superbe ballade "Winners And Losers" ne sont que quelques-uns des ingrédients qui composent cet album grandiose.
Et que dire des refrains ? Tiens, marrant, pour une fois c'est un mot anglais qui me vient en premier à l'esprit pour les qualifier... "uplifting". On se sent grandi à l'écoute d'un "Highway 101" ou d'un "Nickels And Dimes". Ému sur "Footprints On My Ceilings", réhaussé de quelques notes d'orgue (tout comme "Faithless"). Voire complètement requinqué après un bon petit "Live Before You Die", concis et brut de décoffrage !

Social Distortion laisse évidemment son lot de tubes : l'opener "Reach For The Sky", avec ses riffs excellents, dès lors devenu un classique (et on comprend pourquoi ! Mike Ness y est superbe, tout en retenue et en hargne à la fois !), "Highway 101" et ses parties de guitares léchées, "Don't Take Me For Granted" qui dépote un bon coup, "Nickels And Dimes" à l'addiction garantie (ces grattes rythmiques sont de véritables mitraillettes) Les chœurs assoient toujours aussi bien la puissance des refrains : "Reach for the Sky", "Don't Take Me For Granted", "Faithless"... les exemples ne manquent pas. Et, comme si cette avalanche de décibels parfaitement maîtrisée ne suffisait pas, le groupe achève par un titre aussi superbe que poignant. "Angel's Wings", un peu plus long que la moyenne des autres morceaux, monte petit à petit en puissance avant de débouler sur un final absolument renversant, Mike Ness y dévoile une ampleur vocale propre à vous tirer toutes les larmes du monde !

Passage obligé, les paroles. Outre l'hommage à Denis Dannell, Mike Ness propose des textes réfléchis et pertinents. Il nous exhorte à saisir l'instant présent sur "Reach For The Sky" ou "Live Before You Die", laisse parler une rage juvénile sur "I Wasn't Born To Follow" ou encore nous passe du baume au cœur sur "Angel's Wings". Mais Social Distortion, bien souvent, ce sont aussi de superbes chansons d'amour. Et "Highway 101" ou "Faithless" ne font pas exception. Là non plus, Social Distortion ne déçoit pas.

Je parlais d'une bonus track plus haut. Il s'agit d'une version live de la title track du premier album, "Mommy's Little Monster". Toujours excellent, avec le petit solo qui fait bien plaisir pendant que la batterie donne tout ce qu'elle a dans le ventre.

Un album dont je n'arrive pas à me lasser. J'ai essayé, pourtant. Mais à chaque fois, le plaisir est au rendez-vous, je me régale d'un album homogène, de dix chansons sulfureuses, et de la voix d'un chanteur qui a définitivement tout d'un immense Rocker. Merci Social Distortion. Rendez-vous en janvier prochain.

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- Mike Ness (chant, guitare)
- Jonny Wickersham (guitare)
- John Maurer (basse)
- Charlie Quintana (batterie)
- Danny Mcgough (orgue sur certains morceaux)


1. Reach For The Sky
2. Highway 101
3. Don't Take Me For Granted
4. Footprints On My Ceilings
5. Nickels And Dimes
6. I Wasn't Born To Follow
7. Winners And Losers
8. Faithless
9. Live Before You Die
10. Angel's Wings
11. Mommy's Little Monster (bonus Track)



             



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