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MOGWAI - Hardcore Will Never Die, But You Will (2011)
Par SEIJITSU le 16 Mars 2011          Consultée 4006 fois

Nous avions quitté MOGWAI en 2007 sur le très satisfaisant The Hawk Is Howling, où l'on y retrouvait un groupe qui renouait enfin avec ce qu’il savait faire de mieux : un post rock qui s’étire pour finalement exploser dans un vacarme de guitares. Le groupe privilégiait à nouveau les formats longs où il excellait. Les plus petites pièces étaient aussi globalement plus inspirées que celles des précédents albums. C’était une presque résurrection après des années d’errance où les Écossais s’étaient mis à la recherche d’un nouveau style, alors que leur ancien les rendait déjà original sur la scène post-rock.

Les années ont passé et des dizaines de groupes ont envahit cette scène. Les quelques-uns dignes d’intérêt sont noyés dans cette grosse masse où le copier-coller et le plagiat semblent privilégiés. Le premier reflexe est donc se tourner vers les précurseurs du genre pour pouvoir taper directement dans le haut du panier. Hélas, la vieille garde est loin d’être en forme et ce Hardcore Will Never Die, But You Will en est le triste constat. Ce n’est plus un secret de toute façon, MOGWAI est un groupe de vieux. Un groupe de papys qui a eu un sursaut dans sa discographie récemment comme pour montrer aux petits jeunes qu’ils n’avaient pas oublié qui ils étaient dans leur jeunesse : une bande de gars colériques et dépressifs. Ils évitaient même de se noyer dans le dégoulinant comme font beaucoup de formations similaires aujourd’hui.
Ce dernier album est donc une cruelle désillusion, car rien ne prévoyait une telle catastrophe après un dernier opus prometteur. Pourtant en occultant ce disque, cela lui pendait au nez depuis longtemps. Mais c’est finalement arrivé : MOGWAI est devenu un groupe ennuyeux.

Ils ressortent les grosses guitares qui grésillent pour nous faire croire qu’ils ont retrouvé la rage sur « Rano Pano », alors que paradoxalement, ils se retiennent d’exploser. Cela va faire plus de 10 ans que ça dure, 10 ans que ces idiots se retiennent de faire du post rock noiseux à faire fuir les amateurs de variété. Il avait pourtant trouvé une voie à explorer, celle de nous immerger dans de longs morceaux plein de tensions qui finissent dans les râles douloureux de leurs guitares. Leur album de 2007 renouait avec cette approche. Ce dernier disque, lui, préfère ce que je juge peu intéressant chez eux quand ils n’ont pas d’inspiration : nous faire de petites pièces mille fois déjà entendues auparavant. Le piano est de retour sur « Death Rays », mais c’est juste un copier coller de « I'm Jim Morrison I'm Dead » du précédent album. « Mexican Grand Prix » est une nouvelle fois accompagné du vocoder que le groupe a pris l’habitude d’utiliser occasionnellement depuis leur 3ème album. Un titre peu original et qui ne bénéficie pas de la magie de « Hunted By A Freak ». « San Pedro » est un morceau interchangeable avec n’importe quel groupe indie rock actuel. Quant au dernier morceau de la galette, qui est le plus long, « You're Lionel Richie » (même les titres des chansons deviennent de plus en plus ridicules), le groupe nous assomme de ses riffs pachydermiques pour nous faire croire qu’il a la rage alors qu'il s'auto-caricature sans même s'en rendre compte. Un titre soporifique car il existe bien mieux ailleurs, que ce soit dans le présent ou dans le passé.
La seule tentative de renouvellement est malheureusement du même acabit. « George Square Thatcher Death Party » est accompagné encore une fois de ce vocoder cheap et fait drôlement penser à ces groupes indie rock qui surfent sur le revival post punk/new wave. On baille d’ennui devant ce titre d’une platitude effrayante, et on s’éloigne même beaucoup de la philosophie de départ du groupe. Qu’on cherche à évoluer, c’est très bien, mais si c’est pour renier complètement ses racines et faire quelque chose qui n’a rien à voir et qui n’est pas très bon en plus, où est donc l’intérêt ?

Hardcore Will Never Die, But You Will est un disque qui tourne en rond. Il est fatiguant et donne l’impression que le groupe n’a plus rien à dire de mirobolant. Il s’empâte dans des gimmicks qui deviennent irritants. On ne sait pas trop si on doit en rire ou en pleurer. Rire, parce que cet album est applaudi par la critique bien-pensante alors qu’il n’a aucun intérêt pour les fans connaissant les albums antérieurs. Mais il y a de quoi pleurer aussi. Parce qu’assister à une telle déchéance d’un groupe qui a su nous délivrer un premier album absolument ahurissant, qui s’est embourbé ensuite dans les codes qu’il a lui-même créés, tout en reniant une grande partie des spécificités qui faisaient son talent, nous donne une impression d’immense gâchis.

MOGWAI est peut être encore une bête sur scène, mais sur album, il est complètement rincé. C’est moche de vieillir…

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   SEIJITSU

 
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- Dominic Aitchison (basse)
- Stuart Braithwaite (guitare)
- Martin Bulloch (batterie)
- Barry Burns (guitare et claviers)
- John Cummings (guitare)


1. White Noise
2. Mexican Grand Prix
3. Rano Pano
4. Death Rays
5. San Pedro
6. Letters To The Metro
7. George Square Thatcher Death Party
8. How To Be A Werewolf
9. Too Raging To Cheers
10. You're Lionel Richie



             



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