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 Les Fragments De La Nuit (687)

Les FRAGMENTS DE LA NUIT - Demain, C'était Hier (2010)
Par MR. AMEFORGÉE le 27 Avril 2011          Consultée 2340 fois

Quant à « Demain, C’était Hier » qui donne son titre à l’album, il s’inscrit dans la lignée du romantisme ; délicat, fatal : demain, on était tous morts et le temps est un puzzle. « Teletemps », le morceau le plus long, joue sur des effets de ressac : le piano répétitif qui ouvre la danse de sa pulsation rythmique permet aux cordes de venir s’échouer en vagues ; plus tard, le violon principal allongera sa plainte entre les à-coups sanglotants des autres instruments ; pendant ce temps, Chronos dévore ses enfants...

Demain, C’était Hier est donc un album tout à fait agréable. Probablement un cran au-dessus de Musique du Crépuscule, plus maîtrisé et développé. Pour autant, on n’évite pas quelques longueurs et l’on se surprend parfois à somnoler là où l’on souhaiterait être enivré ou hypnotisé. L’ensemble est également un peu plus varié, pour le meilleur (« Cyclogenèse », « Teletemps », « Lunistice », « Zenith », « Marche Nocturne ») et pour le pire (« Allegra Aeternae »). En somme, Les Fragments de la Nuit signe ici un solide et prometteur second album, réellement plaisant, qui ravira tous ceux qui ont gardé un pied ou deux dans le monde des ombres, des hallucinations ou de celui des songes. Mon cœur me murmure que cela pourra être encore meilleur. Demain, ou hier. Je ne sais plus trop, je m’y perds.

Le dernier titre, « Thaïmiz Dih Enemy », comme son nom peut le suggérer à un observateur attentif, est un clin d’œil au groupe Magma. Tout cela est finalement assez logique, musique tribale, sombre et tournoyante, la boucle est bouclée, si l’on peut dire.

On retrouve un style bien établi et l’on pourra citer les mêmes influences qu’auparavant, les chantres de la musique minimaliste et répétitive, Arvo Pärt et Philipp Glass notamment, même si l’on décèle une pincée de romantisme ci et là, et ailleurs une certaine approche plus « rentre-dedans » qu’on pourrait qualifier presque étonnamment de rock. Au rang des différences de nuance, il s’avère que Les Fragments délaissent quelque peu la facette féerique et indolente de la nuit (en ce sens, il y a moins de choeurs) pour explorer celle des angoisses et du malaise. A cet égard, le son apparaît plus âpre et le groupe se risque par moments au jeu des dissonances (ce qui est le cas d’entrée).

Les météorologues qu’on espère inspirés nous annoncent pour « Cyrius B » une masse d’air accablée de mélancolie, tandis que les ambiances nuageuses de « Marche Nocturne » et de « Lunistice » seront capiteuses et tourbillonnantes. « Des Restes Vivaces », renforcé de percussions et « Cyclogenèse », assez proche du titre « Assault » (sur Musique du Crépuscule) bien que plus étendu, sont les morceaux les plus alertes ; à cette occasion, l’atmosphère sombre et martiale n’est pas sans rappeler ce que peut produire le groupe Apocalyptica dans ses jours inspirés.

Demain, C’était Hier reprend la formule de Musique du Crépuscule en l’étoffant. Nous l’appelions de nos vœux dans la conclusion de notre précédente chronique : les structures gagnent en complexité et les durées s’allongent : douze morceaux contre seize. Le groupe est toujours un quintette, violons, violoncelle, piano, même si percussions, alto, cor et chœurs s’invitent à l’occasion.

A l’orée de l’album, sur « Zénith », qui ne représente pas tant la plénitude solaire qu’on associerait d’ordinaire au terme, un vent de cordes grinçantes, presque dissonantes, vient nous cingler le visage avec âpreté : bienvenue voyageur... « Allegra Aeternae » détonne un peu de part sa construction en crescendo, inspiré peut-être du post-rock, qui s’achève sur un air triomphal, davantage zénith que le morceau du même nom. Peut-être trop triomphal pour être aimable, d’une certaine manière, mais pas complètement désagréable.

Alors que je m’apprête à jeter sur l’écran quelques phrases à propos du nouvel album des Fragments de la Nuit, un grand soleil s’engouffre par ma fenêtre. Sur ma table de nuit, le Déchronologue de Stéphane Beauverger est irradié de lumière. J’ai déjà écrit cette chronique, au moins en pensée, cet hiver. Pourtant, c’est déjà le printemps, le parfum de la végétation qui s’engouffre sous les jupes, les oiseaux qui imitent les récitals de Messiaen, l’air frais qui laisse place à l’air doux… On a plus envie d’aller se promener que d’écrire : procrastination, mon amour, j’écrirai cette chronique demain.

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   MR. AMEFORGÉE

 
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- Ombeline Chardes (violon, alto, chant)
- Cendrine Mazzucco (violon)
- Aurore Moutomé Miath (violon)
- Ian-elfinn Rosiu (violoncelle)
- Michel Villar (piano, percussions)
- + Anne Frêche (choeurs)
- + Marion Comar (choeurs)
- + Christophe Gaurier (cor d'harmonie)


1. Zenith
2. Cyclogenese
3. Teletemps
4. Cyrius B
5. Soupir
6. Allegra Aeternae
7. Marche Nocturne
8. Les Canons Du Ciel
9. Demain, C'était Hier
10. Lunistice
11. Des Restes Vivaces
12. Thaïmiz Dih Enemy



             



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