Flight Test, le nouveau projet de TRUST NO ONE, contient neuf titres dont deux longs. Il dure trois quarts d'heure. TRUST NO ONE a encore décidé de nous charmer avec sa musique instrumentale inclassable, teintée de chill out et parfaitement dans la lignée de son maître. Les morceaux, plutôt courts en moyenne, s'enchaînent sans temps mort et il est quasiment impossible de résister à la tentation de suivre le fil conducteur.

"In Waves", étalé sur plus de sept minutes, conformément à son titre, développe au début une ambiance très 'nappes', avant que le projet ne se mette à vite bouillonner. Des bruits industriels viennent perturber le cours limpide de l'éther sonore présent en fond. Des percussions finissent par entrer, et l'on retrouve la sainte guitare du plus fameux admirateur de Mike OLDFIELD que l'on ait en France (le rapprochement n'est pas gratuit, encore une fois). Ce toucher délicat fait de nouveau des merveilles, et la basse soutient le tout de manière simple et jolie. J'ai l'impression d'écouter un Guitars avec d'autres instruments et surtout en plus inspiré.
"Anywhere Else" nous charme dès les premières secondes avec une nappe vaporeuse et la dualité guitares-percussions fondues dans un ensemble majestueux. On retrouve cette personnalité inégalable (et pourtant, il l'a fait) dans des guitares clean aussi bien que celle au son plus torturée. "Run After the Dream" reste dans la même atmopshère, mais l'expérimentation aux percussions est plus poussée encore. La basse se taille une part de lion. Notons encore un synthé cristallin présent en fond sonore. La guitare se met à esquisser des phrases mutines, pour notre bonheur.

En fait, c'est en dehors du travail habituel aux guitares et aux nappes, l'alliance avec celui des percussions qui fait la particularité de cet opus. Dans une veine new-age moins dense mais pas si éloignée d'un The Songs From Distant Earth, TRUST NO ONE nous surprend une nouvelle fois par sa maîtrise de l'ordinateur, pour arriver à créer des climats parallèles en y incorporant cette fois le rythme de peaux exotiques, le piquant de castagnettes aussi bien que de petites échappées 'bidouillées'. "Messenger" est exemplaire à ce niveau, et huit minutes ne sont pas excessives pour apprécier cet alliage. On peut même facilement se délecter de l'orgue Hammond et des vagues qui surviennent après 6'00. On peut retrouver ces ambiances avec allégresse à travers les "Cantos Rodados", "Capture in the Sky", "Journey on" et tout ce qui reste de Flight Test.
Seul le très beau "Land of Rain" se démarque et propose une instrumentation inédite, très celtisante au départ, avec cette harpe, ce violon et cette cornemuse. Idéal pour les celtes de coeur dans mon genre. La fin du morceau rend quant à elle plus hommage aux 'Natives'.

Ce nouvel album s'impose comme une énième réussite. Les titres s'enchaînent de manière très limpide, on ne s'en aperçoit pas toujours. Cela peut paraître un peu 'pauvre' de citer tout le temps maître OLDFIELD et seulement lui, alors qu'on sait déjà que l'artiste en est fan, mais aussi qu'il s'est constitué son univers à lui. C'est simplement pour signifier que si l'oeuvre du premier a pris un tournant qui peut facilement décevoir son public (d'ailleurs ça a été le cas), TRUST NO ONE, lui, n'y arrive toujours pas, regardez les notes et les appréciations qu'on lui met sur Jamendo. C'est toujours de la belle ouvrage.

Ecouter l'album : http://www.jamendo.com/fr/album/92302