Il fait chaud, il fait beau, les étudiants sortent de leurs partiels ou de leurs baccalauréats. Oui, avez compris, c’est l’été ! A nous la plage, les ballades en tongs et les tubes de l’été craignos à chanter à tue-tête en voiture dans les embouteillages.
Génial ! Vous savez quoi ? J’ai trouvé aussi fun que ces fameuses chansons, sauf que cette fois-ci, c’est musicalement plus ambitieux, plus original et cela vous permettra de briller en soirée entre deux apéros. Comme en plus, GANG GANG DANCE est un groupe très à la mode, vous n’aurez pas l’air de débarquer de la planète Mars en expliquant à vos amis que vous êtes fans.

Youpi ! Youpla ! Big délire en vue et c’est super, puisque ça tombe bien en ce moment. Très connoté rock expérimental à ses débuts, cette formation new-yorkaise aura parcouru du chemin et débarque finalement sur le label 4AD (qui accueille TV ON THE RADIO, DEAD CAN DANCE et les PIXIES entre autres) avec ce dernier disque en date.

Mais la question la plus importante reste en suspens: qu’est-ce que c’est GANG GANG DANCE ? Alors là aussi, c’est très simple. Vous prenez le Tin Drum de JAPAN, vous virez la voix de David Sylvian, vous la remplacez par une voix féminine ultra kitsch et des sonorités world music dignes d’une BO d’Ushuaïa Nature. Vous supprimez aussi le concept tournant autour de la Chine pour mettre à la place des synthés aussi grassouillets qu’un morse (j’entends ceux de PRINCE par moment, et vous ?), sans oublier une bonne dose de néo-psychédélisme en plastique pour rendre ce bouillon de culture encore plus imbuvable qu’il en a l’air en théorie.
Pourtant ça marche. La démarche est totalement assumée mais aussi, et c’est ce qui compte le plus, la musique est de qualité.

Évidemment, cela ne plaira pas à tout le monde. Cet immonde hybride qui défie toutes notions de bon goût sera trop dansant pour certains, pas assez sérieux pour d’autres, ou on l’accusera de manquer carrément de mélodies. Sur ce dernier point, les détracteurs n’auront pas tort, c’est peut être ce qui manque le plus au gang de la danse. Les chansons sont peut être immédiates grâce à un sens du rythme imparable, on reste parfois sur sa faim. Il manque ce soupçon de génie qui arrive à nous faire décoller pour atteindre le septième ciel. Il y a aussi quelques longueurs, c’est justement ce qui peut arriver de pire à un disque qui mise beaucoup sur le rythme comme l’interminable introduction de « Glass Jar » et les interludes pas vraiment indispensables.

Les plus ronchons clameront haut et fort que ces dingos nous servent un recyclage de plusieurs décennies musicales dont celle des années 1980... Ben oui, mais que fallait-il attendre d’un groupe des années 2000 aussi ? GANG GANG DANCE est une formation symptomatique de cette décennie, un mélange d’influences mixées dans un shaker qui donne naissance à du grand n’importe quoi.
C’est bien cela le problème, est-ce que Eye Contact tiendra la distance ? Va-t-il devenir horriblement vieillot dans plusieurs années ou est-ce qu’on le trouvera plein de charme ? Aucune idée, et je n’ai pas envie d’attendre plus longtemps avant de rédiger cette chronique qui sera restée trop longtemps dans les abysses du site.

Alors prenons Eye Contact comme un pur moment de dancefloor décalé, qui va ravir toute la famille. Que ce soit votre oncle fan de Johnny Halliday (quoique…) ou votre frère spécialiste de toutes les musiques qui sortent des sentiers battus. De quoi passer agréablement l’été, le sourire aux lèvres.