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1993 Trust The Universe

Rachel Z - Trust The Universe (1993)
Par MARCO STIVELL le 8 Janvier 2012          Consultée 1610 fois

Parmi les femmes pianistes en jazz, il n'y a pas que Carla Bley. La preuve, l'américaine d'origine italienne Rachel "Z" Nicolazzo (c'est son ami le percussionniste Mike Mainieri qui lui a conseillé d'écourter son nom) figure en bonne place parmi les plus grandes virtuoses de cet instrument dans ce domaine. Son savoir-faire, elle l'a acquis au Berklee College of Music, qui a vu naître tant d'autres talents, puis à la Manhattan School of Music, ainsi qu'au New England Conservatory où elle reçut une récompense "Distinction in Performance". Elle a lancé dans sa scolarité un quartet de jazz, Nardis, au nom-hommage au morceau de Miles Davis, et depuis 1988 jouait dans Steps Ahead, groupe de fusion dont le leader était Mike Mainieri.

Elle ne publie son premier album solo qu'en 1993, le présent Trust the Universe. L'oeuvre, produite par Mike Mainieri, se divise en deux parties. L'une, de "Nardis" (reprise du grand Miles) à "Forgive me" inclus, est éminemment acoustique, sans artifices, ce qui n'est pas le cas de la seconde. Il faut savoir malgré tout, pour les non-connaisseurs, qu'en entrant dans l'univers de Rachel Z, qui n'est pas si différent de certains grands groupes du genre, on est dans un jazz entre smooth et hard-bop, ce qui dans ce dernier cas, peut se solder par des passages à soli vertigineux que d'aucuns se chargeront vite de qualifier de jazz "intello". Pour citer mon prof d'écoute, c'est de la "musique pour musiciens".

Cependant sur ce Trust the Universe, peu de morceaux sont réellement dans un style "pur" et on ne peut plus conforme à la tradition. Il y a dans la première partie surtout "Monk's Other Woman" qui présente un thème plus tordu et dynamique. La belle pianiste y fait virevolter ses doigts sur les touches noires et blanches, et comme d'habitude avec ce genre de morceau, on ne sait jamais si le contrebassiste joue dans le ton ou pas (je plaisante). Néanmoins, ce morceau comme la quasi-totalité du disque, emploie la recette thème-soli-thème. Les autres s'inscrivent pour la plupart dans un registre plus smooth, à l'image de "Nardis", "I Won't Cry 4 U", "Inamorata" et "Forgive me" dans cette première partie. Le piano, parfois suivi de près - en dehors des soli - par un sax alto ("Inamorata") ou soprano ("I Won't Cry 4 U"), décrit de jolis thèmes plein de sensualité. Les morceaux se densifient au fur et à mesure de leur progression, mais restent globalement calqués sur le même modèle. Seul "Forgive me" reste soft. "Under the Suit", quant à lui, possède un rythme plus chaloupé, assez proche des musiques latines et des soli énergiques de sax ténor et de piano.

Pour la deuxième partie, la belle change la donne. Pour la première fois, elle utilise des synthétiseurs, et la basse devient électrique. Lenny White occupe ici le poste de batteur. Les morceaux sont plus courts (moins de cinq minutes), et certains, comme "When the Cats Away", "Save my Soul" et "Trust the Universe" revêtent des allures de ballades pop jazzifiées. Les saxophones alto et soprano pour le premier et le deuxième offrent avec le piano de jolis thèmes, quel dommage qu'on ne puisse aussi profiter de la belle voix de Rachel... Pour l'alto, on ne peut cependant pas en dire autant sur "One Night" où il s'emballe un peu trop à mon goût, malgré de bonnes idées. "Go !" est à l'instar de "Under the Suit" un morceau rythmé où Rachel utilise des sons d'orgue exotiques. Le solo de sax ténor est plutôt bien pensé alors que les percussions s'emballent. Sur "Trust the Universe", on retrouve ces sons qui apportent un emballage new-age. Ce que l'on peut apprécier encore sur ce morceau autant que les deux derniers (qui sont aussi des ballades), c'est que Rachel au piano résiste à l'appel de la démonstration de virtuosité pour des moments plus contemplatifs. Le final est d'ailleurs tout en simplicité et élégance.

Ce disque constitue un bon début, plus agréable que réellement marquant, avec juste un ou deux morceaux moins inspirés. La deuxième partie aide particulièrement à aérer "l'intellectualisme" qu'on pourrait reprocher à ce genre de musique.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Rachel Z (piano, claviers)
- Charnett Moffett (basse, contrebasse)
- Gumbi Ortiz (percussions)
- David Sanchez (saxophones ténor et soprano)
- Al Foster (batterie)
- Lenny White (batterie)
- Victor Bailey (basse)
- David Mann (saxophones alto, ténor et soprano)


1. Nardis
2. I Won't Cry 4 U
3. Monk's Other Woman
4. Inamorata
5. Under The Suit
6. Forgive Me
7. Save My Soul
8. Go !
9. One Night
10. Trust The Universe
11. When The Cat's Away
12. Iyakutanda



             



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