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Joe JACKSON - Jumpin' Jive (1981)
Par MARCO STIVELL le 25 Septembre 2011          Consultée 4669 fois

Jumpin' Jive est un de ces albums à double facette pour un artiste hors-normes. Sa musique est d'essence "simple", de cette simplicité qui la rendait si accessible à une certaine époque. Seulement, le temps a passé, et la demande n'est plus la même, surtout lorsqu'on est un artiste ayant fait ses preuves dans un tout autre genre, le rock par exemple. Ainsi, Jumpin' Jive, hommage des plus modestes au swing, une musique populaire occidentale des années 20 à 40 notamment en Amérique, se voit confronté au public demandeur de rock pour qui Joe JACKSON était devenu une nouvelle étoile. Le plus drôle dans tout ça, c'est qu'il aura réussi à le convaincre...

Il fallait donc ne pas voir en ce quatrième disque un énième prolongement des trois premiers. Joe a tenu à prouver qu'il était un artiste polyvalent et n'a pas hésité à casser complètement ses codes, du moins ceux qu'il s'était établi pour le début de sa carrière. Au placard donc la guitare électrique, la basse aussi, on la remplacera par une bonne vieille contrebasse. La batterie est conservée, mais elle jouera autrement. De même pour le piano, et on va mettre quelques cuivres, car après tout c'était eux, le ciment du swing comme du jazz en général. Et donc on va jouer comme au bon vieux temps de Duke et Count, mais curieusement aucun d'eux ne sera cité. Peut-être Joe pensait-il que c'était trop évident ? En tout les cas, il a visiblement préféré ressortir du coffre des morceaux moins connus de Louis Armstrong, Lester Young et même Cab Calloway. Il y a quand même quelques tubes, comme en témoignent ces "What's the Use of Getting Sober" et "Is You Is or Is You Ain't My Baby" de Louis Jordan, ce dernier ayant été enregistré par le grand Glenn Miller durant la Deuxième Guerre Mondiale ; ou encore ce "Tuxedo Junction" d'Erskine Hawkins repris maintes fois par Glenn, Duke, Ella Fitzgerald et maintenant Joe ; ou encore ce "Jumpin' Jive" de Cab vendu à plus de un million de copies ce qui en son temps n'était tout de même pas mal...

Avec ce disque, Joe nous donne une grande leçon de musique, que l'on aime ou pas le swing à la base. Il n'est là que pour soutenir la musique, la rendre plus vivante qu'elle ne l'est déjà grâce à ces excellents musiciens. Tous jouent sur tous les titres, et l'on remarquera que Joe a gardé son fidèle Graham Maby auprès de lui (quel tueur quand même !) La part des solos est exclusivement réservée aux saxophones et à la trompette, sauf sur "How Long Must I Wait for You" où Larry Tolfree a son moment de gloire. Ces solos ne sont ni trop longs, ni vraiment déroutants et c'est cela qui fait la richesse de l'opus. De même, et malgré la force instrumentale, l'étoile de ce projet restera Joe. Pas seulement parce qu'il est derrière l'ensemble, mais aussi parce qu'il le porte encore plus haut. La faute à ses expressions diverses, ses attitudes de crooner comme ses tentatives de scat très réussies. En tout cas, il restera la raison principale pour qu'un fan de rock puisse vraiment accrocher à ce disque. Et même si les instruments sonnent comme à l'époque dans leur jeu, la production a largement permis de dépoussiérer cette musique que l'on croyait désuète, dépassée, finie.

On retiendra ainsi beaucoup de grands moments de Jumpin' Jive pour peu que l'on adhère à cette magie rétro. Les plus forts dans les morceaux rapides resteront ceux où Joe met le plus d'expressions, du scat au cynisme, et où le restant du groupe l'accompagne en choeurs, même pour des phrases brèves, car c'est là que la fièvre est la plus perceptible. On pense à "Five Guys Named Moe", à "Jumpin' Jive", à "Tuxedo Junction", à "We the Cats (Shall Help Ya)". Quant aux morceaux lents, ils demeureront des hymnes en puissance où chanteur et cuivres sont à leur sommet, plus épris que jamais. Mémorables sont le blues torride de "San Francisco Fan", ainsi que "Is You Is or Is You Ain't My Baby" où Joe joue du vibraphone, rendant ainsi l'ambiance plus feutrée.

Une parenthèse de choix pour un style que l'on redécouvre à une époque où c'était le moins envisageable... Thank You Joe !

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   MARCO STIVELL

 
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- Joe Jackson (chant, harmonica, claviers, vi)
- David Bitelli (clarinette, saxophone tenor)
- Graham Maby (basse, choeurs)
- Raul Oliveria (trompette)
- Larry Tolfree (batterie, choeurs)
- Nick Weldon (piano, choeurs)
- Pete Thomas (saxophone alto)


1. Jumpin' With Symphony Sid
2. Jack, You're Dead!
3. Is You Is Or Is You Ain't My Baby?
4. We The Cats (shall Hep Ya)
5. San Francisco Fan
6. Five Guys Named Moe
7. The Jumpin' Jive
8. You Run Your Mouth, I'll Run My Business
9. What's The Use Of Getting Sober
10. You're My Meat
11. Tuxedo Junction
12. How Long Must I Wait For You?



             



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