C’était une de ces lourdes soirées d’été, j’avais invité un ami à passer la nuit chez moi et nous regardions des vidéos ayant un intérêt intellectuel plus ou moins limité (que celui qui n’a jamais regardé une vidéo stupide sur youtube me jette la première pierre !) quand il me montra la bande-annonce d’un jeu vidéo, celle du prochain « Assassin’s Creed », m’assurant qu’elle me plairait immédiatement (http://www.youtube.com/watch?v=4K39UWxdm0U).

Et en effet, mon attention a été captée instantanément. Mais plus que le dernier combat d’Ezio Auditore, c’est la musique qui accompagnait la vidéo qui m’a pris au cœur.

Quelques notes majestueuses et puissantes donnent de suite le ton de la chanson : elle sera héroïque et épique… Puis une rythmique tribale remplace les cuivres, introduisant la voix hypnotique du chanteur et c’est alors avec une succession d’énergie, de puissance et paradoxalement de finesse que se poursuit le morceau jusqu’à ce que la vidéo se termine après trois minutes qui m’ont semblé une éternité.

Je cherche alors immédiatement le nom de l’artiste ainsi que celui de la chanson : « Iron » par Woodkid. Je remets au lendemain la découverte du chanteur dont, je dois bien l’avouer, le nom m’est singulièrement inconnu.

Et quelle ne fut ma surprise quand je découvris que Woodkid était en réalité le nom de scène de Yoann Lemoine, jeune artiste français (?!) exposé par ce coup de pub formidable à une communauté internationale de gamers. Après quelques instants d’hésitation, je me décide à aller plus loin dans la découverte, je vois que celui-ci a sorti cette année un EP, également baptisé « Iron ». Qu’à cela ne tienne, je ne peux passer à côté d’une découverte aussi intéressante, je me procure celui-ci.

Et outre le très bon « Iron », le français a d’autres cartouches en réserve : à commencer par « Brooklyn ». Qui aurait pu s’attendre après l’éclatant premier morceau à une ballade romantique à la guitare? La mélodie est simple et reposante, l’air reste facilement en tête et les émotions de Yoann passent avec facilité, un piano s’immisce subtilement dans la chanson, accompagné de ce que je crois être un tuba ou un trombone,… Que demander de plus ?

On enchaine ensuite avec « Baltimore’s Fireflies », se plaçant à la croisée entre les deux premiers morceaux : une belle ballade au piano qui se complexifie rapidement avec l’arrivée du violoncelle et l’intervention remarquée des cuivres. Une flûte tourbillonnante prend la place d’honneur avec le piano avant de s’intégrer avec élégance dans le fond quand résonne l’écho d’une marche militaire qui marque la fin du morceau.

Enfin, « Wasteland » est un morceau dont le charme naît de la fusion du piano, du violoncelle (ou bien est-ce une contrebasse ?) et de la douce voix de Yoann auxquels viennent se joindre des cuivres étincelants sur une mélodie mid-tempo entraînante qui va crescendo. On commence à saisir le style de l’artiste, qui a beaucoup plus à montrer que ce qu’augurait le morceau d’ouverture, quand la chanson se termine brusquement.

A ces quatre morceaux originaux viennent se superposer deux remix de « Iron », qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Mais n’étant pas spécialiste en la matière, je laisserai les experts en électro juger de la qualité de ces remix dont Woodkid n’a, me semble-t-il, pas de quoi avoir honte.

J’attends avec impatience la sortie d’un album plus consistant parce qu’il y a clairement du potentiel derrière cet artiste à l’univers feutré mais d’une sophistication remarquable. Chaque intervention de chaque instrument semble être mesurée avec une précision d'orfèvre, le tout sans aucune rupture ce qui produit une étonnante impression de simplicité et j’espère avoir le plus rapidement possible la possibilité de découvrir l’étendue des talents de ce jeune compositeur!