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2011 Re: Ecm
 

- Style : The Necks
- Membre : Moritz Von Oswald

VILLALOBOS / LODERBAUER - Re: Ecm (2011)
Par STREETCLEANER le 19 Décembre 2011          Consultée 3238 fois

Pour ce double album Re: ECM, les deux compositeurs de musique électronique que sont Ricardo Villalobos et Max Loderbauer (que l’on a retrouvé en 2011 avec le MORITZ VON OSWALD TRIO sur le très bon Horizontal Structures) sont allés piocher des fragments sonores chez divers artistes du label ECM, fragments sonores qui vont alors servir de matière première brute pour l’élaboration de leurs compositions (ils parlent de structures sonores). Il s’agit évidemment ici d’un travail expérimental, même si cette façon de faire n’est pas complètement nouvelle. Parmi les œuvres « pillées » on notera notamment Fabula Suite Lugano des Norvégiens du Christian Wallumrod Ensemble, une œuvre qui fournira de sa substance à plusieurs reprises.

Villalobos et Loderbauer disent être notamment intéressés par l'utilisation du spectre sonore dans les productions modernes de jazz (de 20 à 20.000 Hz), par le respect du son et sa haute qualité émotionnelle et spatiale dans les productions ECM, un son élaboré, profond, permettant une communication particulièrement libre entre les instruments. Etait également recherchée une interaction idéale entre l'organique et l'électronique, entre le rythme et la relaxation (à ce titre « Reblazhenstva » est particulièrement réussie), le tout assemblé sur un mode qui laisse une part importante à la main hasardeuse, mais guidée dans une certaine mesure, de l'improvisation. Il existe donc sur Re: ECM une véritable recherche d’esthétique sonore et de pureté du vivant que les deux musiciens vont essayer de s’approprier. Bien évidemment, au-delà de ces considérations il est évident que la qualité des compositions doit primer.

Re: ECM n’est pas une proposition forcément facile à appréhender. De descendance jazzy (logique puisqu’il s’agit du label ECM), elle est de nature foncièrement ambient, un ambient d’ailleurs relativement discret puisqu’il ne nécessite pas vraiment une écoute active de la part de l’auditeur. De nombreux titres avoisinent notamment les sept à douze minutes et offrent peu de variations ou de modulations notables. C’est par exemple le cas sur « Recat » où les motifs d’un piano fantomatique se superposent à une batterie jazzy. Même si chacun des deux disques (« Reblop », « Replob ») s’ouvre sur une couleur assez lumineuse, celle de la harpe baroque de Giovanna Pessi (Christian Wallumrod Ensemble), on côtoie le plus souvent des nuances bien plus sombres (« Resvete », « Rethikhiy »).

Le chant féminin de « Resvete » ou « Resole », lointain, semble être porté par le vent et nous arrive comme un appel à la fois inquiétant, triste et séduisant, tel celui d’une sirène appelant à elle les voyageurs imprudents. Superbe ! « Reblazhenstva » et « Rekondakion » nous feraient presque sentir le froid des vieilles pierres qui nous restitueraient les chœurs anciens, aux résonances quasi grégoriennes, qu’elles auraient emprisonnés au fil du temps. Un décor désormais vide de toute vie… mais particulièrement apaisant. « Reannonce » est une espèce de trip tribal dans lequel on entendrait un vague appel du muezzin alors que nous sommes plongés en plein voyage parallèle. « Rensenada » mélange subtilement free jazz, souffle symphonique, vagues porteuses de bruit blanc, et effets psychédéliques discrets… une des plus belles réalisations de ce double album. Indéniablement, le second disque, avec ses trois dernières plages (dont « Redetach », le morceau le plus électronique) pour près de trente-trois minutes, semble être bien le plus enthousiasmant.

Comment appréhender au final ce Re: ECM ? Ces structures sonores ambiantes réussissent la plupart du temps à captiver, et parfois se faire oublier – et c’est aussi leur but, elles dépassent souvent en profondeur et en émotion les œuvres qui leur servent de support (le free-jazzy « Redetach » par exemple). Deux disques c’est évidemment long et Villalobos et Loderbauer auraient parfois pu faire plus court, on peut penser notamment au crispant « Reemergence », peut-être la seule faute de goût de l’œuvre. Toutefois, si on n’est pas rebuté par l’ambient, si on n’est pas allergique aux colorations jazzy, Re: ECM possède un pouvoir d’attraction indiscutable. Il s’agit d’une belle œuvre, apaisante, mais vivante, et évidemment particulièrement soignée. La seule question est de savoir s’il existe vraiment un public en face, prêt à s’embarquer dans une telle proposition.

Note : un joli 4/5

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   STREETCLEANER

 
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- Ricardo Villalobos (électronique)
- Max Loderbauer (électronique)


- cd01
1. Reblop
2. Recat
3. Resvete
4. Retimeless
5. Reemergence
6. Reblazhenstva
7. Reannounce
8. Recurrence
9. Requote

- cd02
1. Replob
2. Reshadub
3. Rebird
4. Rethikhiy
5. Rekondakion
6. Rensenada
7. Resole
8. Redetach



             



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