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The JIM JONES REVUE - The Savage Heart (2012)
Par TOMTOM le 28 Novembre 2012          Consultée 2092 fois

En théorie, un groupe qui a le bon goût d’offrir à ses auditeurs une pochette d’album où il pose à Canvey Island s’offre illico un ticket d’entrée pour le cercle très fermé des patrons du rock'n’roll. Souvenez-vous de Dr Feelgood. En théorie aussi, The Savage Heart avait tout pour être un album de folie. En quatre ans, The Jim Jones Revue a réussi à imposer son interprétation du rock originel, celui des pionniers. Avec son premier album studio, le groupe conjuguait l’urgence des sessions de Little Richard avec la puissance sonique des Stooges cuvée Raw Power. Sur le deuxième, les anglais s’offraient un hit imparable (« Burning Your House Down ») et confirmaient la place primordiale d’un piano façon Jerry Lee Lewis dans leur esthétique de la violence. Pour leur troisième livraison, Jim Jones et sa troupe avaient toutes les cartes en main pour conjurer un point faible unanimement condamné : un manque flagrant d’originalité. Faux problème, en fait, surtout quand un groupe a fait de l’hommage au passé son fond de commerce. Mais avant The Savage Heart, The Jim Jones Revue n’avait qu’un seul but : maintenir la pression. Place maintenant à la finesse.

D’un point de vue technique, le présent album est irréprochable : Jim Jones continue de s’imposer comme un des plus grand shouter de tous les temps et le groupe tout entier sonne comme l’orchestre suprême de la destruction, chaque note opérant telle une frappe chirurgicale. Le genre de musiciens qui ont tout pigé, à qui on ne la fait pas. Mention spéciale à l’incroyable Henri Herbert, pianiste franco-british arrivé l’année dernière. Car d’une certaine façon, tout The Savage Heart tient sur ses ivoires. C’est lui qui assure en grande partie la mue de Jim Jones et ses potes en ne se focalisant plus sur la dynamite à tous les étages, mais en insistant sur les ambiances.

Des ambiances, le nouveau Jim Jones Revue en est plein. Ne cherchez pas les refrains à chanter sous la douche, il n’y en a pas. The Savage Heart trouve son accomplissement dans la composition, dans la recherche. Les mains dans le cambouis, les cinq gaillards se triturent la tête et les phalanges pour offrir des pièces le plus souvent sombres, éminemment compliquées dans leurs enchaînements. Personne, il y a encore un mois, ne pouvait imaginer que Jim Jones chanterait ce « Chain Gang » caverneux ou la cryptique ballade « Midnight Oceans & The Savage Heart ». Personne ne pouvait imaginer le degré de sophistication de « In And Out of Harm's Way », dont la deuxième partie constitue indéniablement le mouvement le plus fascinant de l’album. Jim Jones semble lui-même avoir reçu l’illumination sur ce titre, tant son chant se fait mystique, inspiré. La guitare rugit l’apocalypse, le piano distille ses douces notes antibiotiques et c’est parti pour un voyage dans le monde parallèle.

Problème : si on remet les pieds sur terre, on s’aperçoit vite que quelque chose cloche. Logiquement, The Savage Heart se saborde par les mêmes procédés qui auraient pu faire de lui un grand album. A trop réfléchir, The Jim Jones Revue s’égare. A trop s’attarder sur les moments, les ambiances et les sons, aucun titre ne ressort vraiment. Pendant 36 minutes, on attend la baffe tant espérée. Certes, on se prend quelques soufflets sur « It's Gotta Be About Me », ou sur « 7 Times Around The Sun » au piano très gospel. Et ça pique sévère sur le classique et inattaquable « Where Da Money Go ? » ainsi que sur l’inoubliable « In And Out of Harm's Way », déjà cité plus haut. Sinon, la deuxième moitié du CD s’égare un peu. A chaque écoute, on est frappé par l’incroyable incapacité du groupe à harmoniser ses géniales trouvailles, au risque de tomber dans le poussif (« Eagle Eye Ball ») ou la reprise ratée de ses premières formules (« Never Let You Go »).

S’il arrive à fusionner la sauvagerie du premier album, la puissance d’un hymne comme « Burning Your House Down » et sa propension à imaginer des ambiances fascinantes, le prochain album du Jim Jones Revue sera fantastique. Croyons-y, je vous rappelle quand même que ces mecs se baladent en perfecto à Canvey Island.

Note : 3,5/5

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   TOMTOM

 
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- Jim Jones (chant, guitare)
- Rupert Orton (guitare)
- Henri Herbert (piano)
- Gavin Jay (basse)
- Nick Jones (batterie)


1. It's Gotta Be About Me
2. Never Let You Go
3. 7 Times Around The Sun
4. Where Da Money Go?
5. Chain Gang
6. In And Out Of Harm's Way
7. Catastrophe
8. Eagle Eye Ball
9. Midnight Oceans & The Savage Heart



             



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