Je vais être très honnête. Si le pistolero en chef et le chanteur de Point Blank n’avaient pas rejoint ce groupe, jamais cette chronique n’aurait existé. Mais les noms de Rusty Burns et John O’Daniel me font (presque) autant saliver que la jolie fille de la pochette. Euh désolé mais c’est surtout la back cover que l’on peut apprécier la jolie demoiselle. Pour la pochette front, c’est du gratiné, le genre de truc qui ne vous donne pas l’envie de ne pas poser un regard ou une oreille sur le contenu. Là aussi, une fille nue, dans une pose suggestive, et, au second plan, un espèce de truc qui a la couleur d’un saumon fumé avec autour un bleu qui arrache les yeux. Qualifiée pour concourir dans les plus moches pochettes de 2012 ! Sinon, une petite recherche sur la toile m’apprend que Blood of the Sun a déjà sorti trois albums et que ses deux membres fondateurs, le claviériste Dave Gryder (Storm At Sunrise) et le batteur Henry Vasquez (Saint Vitus), changent de musiciens à chaque enregistrement, par exemple Derek St. Holmes - l'historique chanteur de Ted Nugent – était sur le précédent Death Ride (2008).

Et la musique ? Déjà il faut apprécier l’orgue Hammond. Dave Gryder en colle partout, d’accord c’est lui le boss, mais on croirait un tribute à Jon Lord qui vient de nous quitter. Cela donne des passages agréables comme dans « Let it Roll » le morceau d’ouverture, voire "Rock your Station", mais cela peut devenir aussi lourd qu’un repas de réveillon avec des escargots et du foie gras en trop grande quantité comme sur "The Snitch".

Et les petits gars de Point Blank dans cette affaire ? John O’ Daniel devrait se prénommer Jack tant sa voix est imprégnée d’alcool, de tabac et de toute la poussière des routes du Texas, de San Antonio à El Paso, et Rusty Burns est toujours un superbe guitariste. Dommage que leurs qualités servent une musique convenue, un hard rock classique, basique, sans originalité, codé, avec tous les ingrédients du genre. C’est bien fait, bien produit, mais des albums de ce genre, il en sort combien chaque année ? Des centaines.

Je regrette amèrement que les deux fondateurs de Point Blank aient abandonné l’idée de continuer la reformation du groupe, même si, vraisemblablement, le choix de Buddy Whittington de se lancer dans une carrière solo et le décès de Phillip Petty, le bassiste, en 2010 ont fortement perturbé leurs projets.
Reste quelques bons solos, et la voix superbe de O’Daniel, mais c’est insuffisant pour en faire un album original, non pas dans la lignée des deux premiers Point Blank (on n’en demande pas tant) mais de Fight On, l’album du retour du groupe sorti en 2009 qui était d’une autre classe.

En résumé, cet album est destiné aux amoureux de hard rock classique, ouverture à la batterie, une ligne à la guitare et (surtout) aux claviers, puis le gars John vient poser sa voix, solo de guitare, nappes d’orgue, encore, hop le refrain. Emballé, pesé, je vous en remets un autre ma brave dame ? Mais oui Monsieur Dave, on est au Texas ici non ? Pas de quoi trucider le Père Noël ou attaquer une vieille dame dans la rue pour se procurer cet album, sauf à être fan du groupe… ou de Point Blank.